Après un PSG/Real Madrid très décevant, Laurent Blanc a longuement évalué son équipe en conférence de presse, des choix individuels comme Zlatan aux carences collectives globales. Il a également commenté certaines solutions avancées, comme Pastore.
La presse a été très critique avec le PSG après le match décevant des Parisiens face au Real Madrid mercredi (0-0) et Laurent Blanc était de nouveau face aux journalistes ce samedi après-midi, à la veille de PSG/Saint-Etienne. S'il a admis des faiblesses individuelles et collectives, le coach parisien ne compte pas lâcher pour autant ses joueurs en difficultés, à l'image d'Ibrahimovic.
Zlatan ciblé par la presse et soutenu par son entraîneur
« Ibra peut faire mieux, beaucoup mieux, dans ce domaine-là. Mais notre animation offensive, ce n’est pas qu’Ibra. »
Premier joueur à être ciblé par les médias, Zlatan Ibrahimovic a vu son entraîneur le défendre après son match très compliqué face aux Madrilènes. Interrogé sur sa prestation comme n°10, Blanc a reconnu ses faiblesses mais les a intégrées au collectif : « Il peut faire mieux, beaucoup mieux, dans ce domaine-là. Mais notre animation offensive, ce n’est pas qu’Ibra. Sincèrement, après avoir revu le match contre le Real, le bât a blessé dans notre animation offensive avec beaucoup de mauvais choix. Elle n’a pas été à la hauteur de ce match-là, que ce soit de notre côté ou même du Real, même si je ne m’en occupe pas. On peut l’expliquer par deux bonnes défenses de la part des deux équipes et une méforme, sur ce match-là, des joueurs offensifs, dont Ibra.»
« Après un match comme ça, évidemment qu’il faut analyser les choses et retenir les leçons mais il faut savoir redonner confiance aux gens pour pouvoir permettre à ces joueurs de redonner le meilleur d’eux-mêmes.»
Pour autant, le coach parisien ne compte pas lâcher le Suédois et ce dernier garde toute sa confiance, notamment parce que c'est le mode de fonctionnement de Blanc : «Vous avez plusieurs façons de manager les joueurs. Je sais que la vôtre est radicale, la mienne un peu moins parce que l’effectif du PSG ne va pas bouger cette année. Il bougera peut-être un peu au mercato, mais je n’en sais rien, et c’est tout jusqu’à la fin de la saison. Il est déjà très riche et très bon. Ma manière de manager les joueurs, c’est de les encourager, de leur refaire confiance, de leur donner s’ils en ont perdu, et ce quel que soit le joueur, qu’il soit un jeune, un joueur confirmé ou une star. Les joueurs ont toujours besoin de confiance. C’est ma manière de faire. Après un match comme ça, évidemment qu’il faut analyser les choses et retenir les leçons mais il faut savoir redonner confiance aux gens pour pouvoir permettre à ces joueurs de redonner le meilleur d’eux-mêmes. Et que ce soit avec Ibra ou avec d’autres, c’est ma manière de manager.»
Pastore et les rotations
Alors que la presse a fortement poussé pour remplacer Zlatan Ibrahimovic par Javier Pastore, Blanc a répondu à cette demande, mais pas de la façon dont les journalistes l'attendaient : « Avec Pastore, vous êtes les premiers à dire qu’il devrait jouer, que c’est plus facile avec lui, que meilleur techniquement mais on ne se souvient pas qu’il y a deux ans, quand je suis arrivé, c’était un joueur qui était très critiqué. Il avait fait six premiers mois très bons mais il avait ensuite été très critiqué, il n’était pas titulaire, il jouait par intermittences, c’est un garçon qui avait aussi des difficultés avec moi. On lui a redonné confiance, on a beaucoup parlé, beaucoup échangé. Comme tous les joueurs, il avait besoin de confiance et on a su lui redonner confiance. Cela s’est concrétisé dans son jeu par une saison pleine l’année passée, une de ses premières saisons pleines au plus haut niveau. Ce qu’on a réussi avec certains, on peut le réussir avec d’autres, même si c’est très compliqué. »
« Dans le domaine offensif, sur 6 joueurs, il y en a 4 qui ont eu beaucoup de temps de jeu et il faut aussi prendre en considération les performances quand ces joueurs-là jouent.»
