Dans une longue interview donnée au Parisien et à L'Equipe, Laurent Blanc a défini les grandes lignes de la saison 2015/2016 du PSG, notamment au niveau de l'effectif.
Di Maria, un dossier compliqué :
« Il me plaît beaucoup. Mais, à notre niveau, on vise des joueurs appartenant à des grands clubs. Et même si on dispose de plus de moyens financiers, on n'est pas seuls sur le marché. Quand je vois la puissance financière des clubs anglais, ils s’attaquent à tout et à tous les clubs. La concurrence est très, très rude. Manchester United a déboursé une fortune pour le recruter ( NDLR : 75 M€). On n'est pas le seul club à essayer de l'attirer. À nous de bien travailler et de penser aussi à d’autres solutions. Il faut anticiper. »
Le retard dans le recrutement lié au fair-play financier :
« Au début, on ne savait pas où on allait. Nous pensions donc d’abord à nos priorités. Cette décision favorable de l’UEFA est arrivée tardivement. On avait déjà axé notre travail sur certains dossiers. Maintenant, ces nouveaux éléments vont nous amener sur une autre réflexion. Notre stratégie a été un peu bouleversée. On a pris du retard mais on va le rattraper sans problème. »
Des départs compensés par des arrivées et un groupe régénéré :
« Chaque départ sera compensé. Si des joueurs sont sur le départ, on sait ce que l’on veut faire. Après, j'espère qu'il n'y aura pas trop de différences entre ce que l'on souhaite faire et ce que l'on réalisera. […] Quand je dis, il faut améliorer, ça veut dire régénérer l’effectif, pas seulement l’équipe. Il faut redonner de la vie à ce groupe pour gagner comme l’an passé. Vous êtes toujours intéressé par les arrivées, mais il faudra donc des départs (sourire)… On ne peut pas empiler les joueurs. Soyons cohérents. On a ciblé quelques garçons, pas beaucoup, pour améliorer l’équipe et on verra ensuite en fonction des départs. […] On disposait de 22-23 éléments en 2014-2015, on sera pratiquement le même nombre cette saison. »
La nouvelle concurrence Trapp/Sirigu :
« [Trapp est arrivé] pour améliorer le poste. On est à la recherche de joueurs susceptibles de faire progresser l'effectif et l'équipe. On a donc décidé de recruter un gardien de but pour cette raison. On essaiera de faire de même dans d'autres secteurs de jeu. [Une éventuelle grogne de Sirigu] peut se comprendre… Mais on n’est pas le seul club européen à avoir pris un gardien. On fera en sorte que ça se passe du mieux possible. [Concernant la hiérarchie des gardiens] Vous ne le saurez pas. Moi, je le sais. Trapp figure dans l'effectif et une hiérarchie sera établie. On part avec trois gardiens. Seront-ils tous là à la fin du mercato (Sirigu,Douchez, Trapp) ? On verra... »
Motta, Ibra et Cavani ne sont pas à vendre :
« Je veux conserver Motta, le club aussi. Après, il faut voir l’envie du joueur. Il y a plusieurs garçons à qui il reste un an de contrat, comme Gregory Van der Wiel. Il y a des dossiers difficiles… […] Motta est un joueur majeur de l’équipe, on sait ce que je pense de lui. Il est très important dans notre jeu. À nous de faire en sorte qu’il soit là l’année prochaine. […] Pour moi, il n'y a jamais eu de doutes quant à la présence d’Ibra dans l'effectif 2015-2016. Pour nous, c’était très clair : Ibra faisait partie de l’effectif 2015-2016. [Pour Cavani et son positionnement qui pourrait le pousser à partir] Oui, mais je l’ai vu avec l’Uruguay et sans Suarez. Et où jouait-il ? J’espère que certains ont vu ces matches comme moi. […] Les envies de départ doivent aussi correspondre aux souhaits du club. Si on veut une institution solide, il faut que le club soit plus important que les joueurs qui le composent. »
La préparation d'avant-saison perturbée :
« La saison se présente bien mais on reste dans l’attente d'avoir notre effectif au complet. Ça nous pose des problèmes mais on fait avec. […]C’est pareil [que l’an passé], ça ne change rien. Il y a eu la Coupe du monde, aujourd’hui, la Copa America. J’attends de voir comment on récupérera ceux qui sont encore dans la nature et qui ont disputé cette épreuve (Cavani, Pastore, Lavezzi, Thiago Silva, David Luiz, Marquinhos). Le PSG est l’équipe qui a terminé le plus tard la saison (finale de la Coupe de France le 30 mai contre Auxerre, 1-0) et celle qui reprend la première (Trophée des champions contre Lyon le 1er août à Montréal). Mais on a l’habitude… »
Ce qu'il a appris de la saison passée :
« C’est drôle car, quand je discute avec vous, j’ai l’impression que je suis un jeune premier. D’accord, j’apprends toujours, mais ça fait quand même trente ans que je suis dans le foot. J’ai déjà un certain âge (49 ans) et beaucoup d’expérience dans ce milieu. [Sur un éventuel crédit gagné l’an passé :] Vous obtenez ce crédit car votre équipe gagne. N’importe quel entraîneur aurait gagné ce crédit avec ces titres, quel que soit son âge d’ailleurs. Je suis un jeune entraîneur, j’en suis conscient. Mais de là à dire que je suis un novice... Tous les entraîneurs ont des périodes délicates, même celui du PSG. »
Son avenir :
« Je ne suis pas à vie au PSG. L’histoire s’arrêtera un jour, mais je ne sais pas quand, dans un an, dans deux ans, dans six mois… Tout dépend des résultats, surtout dans les grands clubs. En signant ici, je le savais : ce sont des clubs particuliers car ce sont des clubs où on gagne des titres, comme l’an passé. C’est ma troisième saison, j’en suis satisfait. J’espère faire mieux l’année prochaine, notamment en Ligue des champions (élimination en quarts). C’est déjà pas mal ce qu’on a réalisé, mais je pense qu’on peut encore faire mieux. Et surtout prendre encore beaucoup de plaisir. C’est ce qui me préoccupe le plus en ce moment. […] Je discute avec mes dirigeants quand ils y sont disposés. Ce qui me préoccupe à l'aube de cette saison, c'est de bien nous préparer afin d'obtenir les meilleurs résultats possibles. »
NB : Propos recueillis par Le Parisien et L’Equipe
