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Barça/PSG, quelle évolution en deux ans ?

Publié le mercredi 22 avril 2015 à 18:04
Le Barça a éliminé le PSG en quarts de finale de la Champions League, comme en 2013. Et ce double échec face aux Catalans est un bon indicateur pour mesurer l'évolution des deux clubs.

Il y a deux saisons pile, le PSG était éliminé par le Barça en quart de finale de la Champions League (2-2, 1-1), exactement comme cette saison (1-3, 0-2). A l'époque, les regrets étaient grands tandis qu'ils n'existent pas aujourd'hui. Retour sur l'évolution des deux clubs en deux saisons.

Le bilan sportif :

De 2013 à 2015, le duel Barça/PSG a été cette fois-ci bien moins riche en suspense puisque la qualification était acquise dès le match aller. Le PSG n'a jamais été en position de qualifié tout au long des 180 minutes, contrairement à 2013 où il avait été dans ce rôle pendant 21 minutes entre le but de Pastore au Camp Nou et l'égalisation de Pedro. 

Plus ennuyeux, il a cette fois-ci perdu les deux matches et l'écart entre les deux équipes est apparu de façon flagrante, à tous les niveaux. Certes, les circonstances ont été avec les Barcelonais, contrairement au dernier affrontement. Alors que Messi avait manqué plus de la moitié de la confrontation en 2013 (73 des 180 minutes jouées), les blessés se sont entièrement trouvés dans le camp parisien qui a pu regretter les absences de 6 titulaires sur les deux matches (voire sept avec Luiz à l'aller).

Ces absences se sont vues dans les chiffres puisque Paris est passé de trois buts marqués pour autant d'encaissés à cinq encaissés pour un seul marqué.

Le jeu :

C'est probablement à ce niveau-là que l'évolution a été la plus en défaveur du PSG. En 2013, Paris avait su imposer son jeu de contres, ou plutôt ses transitions offensives rapides et efficaces. Le but parisien marqué par Pastore avait d'ailleurs été un bel exemple du style Ancelotti, avec une attaque rapide vers l'avant grâce à une sortie de balle propre. Hier, le pressing catalan a etouffé Paris et son jeu a fait courir les Parisiens jusqu'à l'épuisement, ce qui n'était pas compliqué à atteindre vu les limites physiques du moment côté PSG.

Plus inquiétant, le PSG n'a jamais su vraiment mettre en place son jeu face au Barça cette saison, même lors de la victoire en poules. Paris a certes tout changé en deux saisons mais le PSG a surtout semblé manquer de repères à tous les niveaux, tant dans l'animation offensive (pas aidée par la mise en place d'un nouveau schéma) que dans l'aspect défensif de son jeu, les Parisiens ayant concédé bon nombre d'occasions sans s'en procurer.

Toutefois, il ne faut pas oublier que le Barça est probablement l'adversaire qui correspond le moins aux caractéristiques du PSG actuel, en difficulté dès qu'il n'a plus la maîtrise du ballon. Les Barcelonais sont les maîtres européens en la matière et l'absence de Motta a pesé très lourd à ce niveau-là. Malheureuseument, le PSG de Blanc est tout de même apparu comme une pâle copie du modèle original, à la fois meilleurs dans la récupération et dans l'utilisation.

Les onze de départ :

Voici les deux équipes alignées en avril 2013 lors du match retour : Valdes - Alves, Piqué, Adriano, Alba - Xavi, Busquets, Iniesta - Pedro, Fabregas, Villa et Sirigu - Jallet, Alex, Silva, Maxwell - Lucas, Verratti, Motta, Pastore - Ibrahimovic, Lavezzi. Deux absents importants étaient à signaler en 2013 : Mascherano et Matuidi, Messi entrant en jeu. En italique, on retrouve les titulaires deux ans après et on peut constater que trois des titulaires barcelonais sont devenus des remplaçants (Adriano, Xavi et Pedro) tandis que c'est seulement le cas pour Lavezzi et Lucas, un premier signe du renforcement des Catalans contrairement aux Parisiens. Côté parisien, les circonstances ont également fait qu'un des remplaçants de l'époque, Van der Wiel, était cette fois-ci titulaire.

Malgré tout, les deux équipes n'ont pas beaucoup changé en deux ans puisque Barcelone n'alignait mardi soir que quatre nouveaux joueurs (ter Stegen, Rakitic, Neymar et Suarez), soit autant que le PSG (David Luiz, Marquinhos, Cabaye et Cavani). Les présences de Motta et Silva auraient même probablement réduit à trois côté Paris puisque Cabaye n'aurait pas joué.

Il est en revanche difficile de nier que les absents les plus importants ont changé de camp : Il manquait en 2013 au Barça ses patrons défensifs et offensifs (Mascherano et Messi) tandis que le PSG a joué cette fois-ci sans son meilleur défenseur et son milieu le plus important (Silva et Motta).

Le recrutement accompli :

Voici la liste des joueurs ayant débarqué au Barça entre les deux confrontations : Neymar, Suarez, Rakitic, ter Stegen, Bravo, Mathieu et Vermaelen, un cas particulier. Au total, les dépenses se montent entre 220 et 250M€ environ, le prix de Neymar étant sujet à débat. Plus intéressant, le Barça n'a pas hésité à vendre à tout va puisque Thiago Alcantara, David Villa, Cesc Fabregas ou encore Alexis Sanchez sont partis, pour un montant total de 105 à 110M€ environ, soit une balance déficitaire de 110M€ à 140M€

Du côté du PSG, le recrutement a été important aussi entre les deux saisons, malgré les limites du fair-play financier. En 2013/2014, le PSG a pris Cavani, Digne, Marquinhos et Cabaye avant de se payer David Luiz et Aurier cet été, soit un total de 200M€, sachant qu'Aurier doit encore être acheté. Entre temps, Paris a vendu ou laissé partir gratuitement Gameiro, Sakho, Armand, Ménez, Alex, Jallet et d'autres déjà oubliés comme Lugano, Sissoko ou Bodmer. Au total, Paris a récupéré autour de 35M€ soit une balance déficitaire de 165M€.

