De Metz à Paris, un parcours d'attaquants

Habituellement, nous vous proposons une équipe-type des anciens des deux clubs. Avec le FC Metz, à moins d'aligner un improbable 2-2-6, c'est tout bonnement impossible. Létizi aura été un élément marquant des deux clubs, le regretté Alain Polaniok, Paisley, Cubilier, Rocchi et Baning ont également joué dans les deux clubs mais l'impression qui demeure est que les deux clubs aiment surtout se partager des attaquants. Et on ne peut pas dire que le PSG soit une terre favorable pour les anciens Messins. Retour sur quelques uns de ces ex joueurs des deux clubs.

Patrick M'Boma

1992-1997 dont deux prêts (1992/1994 à Châteauroux et 1995/1996 à Metz)

Le nouveau Weah qui n'a jamais éclos, en tout cas pas au PSG. A Paris, il débarque au début des années 1990 et fait ses preuves en réserve. Maheureusement pour lui, l'équipe première est intouchable avec des joueurs de la trempe de Weah, Ginola, Simba ou encore Calderaro. M'Boma est alors prêté à Châteauroux en National et fait ses preuves pendant deux saisons. En 1994/1995, le PSG le rapatrie mais son temps de jeu reste faible et il est reprêté pour une saison, à Metz justement. Il joue plus qu'à Paris mais ne s'impose pas pour autant et revient. Durant la saison 1996/1997, l'effectif du PSG est bien moins épais et il joue plus, se partageant les miettes avec Bernard Allou, lors des petits matches de Coupe d'Europe ou en Coupe de la Ligue notamment. Il ne parvient pas à confirmer et part alors au Japon. C'est là-bas que sa carrière décolle et qu'il deviendra un joueur qui compte, notamment avec la sélection du Cameroun.

Bartholomew Ogbeche 

2001-2005 dont deux prêts (2004 à Bastia et 2005 à Metz)

Ogbeche, la fameuse pépite du début des années 2000, celui dont les Parisiens refusaient de croire qu'il n'avait pas son âge malgré sa barbe de grand-père à 15 ans. L'ailier nigérian fait ses débuts avec Paris en 2001, à 16 ans et demi à peine, le soir d'un triste PSG/Montpellier (0-0). A partir de ce moment-là, il devient une vraie solution pour le PSG et gratte du temps de jeu, couvé par Okocha. Sa première saison est même la meilleure avec 29 matches et 5 buts. Le PSG croit tenir une pépite (on parle d'approches avec la Juventus et Parme) mais le soufflet retombe petit à petit. L'arrivée de Vahid en 2003 signe la fin et il enchaîne alors les prêts peu convaincants à Bastia puis Metz l'année suivante. En Lorraine, il n'y arrive pas non plus et la traversée du désert commence à son retour à Paris, qui souhaite s'en débarrasser. Il signe en Arabie Saoudite où il fait une excellente saison puis erre de club en club en Europe. Aujourd'hui, après bien des aventures, il fait le bonheur de Cambuur en première division hollandaise. 

François Calderaro

1992/1994

Il fait partie de ces (nombreux) joueurs qui ont brillé à Metz mais n'ont pas su s'adapter à Paris, la marche étant trop haute. A Metz, après un parcours moyen à Reims, il fait petit à petit ses preuves et s'impose comme un des bons attaquants de D1, finissant même deuxième meilleur de D1 en 1992 derrière l'intouchable JPP. Avec 19 buts au compteur et une flatteuse réputation, il signe au PSG et devient la doublure n°1 de l'intouchable doublette Ginola/Weah. Comme M'Boma plus tard, il doit se contenter des miettes et n'arrive jamais à s'imposer, s'éloignant du même coup de l'équipe de France dont on parlait pour lui. Après deux saisons sans saveur, il signe au Téfécé, alors en D2, et les fait monter en D1 mais n'arrive pas à retrouver son niveau de Metz pour autant.

Jules Bocandé

1986/1987

L'homme qui représente pratiquement le mieux la gestion à la Borelli. Francis le magnifique aime le clinquant, les attaquants, les buteurs. Et quand le PSG est champion à l'issue de la saison 1985/1986, Borelli craque pour celui qui vient de faire une saison fantastique à Metz, sacré meilleur buteur de D1 avec 23 buts et auteur d'un parcours magnifique en Coupe d'Europe avec les Messins. Problème, Borelli a pris trop d'attaquants et le PSG est perdu au milieu sans son patron Luis Fernandez, parti au Matra pour un gros salaire. Après une saison ratée tant collectivement qu'individuellement (six petits buts), Bocandé part à Nice où il se relance plus ou moins, sans toutefois retrouver sa flamboyance messine.

Bruno Rodriguez

1998/1999

On continue la série des joueurs qui ont brillé à Metz mais pas à Paris. Bruno Rodriguez est le fer de lance de l'attaque messine entre janvier 1997 et janvier 1999, quand le FC Metz est un club du haut de tableau de la Division 1. En 1998, il est tout proche du titre et son nom est même quelques fois évoqué pour l'équipe de France. A l'hiver 1999, il signe à Paris, un rêve de gamin pour lui. Ils sont trois pour deux postes avec Simone et Madar et Rodriguez est celui qui joue moins. En fin de saison, Bergeroo trouve un système avec Simone en 10 derrière les deux joueurs qui lui permet de signer sa meilleure période, à l'image de son but vainqueur contre l'OM (2-1), la plus belle image de son passage à Paris. En début de saison suivante, le PSG signe Christian et Rodriguez comprend qu'il n'aura pas sa place. Il entame alors un sacré parcours de baroudeur (Bradford, Lens, Guingamp, etc) avant de revenir à Metz en 2004, sans réussite. 

Cyrille Pouget

1997

Dans la grande lignée des Messins qui ont coulé à Paris, on retrouve Cyrille Pouget. A Metz, au milieu des années 1990, il se construit une bonne réputation avec son acolyte Robert Pirès sous le surnom des "P-P flingueurs". En 1996, à la surprise générale, il signe en Suisse mais n'y reste que 6 mois, le PSG venant le chercher dès l'hiver parce que l'effectif est trop juste en attaque. Le joueur sera cadavérique sous les couleurs parisiennes, ne marquant que deux buts en une demi-saison malgré des passeurs de grande qualité. Sa seule gloire restera une passe décisive à Jérôme Leroy en demi-finale aller de Coupe d'Europe contre Liverpool, dès son entrée en jeu. Il est ensuite parti à Marseille pour un échec relatif mais il arrivera quand même à marquer contre Paris.