Alors qu'Alphonse Areola est le titulaire dans les buts depuis cinq matches, Unai Emery n'a pas manqué de rappeler que rien n'était fixé. Une méthode qui ne plaît pas forcément aux anciens gardiens du PSG.
Titulaire depuis cinq matches désormais, Alphonse Areola a justifié à Sofia ce mercredi ce choix de son entraîneur de façon particulièrement marquante quand le jeune gardien français de 23 ans a fait basculer le match en repoussant un penalty à l'heure de jeu quand le score était encore de 2-1. Et alors qu'il paraît installé dans les buts parisiens, Areola a toutefois vu son entraîneur ne pas le conforter devant la presse.
Emery laisse la concurrence ouverte
Depuis le début de la saison, Emery tient un discours particulièrement original sur le poste de gardien de but et il n'a pas varié d'un iota malgré les bonnes performances d'Areola : «Quand je suis arrivé ici, il y a eu beaucoup de questions concernant le numéro 1 et je dis la même chose que quand Trapp a commencé à jouer. J’ai parlé avec les deux gardiens et je leur ai dit qu’il n’y avait pas de n°1 ou de n°2. Pour moi, c’est selon le moment. La concurrence est très importante et, après, ce sont les performances des joueurs. »
Emery : «Aujourd’hui, Areola a très bien joué et je suis content mais je veux que Trapp soit préparé afin qu’il soit bon quand il va jouer.»
Et si Areola a semblé plus performant que Trapp, le technicien basque n'a pas forcément la même vision et défend son mode de fonctionnement : «Trapp a joué et c'était juste, Areola a ensuite mérité de jouer, je lui ai donné ma confiance et il a très bien joué. Aujourd’hui, tu me poses la même question que quand je suis arrivé donc je fais la même réponse. Je suis très content des deux gardiens et de leur travail. Aujourd’hui, Areola a très bien joué et je suis content mais je veux que Trapp soit préparé afin qu’il soit bon quand il va jouer.» Alors que chacun des deux a disputé cinq matches, il est donc impossible de savoir qui va jouer demain face à Bordeaux.
Les anciens ne comprennent pas
Très critique avec le prédécesseur des actuels portiers qu'était Sirigu, Bernard Lama trouve des qualités aux deux mais avoue ne pas partager le fonctionnement d'Emery : «Je dois reconnaître que je ne comprends pas cette volonté de les mettre en concurrence. C'est un poste si particulier qui requiert de la stabilité et de la confiance.» Un avis que partage Jérôme Alonzo qui s'engage même en faveur d'un des deux portiers : «Il faut que le débat soit clos. Pour le bien des deux hommes et du club, il faut désormais une hiérarchie claire. Même si j'ai toujours apprécié Trapp, avec Areola, on a affaire à un phénomène.»
Landreau : «Il est encore trop tôt pour dire si le débat est clos. Mais Areola confirme tous les espoirs qu'on avait placés en lui.»
Pour Landreau, Emery a encore un peu de temps pour se décider : «Il est encore trop tôt pour dire si le débat est clos. Mais Areola confirme tous les espoirs qu'on avait placés en lui. Le pénalty qu'il arrête contre Ludogorets le met en lumière. Mais il ne faut pas retenir que cela. Il dégage une grande sérénité, une certaine tranquillité. Il impose par sa présence.» De son côté, l'ancien entraîneur d'Areola Gilles Bourges (2010-2013) espère surtout une concurrence saine et pas jugée match après match : «J'ose espérer que chaque gardien n’est pas sur la sellette à chaque bévue ou imperfection. Sinon, ce serait tirer le niveau vers le bas. Mais il semblerait désormais qu'Areola se soit installé comme le titulaire pour un petit bout de temps.»
Au milieu de ces doutes des anciens concernant la méthode d'Emery, Dominique Casagrande expose quant à lui une théorie qui pourrait bien être celle de l'Espagnol vu ses propos du jour : «C'est à l'entraîneur de dire si le débat est clos. Mais Emery voudra, je crois, garder ces deux gardiens concernés. Je ne serai pas étonné qu'il sorte Areola au moment où on s'y attend le moins, non pas parce qu'il a commis une erreur mais pour rebooster Trapp.» Réponse ce samedi à 17h.
NB : Citations des gardiens recueillies par Le Parisien
