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Blanc : « Dans le jeu, on est pas mal »

Publié le vendredi 18 septembre 2015 à 12:40 par Philippe Goguet
En conférence de presse, Laurent Blanc a longuement évoqué son équipe, notamment par le biais du jeu, de la progression et de la tactique. Ses propos complets.

Alors que la saison ne fait que commencer, Laurent Blanc a été interrogé lors de la conférence de presse du jour sur le jeu de son équipe, sa marge de progression ou encore les évolutions tactiques possibles. Pour une fois, le coach ne s'est pas défilé et a longuement répondu, faisant un point complet sur son équipe tout en revenant sur ses expériences personnelles.

Le PSG, son potentiel  et son niveau actuel :

« Les équipes, françaises ou étrangères, ne sont pas dans la meilleure forme possible. »

C’est une question sur le potentiel actuel du PSG qui a lancé Blanc sur le sujet : « C’est très délicat de répondre à ce genre de questions… Tu juges le potentiel à travers quoi ? A travers le jeu. Mais si tu pratiques un bon jeu et que tu ne gagnes, l’analyse va être positive ou négative ? Je pense qu’elle sera négative. L’enjeu, c’est le score, il faut qu’il y ait les deux. Comme tu l’as dit [dans la question] City domine le championnat anglais avec cinq victoires mais ils perdent leur premier match chez eux en Champions League. Le vrai niveau est où ? En début de saison, vu qu’on est encore dans la première partie de saison, toutes les équipes, que ce soit les grandes ou les petites, ne sont pas au top, ni individuellement, ni collectivement. C’est une des premières fois que les matches vont s‘enchaîner et il va y avoir certainement de la fatigue car il faut que les joueurs s’habituent à jouer tous les trois ou quatre jours et il va y avoir une trêve internationale ensuite. Tout cela fait que les équipes, françaises ou étrangères, ne sont pas dans la meilleure forme possible. »

Il complète ensuite sa réflexion : « Après, il y a des équipes qui gagnent, d’autres qui font match nul et d'autres qui perdent. En ce qui nous concerne, quatre victoires et un nul en championnat, en ayant trois matches à l’extérieur, voilà… D’où le fait de bien préparer ce match de Reims et de le gagner, en ayant beaucoup de respect pour Reims qui nous a montré qu’elle arrive à être dans les cinq premiers du championnat avec une bonne préparation. »

« Dans le jeu, on est pas mal, on est bien. »

Relancé par un journaliste, le coach revient ensuite sur le jeu et livre son sentiment : « Le jeu dépend de la forme des joueurs, surtout notre jeu. Quand on parle de jeu, il y a des équipes qui ne font pas beaucoup de jeu : le gardien dégage sur l’attaquant et elles font un pressing sur le deuxième ballon. Je ne dis pas que c’est facile mais c’est plus difficile de repartir de derrière, d’avoir du mouvement, d’essayer de mettre en difficulté l’adversaire par des actions construites. Cela demande beaucoup plus de mouvement, de temps, de patience, de qualité technique. Dans le jeu, on est pas mal, on est bien. On peut toujours s’améliorer mais la philosophie est là. L’envie est là de partir de derrière, c’est l’envie que j’ai depuis toujours. Les joueurs se plaisent dans ce schéma de jeu. »

« C’est peut-être quand on n’a pas le ballon qu’il nous manque encore quelque chose. »

Blanc développe ensuite naturellement sur les inconvénients : « Après, on rencontre aussi des difficultés parce que l’adversaire nous étudie et pense savoir comment nous mettre en difficultés. Des fois, ils y arrivent. On a encore beaucoup de progrès à faire mais c’est normal. Quand les joueurs seront de mieux en mieux, notamment au niveau physique, vu qu’ils ont déjà prouvé qu’ils avaient la valeur technique pour le faire, je pense que le jeu s’en ressentira. Quand a le ballon, on arrive à proposer certaines choses intéressantes. C’est peut-être quand on n’a pas le ballon qu’il nous manque encore quelque chose. »

Le jeu et ses dangers :

Après une question sur les remplaçants, Blanc est relancé sur le jeu, fait très rare en conférence de presse, et il est interrogé sur le fait que ses joueurs tentent parfois trop de jouer dans des situations délicates, notamment en défense, au point que cette dangerosité passe presque pour une interdiction de dégager au loin. Il répond : « Il n’y a jamais d’interdits dans le football, il faut faire le geste qui correspond le mieux à la situation. Vous avez certainement raison et c’est plus facile en plus de dégager dans les tribunes. Cela ne plaît pas forcément à vous ou au public mais c’est efficace. Même si ma philosophie est toujours de repartir de derrière quand c’est possible, s’il faut dégager en tribunes pour préserver son but ou ne pas mettre en danger l’équipe, il faut le faire, il n’y a pas d’interdiction de dégager, je vous rassure. »