Deux choses crèvent les yeux : Paris ne sait pas vendre et l'argent a été bien mal dépensé. Sur les six joueurs majeurs arrivés durant cette période, seul Marquinhos a donné entièrement satisfaction. Côté Barça, quatre des sept arrivées majeures représentent des titulaires indiscutables sachant que deux sont en concurrence (Bravo et ter Stegen) et seul Vermaelen est un réel échec. Le Barça a su se renforcer de façon très significative tandis que Paris a loupé dans les grandes largeurs les étés 2013 et 2014.

Le coach :

Alors que le Barça a semblé très en avance d'un point de vue collectif, c'est pourtant les Catalans qui ont changé le plus souvent d'entraîneur entre les deux matches. En 2013, Carlo Ancelotti avait affronté Tito Vilanova, démissionnaire en fin de saison pour des soucis de santé qui lui ont finalement été fatals. De son côté, Ancelotti avait préféré rejoindre Madrid. Paris a alors choisi Blanc quand Barcelone a attiré Tata Martino. La greffe n'a pas pris en Catalogne et Luis Enrique a donc débarqué cet été tandis que Blanc est encore là. 

Il semblerait que l'un des deux clubs seulement ait trouvé chaussure à son pied. Si Blanc n'a pas des mauvais résultats, il n'apparaît jamais comme un point fort à l'échelle continentale tandis que Luis Enrique a littéralement transformé le Barça et l'a remis sur le droit chemin. Le fait de pouvoir s'appuyer sur un recrutement de qualité aide bien évidemment mais il a su faire les bonnes adaptations, au niveau de son attaque. La gestion du duo Ibrahimovic/Cavani par rapport au trio Messi/Suarez/Neymar est un bel exemple des solutions qu'ont su apporter à leur équipe les deux coaches. D'un côté, l'un cherche toujours un moyen pour faire cohabiter les deux tandis que l'autre a su déplacer le meilleur joueur du monde, Messi, pour intégrer à son meilleur poste sa recrue, Suarez. 

Bien évidemment, Blanc a quelques bons coups à son actif comme la mise en place du trio Matuidi/Motta/Verratti mais le chantier ininterrompu de l'attaque est un exemple fort qui ne plaide pas en sa faveur. 

Le staff technique :

De ce côté-là, il semblerait bien que l'écart ait sacrement grandi entre les deux clubs. Si Giovanni Mauri arrivait à faire des miracles sous la coupe de Carlo Ancelotti (malgré les blessures récurrentes de Motta), le nouveau staff technique arrivé avec Laurent Blanc a globalement loupé ses deux dernières saisons. L'an dernier, Paris était cuit au mois de mars tandis que les Parisiens n'ont jamais trouvé la bonne carburation cette saison. Hier, un gouffre physique séparait les deux équipes, tant au niveau de l'endurance que de l'explosivité. Si les blessures n'ont bien évidemment pas aidé le PSG, celles-ci sont pour la plupart musculaires et Paris les accumule bien trop pour que ce ne soit qu'un hasard, malgré la Coupe du Monde. La préparation en Asie n'a probablement pas aidé non plus et le stage au Maroc de trois jours fin décembre n'a pas pu tout rattraper.

Outre le physique, la question de l'entraîneur des gardiens se pose. Sirigu paraît stagner depuis deux ans et l'arrivée de Nicolas Dehon tandis que la progression de ter Stegen est impressionnante en six mois à peine. A la rue en septembre au Parc des Princes, le jeune gardien allemand a offert sur la double confrontation une qualité de relance au pied tout à fait exceptionnelle, faisant de lui un onzième joueur de champ fiable pour son équipe. Au contraire, donner la balle au portier parisien mène pratiquement systématiquement à une perte de balle. Et la différence de travail entre les deux staffs a été bien visible lors des échauffements des deux équipes. L'Allemand passe pas moins de 10 minutes à travailler ses relances au pied quand le staff parisien n'aborde même pas ce thème avec Sirigu...

Le staff autour de Blanc paraît bel et bien avoir regressé en deux saisons, à l'image de l'entraîneur principal. La compétence parisienne est partie à Madrid quand Luis Enrique a su reconstruire un projet en s'appuyant sur des gens très compétents autour de lui.

Le bilan :

Apparu proche il y a deux ans, le Barça semble désormais reparti dans une autre catégorie. Les erreurs de stratégie ont été minimes en deux saisons, particulièrement au niveau du recrutement, et le Barça a possiblement trouvé la perle rare avec Luis Enrique comme coach. Du côté du PSG, les circonstances n'ont vraiment pas aidé alors qu'elles avaient été en faveur du club il y a deux saisons. Toutefois, le PSG a largement payé le prix de ses erreurs, du recrutement surpayé au choix des hommes clés, qu'ils soient sur le terrain ou en dehors. Si Blanc ne fait pas un mauvais travail, la transformation en profondeur du PSG qu'il a entamée est très loin d'être finie et il avance bien moins vite que le coach du modèle qu'il copie. Il n'est en revanche pas aidé par les gens qui l'entourent mais qui les a choisis ? 


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