La capitaine Grace Geyoro et le technicien du PSG féminin Jocelyn Prêcheur ont répondu aux questions des médias lors de la conférence de presse avant la rencontre opposant le PSG à Lyon pour la demi-finale retour de Ligue des Champions. Les deux protagonistes ont évoqué la rencontre de Coupe d'Europe à venir au Parc des Princes avec 28000 spectateurs attendus, ils sont aussi revenus sur le match aller, les mots tenus dans le vestiaire depuis cette rencontre, le travail tactique mis en place pour la manche retour, le soutien du club et des autres équipes. Transcript complet.
Question pour Jocelyn Prêcheur : Pouvez-vous nous faire un état des lieux de votre effectif, physiquement et dans les têtes ?
« Concernant l'état des lieux de l'effectif, beaucoup de bonnes nouvelles. Comme vous avez pu le voir, Laurina Fazer est rentrée sur le match contre le PFC, il n'y a pas eu de douleurs donc elle revient bien. Lieke Martens également est également rentrée sur la la fin de match, au match aller. Elle a pris 45 minutes sans douleur aussi, donc les retours se passent bien. La, ma mauvaise nouvelle, c'est Kate Kiedrzynek qui a eu un coup à l'entraînement veille de match juste avant le match aller. Et qui a une convalescence plus longue que ce qu'on espérait et qui ne pourra pas tenir son rôle demain. Sinon pour le reste, tout va bien pour le moment.»
Question pour Grace Geyoro et Jocelyn Prêcheur : En quoi le match aller et le scénario incroyable peut vous aider et va vous aider pour préparer le match retour demain ?
Grace Geyoro : « En quoi ? C'est sûr que quand on regarde les 75 premières minutes du match, forcément c'est rassurant pour nous. On a réussi à produire notre jeu, à se procurer énormément d'occasions à l'extérieur, sans forcément un public avec nous. En marquant deux buts, ce qui je pense, n'a jamais été fait au Groupama Stadium. Donc ce sont ces petites choses qui nous rassurent aussi pour notre match de demain. Et qui doivent nous renforcer justement pour avoir le plein de confiance demain. Et se dire qu'il faut qu'on s'appuie sur ce qui a très bien marché. Oui, c'est vrai que le scénario à la fin a été compliqué pour nous. Mais quand on regarde la totalité du match, on doit être rassurées. On doit se dire que si on a réussi à faire ça là-bas, chez nous, il faut qu'on fasse la même chose, mais cette fois-ci avec notre public.»
Jocelyn Prêcheur : « L'essentiel a été dit ! Quand on parle de ce scénario, il y a tout ce qui ce passe avant la 80e minute, qui est effectivement très positif et sur lequel on peut vraiment construire la stratégie sur tous les plans sur le match retour. Et puis après une bonne analyse, on s'est aperçu qu'il y avait effectivement quelques détails à à régler. Mais ce sont des détails, le très haut niveau, c'est souvent là-dessus que ça se joue. On les a bien analysés et on a fait ce qu'il fallait pour les corriger pour demain, pour augmenter encore une efficacité qui, comme Grace vient de le dire, était déjà quand-même satisfaisante sur une grosse partie du match aller.»
Question pour Grace Geyoro : Comment pouvez vous nous expliquer les 10 dernières minutes du match aller ? Le coach après le match disait qu'il restait des joueuses d'expérience sur le terrain, dont toi, est-ce que vous parlez d'effondrement mental et physique ?
« Non non, je ne parlerai pas d'effondrement mental. Peut-être un peu plus de fatigue, c'est sur. Physique, quand on arrive à la fin d'un match comme ça et qu'on a énormément donné et qu'on a énormément poussé. On a eu pas mal d'occasions, on savait qu'à un moment donné, elles aussi pouvaient avoir une action et peut-être la mettre au fond. Je pense que le public aussi les a beaucoup aidé, les a poussé, les a un peu transcendé à la fin du match. Nous au contraire, on était beaucoup plus fatiguées. C'était une fin de match compliqué pour nous. Mais qui va nous servir pour demain justement parce qu'on sait maintenant, après à la fin d'un match comme ça ce qu'il faut faire, comment le faire. Donc c'est sûr qu'on repart avec une défaite. Mais on a énormément appris pendant ce match-là. Et justement il faut se servir de ces erreurs pour rebondir dès demain.»