Blanc complète sur cette volonté de jouer de ses troupes : « Ce sont les joueurs qui sont sur le terrain et jugent s’ils ont la possibilité de pouvoir relancer. On a une sûreté technique qui leur permet de dire « on peut faire ça » mais, des fois, ce n’est pas toujours le cas. Il faut savoir faire la différence entre ce qu’on peut faire et ce qu’on ne peut pas faire, surtout si on risque de mettre l’équipe en danger. C’est toujours pareil, le reproche est facile mais, quand vous voyez une équipe qui ne fait que dégager dans les tribunes, vous la massacrez. Vous allez leur dire « De temps en temps, il faudrait quand même repartir un petit peu… ». Je préfère quelqu’un qui va prendre un risque et met la balle dans l’intervalle car, si cela passe, cela peut mettre en danger l’équipe adverse. Après, quand c’est un risque absolu et qu’on est à l’arrache, quand on ne maîtrise pas la situation techniquement, il faut dégager au plus pressé, en touche, en corner, en tribunes. »

La tactique :

« On a une palette de joueur avec des profils différents qui nous permettent d’envisager n’importe quel système. »

Après ce long passage sur le jeu, Blanc est lancé sur la tactique et notamment l’éventuelle présence d’un numéro 10 dans son système. Il répond et se livre sur le plan tactique, une rareté : « Tout est possible, on a une palette de joueur avec des profils différents qui nous permettent d’envisager n’importe quel système. Ma préférence, quand j’ai commencé à entraîner, c’était de jouer avec deux attaquants et c’est ce qu’on a fait à Bordeaux : un milieu en losange et un 4-4-2. J’ai joué défenseur central et quand une équipe joue avec deux pointes, ce n’est pas si facile que ça pour les défenseurs centraux. Je trouvais que l’équipe qui jouait avec deux avant-centres étaient offensivement plus dangereuse. Après, il fallait compenser avec les joueurs du milieu qui basculaient à gauche et à droite et avoir deux extérieurs qui courent beaucoup et couvrent beaucoup de terrain. On les avait à Bordeaux donc on avait mis ce système. »

« Le 4-3-3 du PSG en ce moment, avec Matuidi, Motta et Verratti, en deux secondes, je te le transforme en 4-2-3-1.»

Blanc continue ensuite et tacle son ancien système : « Après, j’ai discuté avec des entraîneurs qui  avaient beaucoup d’expérience en Champions League et ils me disaient : « Ce système ne peut pas exister en Champions League. » Vous allez me montrer qu’il y a des contre-exemples : oui, la Juve est arrivée avec deux attaquants mais elle jouait souvent à trois derrière pour permettre de jouer à deux devant ; tu enlèves donc un joueur derrière pour le mettre devant. Tout ça pour t’expliquer que les systèmes, on y songe, on les regarde, comme vous, et il y a beaucoup de spécialistes qui s’enflamment sur les systèmes mais vous savez ce que j’en pense. Quand on dit que le PSG joue en 4-3-3, oui, c’est vrai mais le 4-3-3 du PSG en ce moment, avec Matuidi, Motta et Verratti, en deux secondes, je te le transforme en 4-2-3-1. En deux secondes. Ce sera un joueur qui sera sous l’attaquant et qui ne correspond peut-être pas à un profil de n°10 mais ce sera la même chose. Ce sont les zones qui sont occupées et elles le seront pas des joueurs. »

« Changer de système pour changer de système, cela ne m’intéresse pas. Il faudrait vraiment qu’un système n’arrive plus à me donner satisfaction pour essayer d’en trouver un autre.»

Blanc revient alors à la question initiale : «Tout ça pour dire qu’avec l’effectif et les joueurs de talent que nous avons, on peut changer de système, non seulement en cours de match, mais pour certains matches, certaines compétitions et comme nos objectifs sont très élevés, ce qui m’intéresse, c’est de mettre en difficulté l’adversaire et de gagner. Changer de système pour changer de système, cela ne m’intéresse pas. Il faudrait vraiment qu’un système n’arrive plus à me donner satisfaction pour essayer d’en trouver un autre. Souvent c’est en cours de match que tu dois le faire, pour essayer de mettre en difficulté l’adversaire, comme Malmö. Ils ont attaqué à 5 derrière puis ils ont changé à la mi-temps. C’est souvent le résultat qui te fait changer ta manière de jouer. Le PSG et moi-même, on est ouverts à tout mais il faut gagner. Et je pense que ce sont les joueurs qui te font gagner, plus souvent que le système. C’est mon avis. »

Il dérive alors sur les joueurs : « Ce qui intéresse les joueurs, c’est de gagner. D’abord, ce qui les intéresse, c’est qu’ils jouent. Ils vont te dire qu’ils préfèrent ce système car ils ont plus de chances de jouer dans ce système-là (il rigole). Toi, tu dois mettre le plus possible les joueurs en bonne condition, dans la façon dont ils aiment le plus jouer mais, surtout, il faut mettre l’équipe en place pour qu’elle gagne. C’est la chose la plus importante. »


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