Laurent Blanc a surpris à Reims en titularisant Gregory Van der Wiel au détriment de Serge Aurier. Après avoir été ignoré durant tout le mois d'août, le Hollandais enchaîne désormais les rencontres et semble avoir profité d'une volonté de Laurent Blanc de relancer la concurrence à son poste.
Enchaînement soudain pour Van der Wiel
Inutilisé durant tout le mois d'août et parfois cité comme un partant possible, Gregory Van der Wiel s'apprête pourtant à enchaîner trois matches en une semaine puisque tout indique qu'il va figurer dans le onze de départ mardi face à Guingamp. Comme contre Malmö, son principal concurrent Serge Aurier est suspendu tandis que Marquinhos ne semble pas vraiment être une option à ce poste pour Laurent Blanc en ce moment. Samedi à Reims, la logique des suspensions d'Aurier offrant la place à Van der Wiel ne s'appliquait pas et le Hollandais a malgré tout êté préféré à l'Ivoirien, pourtant l'un des hommes forts de ce début de saison, préparation incluse.
Comme toujours, le mieux placé pour juger les états de forme reste Blanc mais le coach n'a pas commenté son onze de départ et laisse la part belle aux interrogations. En un choix, l'entraîneur parisien a remis en cause le statut de titulaire qu'Aurier semblait avoir acquis au cours de l'été et remis les deux hommes sur un pied d'égalité. Et ce n'est pas la première fois que Blanc agit comme ça puisqu'un précédent fort existe. En fin de saison dernière, Aurier semblait déjà avoir pris le dessus sur Van der Wiel mais c'est pourtant le second qui avait disputé la finale de Coupe de France contre Auxerre, délivrant d'ailleurs le centre décisif pour Cavani sur le seul but du match.
Besoin de rythme et contrecoup
Ce choix de Blanc, si tant est qu'il ne soit pas basé sur des critères physiques non divulgués, est lisible de deux façons selon le joueur que l'on place en avant. Dans le cas de Van der Wiel, on peut considérer que Blanc a voulu donner la possibilité à son arrière latéral d'enchaîner les rencontres après l'avoir privé de matches durant tout août. Lui aussi à la recherche de rythme après avoir passé le mois d'août loin des terrains, Ibrahimovic a droit à un traitement similaire et Blanc semble vouloir être patient en ce début de saison.
Quand on se place du côté d'Aurier, il faut considérer deux éléments, l'un physique, l'autre factuel. Le roc du couloir droit a surfé tout l'été sur sa préparation physique anticipée et son avance du moment s'est peut-être réduite, au point d'être dans le creux actuellement. Contre Bordeaux, au retour d'un déplacement en Afrique toujours dur à digérer, il a d'ailleurs signé son plus mauvais match de la saison, même si Di Maria ne l'a pas aidé avec ses insuffisances dans le repli. D'autres en forme très tôt et très sollicités, comme les internationaux Matuidi ou Verratti, sont actuellement un peu dans le creux de la vague. La thèse d'une inversion des courbes de forme entre les deux joueurs n'est donc pas inenvisageable.
Un choix symbole de concurrence ?
Mardi dernier contre Malmö, pour son premier match de la saison avec le PSG, ce n'est pas vraiment sa prestation défensive qui a pu permettre à Van der Wiel de gagner sa place pour le match à Reims. En difficulté dans le duel sur la plus grosse occasion suédoise, il a en revanche délivré une prestation offensive qui a plu à Blanc puisque ce dernier a appuyé sur « la très bonne animation sur le flanc droit » tout en regrettant le « manque de présence sur les centres », un domaine dans lequel Van der Wiel a été particulièrement actif avec 10 ballons envoyés dans la surface. Mieux, il avait su se mettre au niveau technique de Verratti et Di Maria, pourtant pas une mince affaire.
Même si Blanc a souvent reproché au Hollandais ses insuffisances défensives, encore vues en Champions League, cela ne l'a pas empêché de redonner sa chance au joueur quatre jours plus tard et remettre ainsi en question une hiérarchie qui semblait figée après le premier mois de compétition. En Champagne, Van der Wiel n'a pas marqué de points mais il aura une troisième chance contre Guingamp. Mieux, il devrait avoir face aux Bretons des conditions proches de celles qui l'ont fait briller face aux Suédois avec Di Maria devant lui et un adversaire qui va surtout défendre. Avec trois chances en une semaine, il se retrouve même dans une situation inimaginable il y a peu.
Pour l'instant, la concurrence au PSG semble donc prendre le visage de ce duel entre les deux arrières droits, le reste des remplaçants étant trop peu performants ou les titulaires trop établis pour réellement bousculer un onze titulaire qui semble bien établi. Pour autant, c'est une bonne nouvelle pour l'ensemble de l'effectif, une preuve que chacun des joueurs peut espérer renverser la situation en très peu de temps, même en ayant des lacunes lors des matches. Et pour ceux actuellement au fond du trou, Van der Wiel pourrait bien devenir le modèle à suivre.
