Lassana Diarra, une venue en question

Lassana Diarra accuse le coup de ne pas avoir pu faire le retour qu’il attendait au sein du PSG, lui que par son expérience, de l’extérieur comme de l’intérieur du club, on imaginait comme suppléant idéal à Thiago Motta. Le Parisien hier, L’Equipe aujourd’hui, se posent des questions simplement quant au bien-fondé de sa venue dans le club parisien.

Il était venu pour cela : apporter son vécu pour la Ligue des Champions, son impact physique et son expérience au poste de sentinelle afin de pallier l’absence prolongée de Thiago Motta. Oui, mais voilà, Unai Emery ne lui a pas accordé sa confiance lors des deux huitièmes de finale contre le Real Madrid, son ancien club. A Bernabéu, le tacticien basque avait jugé le milieu international français trop juste physiquement pour le faire jouer ; au Parc, c’est Adrien Rabiot qui lui a été préféré, comme contre Monaco en finale de la Coupe de la Ligue.

Alors pourquoi avoir fait venir Lassana Diarra à Paris, pour un salaire mensuel estimé à 250 000 et 300 000€ brut ? Pas non plus pour jouer les matches importants des coupes, car il était également sur le banc contre Monaco alors que Thiago Motta n’était même pas convoqué… Unai Emery invoque alors la concurrence : « Je suis content de lui, mais il y a la concurrence. On a parlé quand il a signé. » Mais pour le Français, le jeu est biaisé ; ainsi, un fameux « intime du Camp des Loges » narre que Lass’ s’est « pris une claque contre le Real », où « il s’attendait vraiment à jouer ».

Il a pourtant pu pointer à nouveau le bout du nez sur les pelouses de Ligue 1 à Troyes (0-2) et contre Metz (5-0) au Parc. Mais cela n’a pas suffi pour séduire Unai Emery qui l’a remis sur le banc contre Monaco à Bordeaux. L’ancien milieu de l’équipe de France, Alou Diarra, s’exprime dans Le Parisien sur le cas de son homonyme. Pour lui, « il est encore en phase de réathlétisation » et  « on a peut-être été trop exigeant à son arrivée » : en somme, les dirigeants parisiens se sont trompés avec lui, le faisant jouer plus qu’il n’aurait dû, alors qu’il aurait au contraire fallu « l’intégrer progressivement » pour éviter qu’il ne « traîne son retard au niveau physique » pour le reste de la saison.

Mais cela, les techniciens du PSG ne le découvraient pas : venant d’Al Jazira aux Emirats Arabes Unis en n’ayant presque pas joué pendant des mois, il était illusoire de penser que l’ancien milieu du Real et de Chelsea reviendrait immédiatement en pleine possession de ses moyens et avec le rythme nécessaire pour aborder l’ultra-exigence de la Ligue des Champions, notamment. Lass’ prend donc son mal en patience, et verra peut-être son destin prendre de plus beaux atours la saison prochaine, quand il aura fait la préparation physique nécessaire. Le travailleur appliqué du Camp des Loges, qui se dit aujourd’hui « frustré » de la situation, fera alors éventuellement l’étalage de sa palette qu’on n’a pu qu’entrevoir lors de ses six titularisations cette année avec l’équipe parisienne.