Question pour Grace Geyoro : Dans le vestiaire, comment on aborde une demi-finale retour en ayant perdu le match aller ? Est-ce que les cadres ont pris la parole pour parler justement de ce match ? Comment vous avez abordé ça dans le vestiaire ?
« C'est vrai qu'on en a parlé assez naturellement déjà avant le match. Il faut savoir qu'on savait que ça allait jouer sur deux matchs de confrontation, en aller-retour. C'est vrai qu'on a eu 70, 75 très bonnes minutes à l'extérieur. On perd ce match-là mais on sait que dans tous les cas, il fallait faire un gros match au Parc des Princes aussi pour espérer se qualifier. Donc le scénario a été difficile dans les têtes, c'est sûr, mais quand on s'est posées, on a revu le match chacunes de notre côté. Et on s'est regroupées, on s'est dit qu'on doit continuer à faire les efforts. On doit continuer à travailler parce que ça va payer. Et quand on voit le match qu'on a pu faire, c'est vrai qu'on le perd mais je pense qu'on a marqué les esprits. On a montré que le PSG était une grosse équipe qui était capable de marquer, de jouer et puis de dominer un match comme celui-ci. Donc il faut qu'on s'appuie sur tout ça et, en tout cas, je pense qu'on a assez parlé entre nous. Maintenant, on le sait, on a envie de le faire. On a énormément d'excitation, de détermination d'être demain et il va falloir profiter de ce match-là.»
Question pour Jocelyn Prêcheur : Sentez-vous vos joueuses capables, mentalement et physiquement, de renverser la situation ?
« Non seulement je les sens capables, heureusement d'ailleurs entre nous, mais je n'ai pas de doutes sur leurs capacités de le faire. On est conscients de la difficulté de la tâche, mais je n'ai absolument aucun doute sur notre capacité à renverser cette situation Il faudra qu'on soit bien sûr tous au au diapason, que tout le monde réponde présent comme on a pu le faire sur certains grands matchs. On s'est déjà retrouvés dans ce type de situation, on a toujours su réagir. On a toujours su repartir de l'avant, je trouve que c'est même une force qu'on a développé cette saison. Peut-être une nouvelle force qu'on n'avait pas forcément avant au Paris Saint-Germain. Et en tout cas c'est cette force-là qui me permet de vous répondre avec confiance et certitude sur notre capacité à renverser ce match.»
Question pour Grace Geyoro : Le public à l'aller a été déterminant. Demain, 28000 supporters sont attendus au Parc des Princes, est-ce cela qui peut faire aussi la différence ?
« Je pense que oui. On le sait, on s'est toujours appuyées sur notre public à domicile, sur nos supporters qui sont toujours présents, t qui sont toujours fidèles, qui continuent de nous pousser. On sait quand on est au Parc des Princes, on a cette force supplémentaire justement grâce au public, grâce aux supporters. Donc oui, je pense que dans un match comme cela, c'est le 12e homme, ça fait du bien surtout quand on est dans un moment peut-être un peu plus difficile. Ou même au contraire quand on pousse une équipe adverse. C'est important d'avoir le public de son côté, d'avoir ses ses supporters aussi, ça aide et j'espère que demain ça va nous faciliter.»
Question pour Grace Geyoro et Jocelyn Prêcheur : La coach de l'OL Sonia Bompastor disait que le match de la semaine dernière était une belle promotion sur le foot féminin. Êtes-vous d'accord avec cette déclaration ?
Grace Geyoro : « Pour le football féminin, c'est une très belle affiche, forcément. Ca promeut le football féminin, forcément. C'est très positif quand on voit le nombre de spectateurs qu'il y a eu au Groupama Stadium. Forcément, c'est positif aussi quand on voit aussi le scénario du match aussi. Il y avait des émotions, il y avait énormément d'actions donc c'est positif pour le football féminin, surtout le football féminin français.»
Jocelyn Prêcheur : « J'appuie ce qui vient d'être dit. On a vu comme le niveau technique était très vraiment très relevé, une intensité maximale, un niveau athlétique aussi très très fort, avec deux équipes qui faisaient du jeu, personne n'a fermé véritablement les espaces, 5 buts. Je pense que, et j'espère en tout cas, que les spectateurs qui ont vu ce match se sont régalés.»
