Après une trêve internationale qui a fait des dégâts, le PSG se retrouve à préparer le match face à Liverpool avec ses deux stars dans un état incertain. Cette saison, ce n'est arrivé qu'à une seule reprise lors du PSG/Saint-Etienne juste avant... Liverpool/PSG. Retour sur la façon dont Thomas Tuchel avait organisé son équipe, et les problèmes qui étaient apparus.
Draxler et Di Maria en ailiers, un problème axial généré
Neymar au repos, Mbappé suspendu, c'est avec Julian Draxler dans le rôle du Brésilien et Angel Di Maria dans celui du Français que se présente le PSG face à l'ASSE le 14 septembre dernier. Pour ce match sans les deux stars, Tuchel surprend en ressortant des cartons le 4-3-3 historique de l'ère QSI alors qu'il avait jusque-là majoritairement aligné un 4-2-3-1, notamment lors du match précédent à Nîmes( 4-2). C'est possiblement en vue du match à Liverpool qui avait lieu quatre jours plus tard, une rencontre elle aussi abordée en 4-3-3, que l'Allemand avait choisi ce système et des remplacements poste pour poste logiques vu l'effectif.
Le début de match des Parisiens est très moyen et l'ASSE, positionnée dans un 5-4-1 assez peu utilisé jusque-là, fait mal. Les troupes de Tuchel s'approchent bien jusqu'aux 30m mais il y a ensuite embouteillage, notamment dans l'axe. Draxler quitte bien souvent son aile gauche pour se recentrer tandis que le gaucher Di Maria fait de même sur le flanc droit et tout ce petit monde, plus les relayeurs du soir Rabiot et Verratti, se retrouvent finalement coincés dans un petit périmètre. Cette affluence dans la même zone va toutefois donner un joli but avec une ouverture de Verratti convertie en but par un Draxler réussissant un contrôle de la tête mémorable.
Un dispositif changé dès la pause : le besoin de largeur
Malgré un but d'avance à la mi-temps, Tuchel n'est pas satisfait pour autant de son animation offensive et change tout dès la pause : la sentinelle du soir Lassana Diarra sort, Rabiot recule d'un cran et prend son poste, Draxler devient le milieu relayeur gauche et c'est Moussa Diaby qui prend sa place comme ailier gauche. L'Allemand s'en était expliqué après le match : «La première mi-temps a été très compliquée et difficile pour nous, c'était difficile de trouver des espaces et nous avons perdu beaucoup de ballons faciles. En deuxième mi-temps, nous avons commencé à attaquer de façon plus large, avec Moussa (Diaby) et Angel (Di Maria).»
Dans le jeu, cela change beaucoup de choses, Paris se rééquilibre en aérant son milieu de terrain et marque trois buts en une mi-temps avec des ailiers qui brillent plus proche de la ligne de touche. Dans un rôle moins offensif sur le terrain, mais pas non plus aussi bas que celui des derniers matches, Draxler fait beaucoup mieux et Diaby apporte la largeur nécessaire, étirant la défense adverse. A la peine défensivement en première période, le PSG s'assure aussi une seconde mi-temps plus tranquille.
Pour autant, il est difficile de transposer cette rencontre à celle contre Liverpool, et pas seulement car rien n'indique aujourd'hui de façon formelle que Neymar et Mbappé seront bien absents. A l'époque, le PSG joue avec une défense à quatre, Bernat signant d'ailleurs ce soir-là des débuts au cours desquels ses carences défensives étaient déjà apparues de façon flagrante. Il les a depuis légèrement infirmées mais n'en reste pas moins un joueur dont les défauts apparaissent de plus en plus à mesure qu'il se rapproche de son propre but.
Du 4-3-3 au 3-4-3
Pour s'acheter une solidité défensive, le PSG est passé à trois défenseux axiaux, enlevant donc un milieu pour rajouter un attaquant. Dans les faits, le PSG est passé du 4-3-3 au 3-4-3 et les conclusions à tirer de ce PSG/Saint-Etienne (4-0) sans les deux stars sont donc à relativiser. L'occupation de la largeur qui avait été un souci ce soir-là a été largement remise en question avec le nouveau positionnement beaucoup plus haut des deux latéraux. Autre point qui a changé, le milieu est désormais basé sur deux joueurs, l'intouchable Verratti faisant la paire avec Draxler ou Rabiot.
Mais si l'Allemand évolue au milieu, il ne peut donc pas évoluer un cran plus haut alors que le trio le plus naturel pour affronter les Reds semble bien être celui qui avait été vu contre les Verts. Draxler n'a que très peu évolué dans un rôle d'attaquant de soutien cette saison et la question des repères se pose logiquement, ce match face à Saint-Etienne ne faisant d'ailleurs pas apparaître ce positionnement comme une évidence. Tuchel semble donc avoir besoin d'au moins une des deux stars de devant pour accompagner Cavani et Di Maria. Dans cette configuration en 3-4-3, le plus dur sera sûrement de remplacer un Neymar qui a pris une place folle, pratiquement toutes les actions commençant par ses décalages comme les derniers matches l'ont montré.
Du côté de Thomas Tuchel, la préparation du match s'est soudainement compliquée avec ces incertitudes sur les joueurs dont il va pouvoir disposer. Mais comme en témoigne ce retour sur le seul match joué cette saison sans les deux stars, il n'est pas simple non plus pour Liverpool de savoir comment Paris va jouer.
