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Des détracteurs d'Al-Khelaïfi s'expriment

Publié le mercredi 26 avril 2017 à 10:21 par Philippe Goguet
Dans son édition de la semaine, France Football a consacré plusieurs pages à Nasser Al-Khelaïfi et le discret président parisien se trouve quelques détracteurs. Certains pointent du doigt son caractère, d'autres ses manques dans le management.

Pour Louis Nicollin, figure du football français et président de Montpellier, il est «mon ami Nasser», pour d'autres le président du club le plus puissant du football français. Souvent évoqué, Nasser Al-Khelaïfi n'est pas forcément très connu et France Football a enquêté sur le dirigeant qatari qui préside le club depuis le rachat de 2011. Alors que les critiques sont globalement rares concernant Al-Khelaïfi, des détracteurs vont apparaître.

Agent de joueurs bien connu, Bruno Satin pointe de son côté une particularité liée au fonctionnement du Qatar quand il évoque le« décalage assez important entre les ambitions du club et la manière dont ses propriétaires agissent. Nasser cumule un nombre phénoménal de responsabilités et tout se concentre sur lui. Cela l’éloigne un peu du siège où il n’est pas assez présent. Il faudrait déléguer aux bonnes personnes avec un vrai pouvoir sportif, mais la volonté des Qataris est de garder la main notamment sur le secteur sportif. À ce sujet, la gestion de l’affaire Aurier aura été le summum de l’incompétence. Il y avait là une occasion de donner l’exemple et de montrer que, le patron, c’est l’institution.»

Bruno Satin, agent : «Il n’y a plus un Leonardo pour mettre tout le monde d’accord.»

Très grand soutien de Serge Aurier qu'il ira même voir jouer en CFA après l'affaire Periscope alors que l'entraîneur de l'époque Laurent Blanc n'y était même pas, Nasser Al-Khelaïfi est aussi très entouré au PSG avec sa garde rapprochée constituée de Sophie Jordan (directrice générale de beIN), Jean-Martial Ribes (directeur de la communication de QSI), Youssef Al-Obaidly (président de beIN Sport) et Ardel Aref (sorte de chef de cabinet) comme l'explique France Football. Bruno Satin décrypte et vise : «Je ne sais pas si on peut parler de cabinet noir, mais tout cela montre les limites des gens qui sont autour de Nasser. Les Qataris ne font confiance à pratiquement personne. C’est dans leur culture et leur manière de fonctionner. Et il n’y a plus un Leonardo pour mettre tout le monde d’accord.»

Leo est parti depuis 2013 et Al-Khelaïfi est désormais plus régulièrement en première ligne quand les critiques fusent. Un président de club français évoque de son côté un homme qui a changé d'attitude depuis peu : «C’est récent, mais il y a chez Nasser une nervosité qui n’existait pas avant. On le voit dans ses comportements. On perçoit qu’il s’interroge sur son avenir et sur le devenir du club.» Au PSG, on confesse que «le club traverse une période d’instabilité depuis la défaite à Barcelone. La pression descend en cascade et elle est énorme, ajoute ce témoin de l’ombre. Pour le Qatar, l’objectif avoué, c’est quand même de bâtir une marque mondiale en dix ans.»

Un ancien associé : «En réalité, c’est un homme de conflits qui se complaît dans l’épreuve de force. C’est dans sa nature.»

Au Qatar, Al-Khelaïfi a longtemps été proche de Thierry Morano-Foures avec lequel il a cofondé Al-Jazira Sports, devenu beIN Sports, avant que les deux hommes ne se fâchent très sérieusement et le portrait de l'ancien associé n'est pas tendre : «En réalité, c’est un homme de conflits qui se complaît dans l’épreuve de force. C’est dans sa nature.» Un autre ancien collaborateur égratigne le président parisien : «Derrière la façade d’un personnage courtois et bien élevé se cache un tyran. Il arrive que le vernis craque et qu’il soit odieux avec le personnel qatari, ce qui est courant, mais aussi avec le personnel français, ce qui est moins fréquent. Il est malin, il fait attention.»

Autre Français passé par le Qatar, l'ancien footballeur Sabri Lamouchi est bien plus positif concernant le président parisien : «Le vrai patron du PSG à Paris, c’est lui. Bien sûr qu’il a des comptes à rendre à l’émir. Mais Nasser ne lui téléphone pas tous les matins pour savoir quelle décision prendre. Et ce qu’il a réussi à faire du club en si peu de temps est fantastique.» Un ancien du club vient aussi au secours d'Al-Khelaïfi, Nicolas Douchez. Le portier de Lens valide quant à lui le fonctionnement de son ancien président : «Il est là avant les matches pour encourager et après pour féliciter le cas échéant, il n’y a pas besoin de plus.»

Douchez : «Nasser sait être proche, mais il reste le président et il prend les décisions qui s’imposent.»

Et le troisième gardien du club va aussi balayer les rumeurs de privilèges que le président accorderait à ses joueurs favoris, Thiago Silva en tête : «Imaginer que certains bénéficient de privilèges relève de la légende. Quand un joueur fait partie des cadres d’une équipe,on a toujours l’impression qu’il est mieux traité qu’un autre. Mais moi, je n’ai jamais eu cette sensation à Paris. Nasser sait être proche, mais il reste le président et il prend les décisions qui s’imposent. Il ne fuit pas ses responsabilités, mais quand il lave son linge, c’est en famille, pas devant les médias.» Pour l'heure, il n'a d'ailleurs pas répondu à France Football.


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