Question pour Grace Geyoro et Jocelyn Prêcheur : qu'est-ce que cela représenterait pour le club d'avoir deux équipes en finale de Ligue des Champions, chez les hommes et chez les filles ?
Grace Geyoro : « Enormément de choses ! Déjà, ce n'est jamais arrivé auparavant. Ce serait une première dans l'histoire du club. Je pense que pour le club aussi, ça serait quelque chose d'assez incroyable pour nous, pour les joueuses, je pense aussi pour les joueurs. Ca montrerait que le Paris Saint-Germain est encore plus fort. Ca ne peut être que positif pour le club, pour nous et pour les couleurs qu'on défend.»
Jocelyn Prêcheur : « Déjà une bonne chose. Je pense qu'on doit être le seul club en Europe à avoir déjà une équipe en demi-finale, et chez les filles et chez les garçons. Ce qui est quand-même déjà, par rapport à la dynamique du club, la logique du club, déjà un premier succès. Alors, à fortiori, si les deux équipes vont en finale, ça serait vraiment quelque chose d'extraordinaire. Et encore une fois, ça montrerait que le club évolue dans la bonne direction.»
Question Jocelyn Prêcheur : Est-ce que ce n'est pas la partie de la saison la plus déterminante qui s'ouvre avec cette demi-finale retour, les play-off en D1 Arkema et la coupe de France ?
« Déterminante certainement ! En tout cas, si je m'exprime un peu librement, c'est la meilleure ! Puisqu'on s'est quand-même battu pour pouvoir jouer encore sur les trois tableaux. On s'est battus pour jouer ces matchs-là. Et je sais que la tâche n'a pas toujours été facile, loin de là. Il a fallu se battre. Donc quand on a l'opportunité de jouer ces matchs là, ce n'est que du bonheur, ce sont des chances de gagner des titres. Je pense que c'est-ce qui nous motive tous et toutes intrinsèquement à faire autant d'efforts tout au long de la saison, pour s'offrir une dernière ligne droite vraiment palpitante.»
Question pour Jocelyn Prêcheur : Il ne faut pas comparer les filles des garçons, mais un peu à l'image des garçons, vous avez perdu le match aller 3 buts à 2. Est-ce que vous avez eu des conseils venant des garçons sur la manière d'appréhender le match retour ? Est-ce qu'il y a eu des passerelles entre les deux équipes pour la préparation de ce match retour ?
« Sur le plan technique, non. On a vu et on a été sensibles à tous les messages des équipes garçons, des équipes de hand, qui ont pu nous soutenir sur les réseaux sociaux. Ca, on a vraiment apprécié et ça nous pousse et ça nous donne encore un surcroît de motivation, si vraiment il y avait encore besoin d'avoir un surcroît de motivation (rires) Mais sur le plan technique, non, je n'ai pas eu la chance d'avoir des échanges avec Luis Enrique ou son staff, si c'est votre question.»
Question pour Jocelyn Prêcheur : Vous expliquiez mardi avant le match du PFC qu'il avait quelques corrections à faire en vu du match retour au niveau tactique, au niveau technique. Est-ce que vous avez pu du coup véritablement travailler toute la semaine sur ces points-là ? Pensez-vous que l'intégralité des points que vous vouliez corriger a été fait ?
« La stratégie qu'on a eu sur le match du PFC avait un double objectif. Le premier, c'était bien sûr de ménager les organismes sur cette fin de saison et arriver sur le match de demain avec des joueuses qui sont le plus fraîches possible sur le plan physique. Mais le second objectif, c'était aussi de se donner du temps de travail. Ce qui nous a permis d'avoir une semaine presque classique en fait, comme si on avait qu'un seul match par semaine. Donc oui, on a pu avoir des temps de travail pour corriger certains aspects par rapport à la préparation de ce match, notamment sur le plan tactique. C'était un point positif. Après, vous commencez à me connaître, je suis perfectionniste. Donc si vous me dites : "est-ce que vous avez abordé tous les points ?" Les points essentiels et les points importants ont été abordés. Après, moi, si je pouvais avoir quatre mois de préparation avant chaque match, je serais content, mais ça, ce n'est pas la réalité (rires).»