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Du cauchemar de Caen/PSG 2008 au dixième sacre, une route oubliée

Publié le mercredi 20 avril 2022 à 17:37 par Mathias Luis
Il y a quatorze ans, le PSG s’inclinait 3-0 à Caen lors la 34e journée de Ligue 1 et se classait 18e, premier relégable de Ligue 1, à l'issue d'un match effrayant et qui semblait promettre le club à une relégation de façon presque certaine. De quoi remettre en perspective le goût un peu amer du dixième titre de champion de France que le club fêtera prochainement.

Abonné au bas de tableau tout au long des premiers mois de la saison 2007/08, le PSG avait glissé inexorablement jusqu’aux places de relégable en deuxième partie de saison - avant de se sauver in-extremis de la descente. Il y a quatorze ans pile, le PSG allait s’incliner 3-0 sur la pelouse de Caen lors de la 34e journée de Ligue 1 et tombait à la 18e place du classement, plongeant le club en crise sportive critique. À quatre journées de la fin du championnat, le PSG était relégable et la dynamique était terriblement mauvaise. 

Deux jours après ce Caen/PSG, le président d’alors Alain Cayzac présentera sa démission. Il sera remplacé par Simon Tahar, qui ne restera que quelques semaines au poste. Au milieu des années 2000, les présidents comme les actionnaires valsaient au PSG, entre Butler Capital Partners, Colony Capital et Morgan Stanley. Avant l’arrivée de Qatar Sports Investments en 2011, cinq présidents se sont succédés au PSG en autant d’années, depuis 2006.

Le vide, la vente et huit titres en dix ans

À l’époque, le PSG et ses supporters, qui ne voient pas le bout du tunnel, sont loin de s’imaginer que moins de quinze ans après, huit titres de champions de France sont venus garnir le palmarès du club. Si l’actionnariat de QSI et la présidence de Nasser Al-Khelaïfi ont leurs défauts, la stabilité cela a permis d'apporter au PSG est primordiale au vu de la période de troubles des années 2000. Tout n’est effectivement pas parfait depuis 2011, mais les huit titres qui ont su être apportés au PSG par QSI font désormais l'histoire. Malgré les travers des dernières années qui sautent aux yeux, ce club et cette ville méritaient de faire leur retour sur le devant de la scène nationale et européenne. 

Pourtant, dans les prochains jours, le PSG fêtera son dixième titre de champion de France dans un contexte globalement très peu festif : grève des ultras du Collectif Ultras Paris, faible engouement du reste des supporters du PSG qui ne semblent pas tous mesurer l’importance historique de ce dixième titre et banalisation médiatique générale, la plupart des observateurs considérant que remporter la Ligue 1 est la moindre des choses pour le PSG. Avoir construit une équipe victorieuse aussi efficacement au point que tout lui semble facile, y compris aller chercher huit titres en dix saisons, est peut-être un défaut dans ce genre de situation pour le PSG et QSI ; le revers de la médaille d’avoir choisi la Ligue 1 pour investir. 

Rendre spécial ce dixième titre en le célébrant comme il se doit n'enlèverait rien au sérieux des discussions qui vont accompagner le futur du club, un champion de France très imparfait. Mais à l'heure où le rappel de l'ADN du club est un thème très présent, fêter ce dixième sacre sonnerait aussi comme un acte de rappel du gouffre avec lequel le PSG a flirté il n'y a pas si longtemps.


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