Di Maria, son interview complète dans Marca

Emery, la tactique et lui

Cette saison, tu as eu des hauts et des bas. Maintenant, tu t'es mis au top avec l'équipe et Emery ?
Di Maria : «Oui, au début je jouais dans une position à laquelle je n'étais pas habitué, cela m'a coûté un peu. J'ai essayé mais je n'ai pas pu et, peu à peu, les choses ont changé. L'équipe a commencé à s'améliorer et moi aussi. Maintenant, je me sens très bien et chaque jour qui passe, je suis meilleur.»

Qu'est-ce que demande Emery ou qu'est-ce qui t'a manqué ?
«Moi je travaille chaque jour de la même façon, j'essaye de montrer que je peux être titulaire, je veux jouer, j'essaye de faire le mieux pour l'équipe. Il m'a mis titulaire, ensuite sur le banc, puis titulaire mais je veux démontrer que je peux toujours être là.»

Emery est à ce point strict et pointilleux dans le travail tactique ?

«Ça a été un peu compliqué au départ avec lui mais je l'ai compris et il me plaît.»

«Oui, beaucoup, ce fut une chose qui m'a été difficile de comprendre au début. Vous qui me connaissez, vous savez que j'aime courir, aller de tous les côtés, un peu désordonné et lui veut que le joueur presse et occupe sa position. Ça a été un peu compliqué au départ avec lui mais je l'ai compris et il me plaît. C'est un entraîneur très exigeant, il a gagné des choses avec sa façon de travailler et c'est avec elle qu'il est arrivé jusqu'ici.»

Et qu'est-ce qu'il demande maintenant ?
«Quand je joue à droite, il veut que je me mette au centre pour que le latéral puisse passer...m'associer avec ceux du milieu, pour combiner, arriver à la surface et logiquement quand nous perdons la balle, essayer de récupérer la position.»

C'est vrai que le départ de Lavezzi t'a beaucoup affecté ?
«Il y a d'autres coéquipiers... Mais bon, c'est normal. Je suis aussi venu ici un peu pour lui. Il a parlé avec moi et m'a convaincu mais bon, chacun sa vie. Grâce à dieu, je suis devenu copain avec tout le monde et je me sens très bien.»

Di Maria a grandi au PSG comme il l'espérait ?
«Oui, d'année en année tu progresses, tu essayes d'apprendre à chaque entraînement. Quand je suis arrivé au Real, je n'étais pas le joueur que j'étais quand je suis parti. Quand tu es avec des grands joueurs, tu t'améliores et c'est aussi ce qui s'est passé ici.»

Le PSG est obligé de gagner le championnat de France ?
«Les gens savent qu'il y a d'autres équipes mais ils savent aussi que le PSG a les meilleurs joueurs. Mais cette année, Monaco s'est beaucoup amélioré, ils ont des possibilités de passer en quart de finale de la Ligue des Champions, ils font une saison impressionnante. L'année dernière nous avons gagné facilement et les gens pensaient que ce serait la même chose cette saison. Mais nous allons essayer de gagner le championnat de nouveau.»

PSG/Barça

Est-ce que le PSG est une équipe qui est déjà comparable à Madrid ou à Barcelone, au moins pour la qualité des joueurs dont on parle ?

«Le PSG peut se battre tranquillement face à Madrid ou Barcelone.»

«Oui, parce qu'elle a des joueurs d'énorme qualité. Les gens aiment Marco Verratti qui est voulu par le Real Madrid ou le Barça, il apporte un plus différent à l'équipe. Quand il n'est pas là, on le sent. Je pense que le PSG peut se battre tranquillement face à Madrid ou Barcelone. Je pense que le match de Champions League contre le Real était très serré à Paris et nous avons fait un grand match au Bernabeu. Le Real a été chanceux de marquer et de gagner à la fin parce que je crois que nous étions meilleurs qu'eux. C'était une partie rare, un de ces matches où Madrid semble ne rien faire mais gagne.»

Est-ce que Barcelone est devenue une obsession ?
«Non, c'est évident qu'on en parle dans le vestiaire mais chaque année est différente. Il y a de nouveaux joueurs, c’est une nouvelle étape et une nouvelle opportunité pour tous. C'est vrai que le Barça est toujours dangereux et ils sont toujours à 100% quelle que soit l'époque de la saison. Mais on a vu des matches, comme contre le Real ou l'Atlético, qu'ils ont eu du mal à gagner. Avec notre qualité, nous pouvons faire pareil, faire des bonnes choses.»

En Espagne, les critiques disent que Barcelone, c’est Messi...
«Je dis toujours la même chose : Leo est différent du reste et quand il est bien, tout le monde est bien. C'est pareil avec nous en sélection nationale mais le Barça a de grands joueurs. La MSN est aujourd’hui la meilleure des attaques.»

Est-ce que vous voyez Barcelone moins fort que les saisons prédédentes ?
«C’est difficile de conserver le même niveau chaque année, et encore plus vu avec le nombre de matches qu'il y a. Mais je crois que le Barça est bien, il continue de se battre pour le titre, est en finale de la Copa et va se battre pour la Champions League. Ils voudront passer en quart de finale de la C1, tout comme nous, nous allons tenter de faire mieux, tout en sachant qu’un Barça dans un grand jour peut faire des dégâts.»

