Ibra, une forme qui pousse l'idée de sa prolongation

Quelques jours après avoir été bon, voire très bon, dans un choc européen où il a ouvert le score avec une petite touche de chance, Zlatan Ibrahimovic a retrouvé cette L1 qu'il domine tant depuis son arrivée en France à l'été 2012 et lui a encore rappelé cet état de fait. Deux buts du pied gauche pour se rapprocher d'un titre de meilleur buteur qui lui tend les bras et surtout deux passes décisives d'une justesse rare pour faire marquer Van der Wiel et Cavani, ex-âmes en peine du vestiaire parisien que le patron a donc décidé d'aider à sa manière. Il y a une quinzaine de jours, c'est déjà lui qui avait permis à Cavani de marquer son premier but de 2016 face à Lorient, permettant à l'Uruguayen de clore sa très longue période de disette. Avec ses deux offrandes, Ibra rejoint aussi Di Maria à la première place du classement des passeurs de L1, un domaine dans lequel l'ailier argentin est pourtant redoutable.

Après le match, Zlatan Ibrahimovic ne s'est pas exprimé face à la presse française et a poursuivi son boycott commencé après sa fameuse sortie à Bordeaux l'an passé. Après quelques banalités balancées à la presse internationale, il a laissé ses partenaires parler sur lui et les mots ont été encore très valorisants, notamment dans la bouche de Matuidi : «Il fait vraiment une grande saison et il est récompensé de ses efforts. On est heureux d’avoir un tel attaquant et on espère l’avoir encore un bon moment. » Dans la bouche du capitaine Thiago Silva, les mots sont pratiquement les mêmes : «C’est difficile de dire quelque chose sur lui, il est toujours incroyable. »

L'attaquant parisien est en grande forme et son entraîneur Laurent Blanc en est bien conscient même s'il sait que sa star a aussi 34 ans : «Quand il ne marque pas pendant quelques matchs, c’est vécu [de l’extérieur] comme une catastrophe. A l’inverse, quand tout va bien, il faut être calme dans l’analyse. Bon… en ce moment, Zlatan a des appuis de folie, il se déplace très bien. C’est le fruit d’un très bon travail de préparation et d’un entraînement irréprochable. Et de notre côté, nous arrivons un peu mieux à le préserver. Il fait des bouts de match, on le repose de temps en temps même s’il voudrait jouer tout le temps. Je pense qu’on ne le gère pas trop mal. Et, puis, dans notre style de jeu, il est indispensable… même si on peut jouer sans lui. »

Alors qu'il annonçait du nouveau sous peu concernant l'éventuelle prolongation du joueur la veille en conférence de presse, Blanc n'ira pas plus loin cette fois-ci et il faut retourner du côté de ses partenaires pour trouver du soutien sur ce thème précis. Matuidi, déjà très courageux dans l'affaire Aurier où il a été le seul joueur parisien à se positionner publiquement, se mouille encore : «Ah moi, je ne suis pas président ! Mais bien sûr que j’ai encore envie de jouer avec lui. Comme tous les joueurs.» Son capitaine Thiago Silva rejoint aussi cet avis mais y ajoute toutefois une nuance : «On va voir ce qu’il va faire en fin de saison. Mais, à mon avis, il peut rester car il pourrait encore jouer avec nous. Je pense qu’il veut rester. Bon, s’il gagne la Ligue des champions cette saison, son avis va sans doute être différent (rires).»

Le PSG n'en est pas encore là et il y a fort à parier qu'une décision sera prise concernant l'attaquant avant la finale de la Ligue des Champions qui aura le 28 mai prochain à San Siro. Aujourd'hui, Ibra peut au moins se targuer d'être le 2ème joueur le plus décisif d'Europe en championnat avec ses 23 buts et 10 passes décisives. Seul Suarez du Barça fait mieux avec 25 buts et 10 passes mais le Suédois a joué 430 minutes de moins. Pour le PSG, la difficulté est désormais là : le club a-t-il les moyens de se passer d'un joueur certes âgé de 34 ans mais dont l'efficacité le place au sommet de la hiérarchie européenne ? Depuis le début de l'ère QSI, les seuls joueurs qui ont quitté le projet sont ceux dont le club ne voulait plus. Or, on imagine très mal Zlatan être placé dans cette catégorie-là...