Durant le récent stage à Doha, Edinson Cavani a accordé un long entretien au journal anglais The Telegraph. Voici l'intégralité des propos de l'Uruguayen, parfois très loin du football avec l'intervieweur, traduits par nos soins. C'est un Cavani très impliqué dans le projet du PSG qui s'est confié au quotidien britannique.
Si Kylian Mbappé a accordé un entretien à Marca durant le court stage hivernal au Qatar, c'est dans le réputé quotidien anglais The Telegraph qu'Edinson Cavani s'est confié. Le format de l'interview est très anglais et est composé de citations au cours d'un long texte au cours duquel les thèmes varient, s'éloignant parfois beaucoup du terrain. Pour commencer cette interview, le Telegraph lance ainsi le taiseux Uruguayen sur l'un de ses passe-temps préférés, à savoir... la pêche.
La pêche et l'avant-centre
«Dans le football, ma position est plus ou moins la même. Tu dois attendre le moment précis pour attaquer.»
Sur cette passion découverte à Salto, sa ville natale où est «son âme», Cavani s'explique : «Quand je pêche, j'ai plein d'images qui me viennent en tête. De quand j'étais petit. Je n'avais pas tout ce que j'ai aujourd'hui donc aller pêcher maintenant est complètement différent. Je suis très reconnaissant de tout ce que j'ai acquis dans la vie.» Il développe ensuite : «Pêcher m'apporte la paix, la tranquilité. Et aussi, en tant qu'attaquant, cela m'aide, au niveau des yeux. Vous devez attendre le bon moment pour attaquer, pour attraper le poisson. Dans le football, ma position est plus ou moins la même. Tu dois attendre le moment précis pour attaquer. J'attends le poisson, pour attaquer. Vous devez être patient et faire attention puis agir immédiatement. Comme quand vous jouez au football.»
L'attaquant est relancé sur cette drôle de vision : «Vraiment ? Absolument.» Il continue sa thèse en joignant le geste à la parole : «Vous vous préparez pour ça. Vous vous préparez pour ce moment précis où attaquer. Ce n'est pas quelque chose auquel je pensais quand j'étais un petit garçon mais, quand j'ai grandi, cela a commencé à devenir quelque chose que j'ai associé avec le fait d'être un attaquant et de réussir ma carrière, en marquant des buts.» Des buts, il en marque énormément, au point d'avoir acquis ce surnom de Matador qu'il explique hérité de son passage au Napoli : «Ils ont commencé là-bas à m'appeler comme ça, les fans. Le tueur. C'est un surnom que j'aime.»
La remontada et la MCN
«C'était un match étrange et, pour être honnête, un match injuste.»
Depuis l'été dernier, il partage ce rôle avec Neymar et Mbappé en attaque, le PSG ayant cassé sa tirelire pour s'offrir les deux cracks quelques mois après la déroute de Barcelone (1-6). Un match que Cavani n'a toujours pas digéré : «C'était un match étrange et, pour être honnête, un match injuste. Perdre de cette façon a rendu les choses encore plus difficiles. Vous devez apprendre de chaque expérience et c'était, de façon définitive, une expérience enrichissante.» Depuis, Neymar a quitté Barcelone pour Paris et la MSN du Barça a été remplacée par la MCN du PSG, une appellation commentée avec calme : «C'est un rêve que les gens avaient.»
Sur ce trio, Cavani se confie : «Je l'apprécie. Evidemment que je l'apprécie et que j'ai de bonnes relations avec les deux autres, en jouant avec eux. Mais je veux souligner quelques chose : nous ne sommes pas seuls au PSG. C'est une équipe remplie d'excellents joueurs. Il n'y a pas que nous, c'est tout le PSG.» Relancé sur la brouille de début d'année avec Neymar, il complète : «Nous avons une très bonne relation. Nous sommes très professionnels et notre but est le collectif et le club. Tout le monde était très content quand il a signé parce que c'est un tel joueur et c'était donc une bonne chose pour le club et pour l'équipe. C'était incroyablement excitant pour nous tous.»
Le Matador se ferme toutefois légèrement comme le remarque le Telegraph quand il est relancé sur ce thème. Il boucle la chose à sa façon : «Le problème est que beaucoup de gens n'ont pas les bonnes informations et il y a eu beaucoup de malentendus.» Ces malentendus sont même «ennuyants» pour Cavani parce que «les gens continuent de parler encore et encore à propos de la même chose.» Présent sur place au Qatar, le journaliste du Telegraph précise d'ailleurs qu'il a senti les deux hommes très loin de tout conflit en les observant.
Ses buts pour avancer
L'entretien se poursuit avec les objectifs du joueur uruguayen : «Ce qui me fait avancer, ce sont les buts que j'ai dans la vie. Et ces objectifs ne consistent pas seulement à marquer des buts même si les buts me donnent beaucoup de force et de bonheur. Je suis fier de ce que j'ai fait mais je sais que je dois continuer à le faire et, au PSG, il y a de la pression. Beaucoup de pression. Mais c'est tout ce que les joueurs doivent surmonter.»
«Mon souhait est d'être épanoui au PSG et d'y rester.»
Au PSG, Cavani est sous contrat jusqu'en 2020 et se voit continuer encore un bon moment ici : «J'aime être dans ce club, j'aime beaucoup ça. Et je veux rester ici encore longtemps. En football, tu ne sais jamais ce qui peut se passer. Mais mon souhait est d'être épanoui au PSG et d'y rester. Et de gagner beaucoup de trophées ! » La Ligue des Champions en fait partie : «Dans toutes les compétitions, il ne peut y avoir qu'un vainqueur mais le PSG est une des meilleures équipes du monde. Ce sera difficile pour nous de gagner la Ligue des Champions mais nous voulons le faire. D'abord le championnat de France puis la Ligue des Champions. C'est ce pour quoi nous travaillons. Et quand vous gagnez, ce n'est pas seulement une affaire de trophée gagné mais aussi une récompense que tu ressens pour ce que tu as fait, toutes ces expérienes. Cela fait de tout ça quelque chose de plus important.»
Salto, la source
Après Doha, c'est à Salto dans sa ville natale que Cavani est allé et il a disputé sur place un match amical en faveur d'enfants touchés par le syndrome de Down. Il en avait parlé au cours de l'entretien : «Quand j'étais un petit garçon, il y avait beaucoup d'enfants avec des problèmes physiques dans ma ville natale et mes parents avaient l'habitude de travailler avec eux. J'ai beaucoup appris de ça. Depuis que je suis petit, aider et faire ce que je peux a été quelque chose qui m'a comblé.»
Lancé sur ce thème, il parle soudainement : «C'est la réalité à laquelle beaucoup de gens font face et ils font avec. Aider m'ouvre l'esprit, cela ouvre mon âme et cela devient encore plus important pour moi d'aider. Donc chaque année, nous faisons un match de charité. L'année dernière, c'était pour les enfants qui souffrent du cancer et cette année c'est pour les enfants qui souffrent du syndrome de Down.» C'était à Salto, forcément : «J'aime retourner dans ma ville natale, C'est là que se trouve mon âme. Aller aux endroits où j'allais quand j'étais petit. Je vais toujours les voir. J'aime monter à cheval, travailler à la ferme, avec les animaux et, oui, aller à la pêche.»
Plus détendu que jamais, Cavani conlut à sa façon cette interview à part : «Je vous invite à venir à Salto avec moi pour aller pêcher.»