Et comment stopper Messi ?
«Difficilement, je crois que pour l'arrêter il faut que ce soit l'équipe entière qui le fasse, parce que, quand lui il ne fait pas un exploit, il laisse un coéquipier seul. C'est compliqué mais si nous sommes à 100% et que nous faisons ce que dit le coach, nous pouvons l'arrêter. Je crois que nous devons nous concentrer sur notre travail, ce que nous savons faire, avoir la balle, parce que le Barça souffre beaucoup sans la possession.»

Peut-être parce que le Barça ne t'etouffe pas au milieu comme avant ?

«Si nous jouons notre jeu, en ayant la balle, nous pouvons faire souffrir le Barça»

«Sûrement mais si nous jouons notre jeu, en ayant la balle, nous pouvons faire souffrir le Barça. Et après quand nous aurons des occasions, ne pas les manquer parce que nous savons qu'eux ne pardonnent pas quand ils en ont. Une des armes que le PSG a depuis des années est d'essayer de contrôler et d'avoir la possession sur 90 minutes. En champions nous l'avons fait contre Arsenal et c'est important que nous le fassions contre le Barça.»

C'est vrai que tu pouvais aller au Barca ?
«Non. Quand je suis parti, je l'ai fait car c'était la meilleure offre pour le Real et moi.»

Tu as pensé à retourner au Real ou à aller au Barca ?
«Franchement, je n'y ai pas pensé, pas parce que je ne veux pas le dire. Mais dans la vie, beaucoup de choses peuvent se passer. Je pensais que j'allais rester jusqu'au bout de mon contrat à Manchester et je suis parti dans l'année, ainsi je ne peux pas savoir ce qui se passera demain. Tu as toujours la tête à l'endroit où tu es puis tu vois.»

La Champions League et les recrues

Le PSG a une dette avec la Champions League ?
«Quand je suis arrivé ici, j'ai dit qu'il fallait y aller petit à petit et le but est de la gagner mais ça ne se fait pas du jour au lendemain. Ce sont des années de lutte, en essayant de faire les choses bien, et être toujours là parce que la chose importante est d'essayer d'avoir toujours le même groupe et de peu changer. Des grands joueurs sont partis mais la base est la même et d'autres sont arrivés.»

Ton avis sur l'arrivée de Draxler ?
«Je crois qu'il est arrivé dans un bon moment, je pense que le club en avait besoin et qu'il est très bien entré dans l'équipe. Il s'entend bien avec tout le monde dans l'équipe.»

Tu sais que les madridistas vont supporter Di Maria pour éliminer le Barça... 
«Rien n'est arrivé jusqu'à moi mais des matchs comme contre le Barça, c'est pour cela qu'un footballeur lutte chaque jour, ce sont les plus beaux et il faut en profiter.»

[L'interview évoque alors le Real Madrid, Cristiano Ronaldo, etc. Nous reprenons sur une question qui concerne le PSG]

Est-ce que ça te plairait de rencontrer le Real Madrid en finale ?
«Oui, ce serait très sympa. Quand je suis arrivé à Paris, j'avais dit que j'avais le sentiment que je retrouverais Madrid et c'est arrivé. En phase de poules. C'était très beau de revenir au Bernabeu et de dire bonjour à tout le monde. J'espère que je pourrai éliminer Barcelone et jouer de nouveau contre le Real en Ligue des Champions.»

En finale, j'insiste...
«Oui, ce serait très beau parce que ça voudrait aussi dire qu’on est en finale (il rigole).»

Tu as été sifflé par le Bernabeu, ce sont désormais Benzema et Danilo qui sont dans le viseur, comment l'as-tu pris ?
«C'est dur d'être dans la tête de quelqu'un d'autre. Il y a des joueurs plus forts que d'autres dans la tête. Je vois Benzema comme plus fort, il ne doit pas perdre beaucoup de temps avec ça, il aime jouer et s'amuser. Je vois Danilo différemment, cela doit lui faire un peu plus mal et l'influencer un peu plus. Vous devez penser à vous amuser et à jouer avec des pensées positives. Cela m'est arrivé beaucoup de fois, j'ai passé des moments horribles à Madrid mais tout a changé et j'étais très apprécié à la fin à Madrid.»

Parle moi des perles du PSG
«Marquinhos et Verratti sont deux joueurs différents, par rapport à l'âge qu'ils ont mais de ce que je vois, ils sont très heureux ici, dans ce club et dans cette ville qui t'accueille très bien. »

Ibra n'est plus là mais Cavani a assumé son rôle
«Oui, il est très important pour nous, il est sur une série extraordinaire et j'espère que ça va durer. C’est évident qu’au début le départ d’Ibrahimovic nous a fait un peu de mal pour ce qu’il réalisait sur et en dehors du terrain, mais ce que fait Edi est très bien. C’est l’un des meilleurs attaquants d'Europe.»

NB : Propos recueillis par Marca. Nous publions cette version intégrale de façon exceptionnelle car non-disponible en français.