En coupe, Paris ne fait pas le plein

Le phénomène a commencé début janvier contre Montpellier, à l'occasion d'un 32ème de finale de Coupe de France. Le match était certes un lundi soir au mois de janvier, à un horaire tardif qui plus est, mais on avait rarement vu autant de trous dans les tribunes d'un stade pour voir les Parisiens jouer, eux qui font le bonheur des présidents de province quand il s'agit de faire le bilan de la billetterie. L'Altrad Stadium n'est pas très grand avec ses 15 000 places mais l'affluence avait été estimée à 13 000 spectateurs. En comparaison, lors du dernier déplacement de Paris à Montpellier en août 2013 à l'occasion de la première journée de L1, Montpellier avait rempli le stade de la Mosson avec près de 28 000 spectateurs.

Le phénomène aurait pu se limiter à l'Altrad Stadium, sa capacité limitée et ses conditions de jeu horribles mais le phénomène se reproduit ce soir à Saint-Etienne. Les arguments en faveur d'un bel engouement ne manquent pourtant pas : affiche très sympathique, équipe-type des deux côtés, déclarations répétées des locaux sur l'importance du match et, surtout, tarifs très abordables. La place la moins chère de Montpellier/PSG était à 15€; ce soir, le prix minimum d'une place descend même jusqu'à 11€. A 14h, il restait pourtant bon nombre de places à ce prix, situées derrière les buts. Et le Chaudron ne sera donc pas plein ce soir.

Si la province peine à remplir les stades face au PSG, le club parisien galère visiblement lui aussi à remplir son antre. Alors que les tribunes du Parc des Princes sont souvent bien pleines malgré des tarifs (très) prohibitifs, le 16ème de finale contre Bordeaux est ainsi disponible à des tarifs tout bonnement uniques par rapport à la politique tarifaire habituelle. La place la moins chère est disponible à partir de 5€ en virage et ce tarif est même appliqué en quart de virage. En comparaison, pour le match de ce week-end contre Evian, des places identiques sont disponibles à 25€ (virages) et 35€ (quarts de virage). Ce match est certes dur à vendre vu qu'il est en semaine, diffusé sur une chaîne publique et annoncé seulement 15 jours avant qu'il ne se joue, un délai bien plus court qu'habituellement. Mais de là à brader un PSG/Bordeaux quand on survend un PSG/Evian dans le même temps, la pratique montre bien la difficulté à remplir le stade pour les matches de coupes nationales.

Ce nouveau désaveu en faveur d'un match de coupe semble en tout cas confirmer le désintérêt des spectateurs pour ces rencontres mal situées du point de vue du calendrier, largement diffusées et dont l'intérêt est très variable selon la forme des équipes. Devant ce (relatif) rejet, cela devrait surtout faire réfléchir les instances sur la multiplication des matches, particulièrement en plein hiver. Si ces places pas chères sont une belle opportunité pour faire découvrir le football, le désamour du public habituel laisse aussi à penser qu'un surplus de football n'est pas forcément une bonne chose...