Comme Laurent Blanc avant lui, Christophe Galtier vient de rejoindre le Qatar après son aventure sur le banc du PSG. À comparer les clubs dans lesquels rebondissent les derniers entraîneurs du PSG version QSI, une corrélation peut pratiquement être faite entre la qualité de leur travail et le niveau du club dans lequel ils exercent ensuite...
Un peu plus de trois mois après son licenciement du PSG après une saison seulement, Christophe Galtier vient de retrouver un poste. L'entraîneur français de 57 ans a signé dans le club qatari d'Al-Duhail, champion national en titre, où il a remplacé un certain Hernan Crespo. Malgré un titre de champion de France et un parcours en Ligue des Champions jusqu'aux 8e de finale, c'est peu dire que le coach a baissé en gamme.
Contrairement à Laurent Blanc qui avait attendu pendant quatre ans des propositions intéressantes n'étant finalement jamais arrivées, il a accepté un rôle dans un championnat considéré comme mineur assez vite. Dans les coaches de l'ère QSI, on notera d'ailleurs deux tendances très claires : ceux qui rebondissent très bien et ceux dont le club d'après n'est clairement pas du même niveau. Malheureusement pour lui, Galtier est clairement dans la seconde catégorie avec Blanc (Al-Rayyan, Qatar) et Kombouaré (Al-Hilal en Arabie Saoudite).
Au contraire, Ancelotti avait fini sur le banc du Real Madrid, Unai Emery sur celui d'Arsenal et Tuchel puis Pochettino sur celui de Chelsea. Dur de ne pas voir que les Français rebondissent beaucoup moins bien que les techniciens étrangers, Blanc n'ayant par exemple pas franchement été inférieur à Emery et Galtier guère plus mauvais que Pochettino, avec d'ailleurs des résultats très proches entre 2021/2022 et 2022/2023.
Globalement, il n'est pas anormal qu'Ancelotti, qui a su amener le PSG encore très jeune de l'ère QSI jusqu'en quarts de finale de la Champions League, Tuchel qui l'a tiré jusqu'en finale et Pochettino qui a su atteindre les demi-finales trouvent des portes de sortie prestigieuses, même probablement plus que le PSG. Le bilan d'Emery à Paris n'est en revanche pas très bon, avec l'impression de ne pas avoir su tirer grand-chose du trio Neymar/Cavani/Mbappé à l'image de ce que Galtier a fait avec Neymar/Mbappé/Messi. L'un a pourtant fini à Arsenal, certes en reconstruction à l'époque, l'autre au Qatar.
Son prédécesseur, Laurent Blanc, avait su stabiliser le PSG dans le top 8 européen en enchaînant trois quarts de finale consécutifs, loupant de peu les demi-finales à au moins deux reprises. Il avait aussi pour lui un beau parcours sur le banc de touche avant le PSG : champion de France et quart de finaliste de la Champions League avec Bordeaux, quart de finaliste de l'Euro avec la France post-Knysna. Pas de quoi convaincre les clubs de bon niveau de lui faire confiance, pas plus que pour Galtier, comme si les clubs de très bon niveau ne voyaient pas dans les résultats la patte de l'entraîneur.
Outre la question du travail effectué, la nationalité semble compter et Pochettino, à l'exception d'un premier parcours européen réussi, n'a pas réussi grand-chose de probant en 18 mois à Paris. Pas de quoi freiner Chelsea. L'entraîneur semble surtout avoir profité de son travail précédent à Tottenham, une franche réussite qui l'avait placé dans les coaches qui comptent. Idem pour Emery à Séville. Au contraire, Blanc et Galtier n'ont jamais pesé bien lourd sur l'échiquier européen avant le PSG.
Alors que Didier Deschamps a encore regretté le manque de considération apportée aux entraîneurs français à l'étranger, est-ce forcément un hasard si ni Blanc ni Galtier n'ont su rebondir en dehors des frontières ? Le dernier cité a bien eu quelques pistes cet été, la plus prestigieuse menant à Naples, mais il n'est jamais allé jusqu'à signer un nouveau contrat. Sauf qu'au Napoli, c'est bien un Français qui a eu le poste malgré tout, même si le club regrette déjà son choix d'avoir fait signer Rudi Garcia. La nationalité ne fait donc pas tout, mais réussir après semble surtout lié à la réussite d'avant.
