Neuvième de Ligue 2, le Paris FC ne peut plus jouer dans son stade Charléty depuis plusieurs jours en raison d'une pelouse impraticable. Et comme le PSG dans le dossier du Parc des Princes, le PFC en veut à la mairie de Paris.
La mairie de Paris a-t-elle un problème avec le football ? Alors que la majorité d'Anne Hidalgo se refuse à vendre le Parc des Princes au PSG, qui envisage du coup de construire un nouveau stade ailleurs, le Paris FC n'est pas content non plus de son stade Charléty, qui appartient à la ville de Paris, et plus particulièrement de sa pelouse hybride, pourtant refaite l'été dernier.
Le 2 mars dernier, le Paris FC recevait l'ASSE en ouverture de la 27e journée de Ligue 2 et les deux équipes ont dû se quitter sur un triste 0-0. Il pleuvait beaucoup ce jour-là et la pelouse de Charléty était tellement impraticable que le deuxième match du jour censé opposer les féminines du Paris FC à celles de l'ASSE, en D1 Arkéma, a été annulé.
« Je vais commencer à croire que la mairie de Paris n’apprécie pas trop le foot »
De quoi provoquer la colère du président du Paris FC, Pierre Ferracci, qui a pointé du doigt les travaux au rabais commandés l'été dernier par la mairie de Paris, accusée également de n'avoir rien fait pour arranger la situation depuis : « On leur avait proposé un replacage pendant ces trois dernières semaines sans matchs de L2. Mais ils n’ont pas accepté. On voit aujourd’hui le résultat. Il n’y a pas assez de moyens mis », s'est plaint le président du Paris FC dans les colonnes du Parisien le 2 mars dernier, avant d'ajouter : « La mairie de Paris a des problèmes avec le PSG. Elle a aussi des problèmes, qui ne sont pas de même nature, avec le Paris FC. Je vais commencer à croire que la mairie de Paris n’apprécie pas trop le foot…»
Des propos auxquels Pierre Rabadan, adjoint aux sports à la mairie de Paris, a répondu ce dimanche 10 mars, toujours dans les colonnes du Parisien : « Ses propos n’appellent pas forcément de réponses. Il a le droit d’alerter. Comme je l’ai déjà dit, moi aussi je suis furieux de cette situation. Après, ce n’était pas forcément judicieux de prévoir deux matchs ce jour-là… Mais je trouve pour le moins maladroit, voire injuste, son questionnement sur l’intérêt de la ville de Paris pour le foot. »
L'élu a ajouté que la mairie de Paris avait investi près de 5 millions d’euros en trois ans pour le stade Déjerine (où évoluent les jeunes du Paris FC) et le passage en hybride de la pelouse de Charléty. « La ville de Paris a mis des moyens, lancé des marchés publics et dégagé un budget conséquent pour les travaux puis renforcé l’entretien. On pensait que le problème serait réglé et ne plus revivre la situation de l’an dernier. Mais c’est pire…», a toutefois concédé Pierre Rabadan.
Le prochain match du Paris FC délocalisé à Caen
En attendant de trouver une solution pour que la situation s'améliore, l'équipe féminine du Paris FC a reçu celle du PSG... au stade Robert-Bobin de Bondoufle dans l'Essonne dimanche (le PSG s'est qualifié aux tirs au but). L'équipe masculine du Paris FC recevra elle l'AC Ajaccio à Caen le 16 mars prochain. « La pelouse est toujours dans un état catastrophique, gorgée d’eau, a regretté vendredi dernier le secrétaire général et responsable de la sécurité du Paris FC au Parisien après avoir inspecté la pelouse de Charléty. Il y a des engins de travaux qui sont passés cette semaine mais j’ai l’impression que c’est encore pire. Un laboratoire est venu faire des relevés des différentes couches, la direction du stade attend les résultats. »
« Chaque jour, je dis à mes équipes, démerdez-vous (sic) pour que le Paris FC puisse jouer de manière sereine à Charléty. On va prendre les mesures nécessaires pour que ce soit le cas. Le résultat des analyses des laboratoires va déterminer les solutions qu’on va mettre vite en place », a ajouté Pierre Rabadan, qui a également assuré que contrairement à sa relation avec le PSG, celle avec le Paris FC était encore faite de dialogue : « Sans faire de comparaison avec un autre dossier, on n’est pas dans une situation où on est arrivé à ne plus se parler. Nos équipes et celles du Paris FC se voient régulièrement. »