Malgré ce discours qui ne donne aucune indication concernant le onze de départ contre Saint-Etienne, Blanc a confirmé qu'une rotation pourrait avoir lieu mais que celle-ci devait amener des résultats, une manière comme une autre de rappeler que les derniers matches sans le onze-type n'avaient pas été bien meilleurs : « Il y a d’autres joueurs, on a beaucoup de joueurs dans le domaine offensif, avec des caractéristiques très différentes. On est un effectif où nous avons Edi, Ibra, Di Maria, Pocho, Lucas, JK. On a des joueurs offensifs mais il faut marquer des buts pour gagner des matches et on connaît les joueurs qui marquent des buts. On va faire une rotation et donner du temps de jeu à certains mais, concrètement, dans le domaine offensif, sur 6 joueurs, il y en a 4 qui ont eu beaucoup de temps de jeu et il faut aussi prendre en considération les performances quand ces joueurs-là jouent. C’est une analyse à faire. Des fois, il faut les préserver en les faisant reposer, des fois il faut les refaire jouer parce qu’ils ont besoin de compétition, ce n’est pas si simple une rotation, ce n’est pas remplacer un joueur parce que t’as fait tes comptes et qu’untel a fait ses 2 ou 3 matches. On a toujours un objectif commun, la victoire, et pour gagner, il faut mettre des joueurs capables de gagner le match.»
Le manque de compétitivité de la L1 et les efforts à faire aussi en L1
« Je vous le dis franchement, le jeu du PSG ne s’améliore pas depuis deux ou trois matches et, au contraire, se dégrade. »
Outre ces problèmes ciblés sur des individualités (il a également parlé longuement de Di Maria), Blanc a aussi évoqué les difficultés de son équipe de façon plus globale, sans toutefois trop s'attarder : «On a fait mieux que l’année dernière dans ce début de championnat en terme de points, il faut continuer comme ça. En terme de jeu, je suis d’accord et je vous le dis franchement, le jeu du PSG ne s’améliore pas depuis deux ou trois matches et, au contraire, se dégrade. Parce qu’il y a tant de matches [phrase difficilement compréhensible de sa part], peut-être parce qu’il y a de la rotation aussi.»
Blanc n'ira pas plus loin sur les manques de son attaque mais rebondit sur le manque de compétitivité de la L1 : «Tu veux dire que, s’il y avait plus de pression sur le PSG, notre jeu serait plus efficace ? Il a été plus efficace, on a pris 26 points sur 30 possibles. Comment tu veux dire qu’il n’a pas été efficace ? C’était la même question en Champions League l’année passée sur le fait qu’on n’était pas bousculés. On a été bousculés par Marseille et c’était une bonne chose. Est-ce que, si on était bousculés toutes les journées, est ce qu’on serait meilleurs en Champions League ? Peut-être, mais je n’ai pas de réponse très précise à donner.»
« Le match de mercredi nous l’a prouvé : il faut qu’on soit beaucoup plus agressifs et qu’on augmente l’agressivité dans nos matches de championnat.»
Pour conclure cette analyse de son équipe, il évoque également les premières mi-temps difficiles en ce moment. Un journaliste lui demande s'il s'agit d'un problème psychologique ou physique et le coach répond : « Certainement un petit peu des deux, et d’autres choses aussi. C’est probablement aussi peut-être de notre faute, il ne faut pas toujours penser qu’il y a un élément extérieur qui ne nous permet pas de faire ça. Rien ne nous empêche de faire 5 ou 10 premières minutes à fond, il faut se le mettre dans la tête. Nous aussi, on a un effort à faire et le match de mercredi nous l’a prouvé : il faut qu’on soit beaucoup plus agressifs et qu’on augmente l’agressivité dans nos matches de championnat. Si on veut le faire en Champions League, quel que soit l’adversaire… Cela fait deux ans que je le dis "Les garçons, si vous pensez qu’en jouant comme on joue en championnat et qu’il faudra mettre un coup de clé ou appuyer sur le bouton en Champions League, vous ne pourrez pas le faire." Cela ne se programme pas. Il faut le faire régulièrement pour pouvoir le faire le jour j, c’est une certitude. A ce niveau-là, il faut qu’on prenne conscience que nos matches de championnat doivent être meilleurs.»
Réponse dès demain soir contre Saint-Etienne...
