Après la rencontre contre Lille (2-1) au cours de laquelle il a brillé, Angel Di Maria s'est longuement arrêté auprès d'ESPN Argentine pour commenter le match, mais aussi les difficultés de Lionel Messi en L1.
Encore un match très compliqué ce soir Angel ?
« Tous les matchs sont difficiles. À tous les matchs, on joue des blocs bas qui jouent en contre avec des attaquants rapides devant. Je crois que c’est devenu la norme, c’est ce qui arrive tout le temps. C’est difficile dans le sens où on essaye de produire du jeu, on perd la balle et on se prend des contres… Mais bon, le plus important, c’est qu’on a gagné. On a gagné en sérénité aussi pour continuer à travailler et essayer de corriger peu à peu les erreurs commises. »
C’est difficile pour tout le monde de composer avec tout ça, y compris pour toi Angel, avec toutes ces stars du football mondial ; et c’est pareil pour Mauricio, parce qu’il faut constituer une équipe au fur et à mesure que la compétition avance avec très peu de temps pour s'entraîner, non ?
« Ce n’est pas une question de temps d’entraînement. Pour moi, c’est plus parce qu’il y a beaucoup de nouvelles recrues qui s’adaptent peu à peu. Ce n’est pas facile et je pense que tout cela a beaucoup d’impact. Après, comme je viens de le dire, on essaie toujours de développer du jeu, mais bon, si (les adversaires) ferment le jeu et qu’on a peu d’espace… Parfois ils pourraient prendre des risques mais ils ne sortent pas, et parfois à peine ils sortent, ils marquent un but et nous compliquent le match ensuite. »
Pourquoi Leo Messi est-il sorti ? Il avait un problème à la jambe ?
« Non, il avait déjà cette gêne avant (le match). Il est seulement sorti par précaution, c’est sûrement ce qu’il y avait de mieux à faire. »
Comment trouves-tu Leo, toi qui le vois tout au long de la semaine ?
« Je le trouve en forme. Le but contre City (son premier au PSG, N.D.L.R.) lui a apporté une certaine sérénité, lui permet d’être beaucoup plus tranquille. Mais tout le monde sait que le championnat français est très dur, que c’est une galère. »
Le championnat est beaucoup plus dur qu’on ne le pense, non ?
« Oui, les gens pensent que c’est facile, mais il n’y a rien de facile. Il y a des tas d’équipes qui font jeu égal avec nous, qui ont des joueurs rapides. En Liga, ça joue beaucoup plus donc il y a davantage d’espaces. Je ne sais pas si c’est ça qui fait la différence mais ici, ils te rentrent dedans, ils te poussent tout le temps, ils ne te lâchent pas. Le championnat français est vraiment difficile, on ne dirait pas comme ça mais il l’est. Je crois qu’il en souffre et qu’il continue d’en souffrir mais que les choses s'améliorent progressivement. »
Comment se porte le projet de manière générale aujourd'hui ? Il faut de la patience de la part du club, de la part des joueurs. Qu’est-ce qui se dit ?
« Je pense que les résultats t’offrent un certain répit et la patience nécessaire pour continuer à travailler. Comme je le disais, je pense qu’on est meilleurs contre des équipes comme Manchester City ou Leipzig qui sortent de leur camp pour jouer parce que ça change tout. En championnat, on donne cette impression de ne pas être la même équipe mais c'est difficile de trouver des solutions quand ils ferment les espaces, qu’ils jouent en contre et quand ils marquent, ça complique encore plus les choses. Tout ça, ça joue beaucoup (dans l'analyse). Mais bon, on s’adapte progressivement, on essaye de corriger nos erreurs. Je pense qu’il faut continuer comme ça, qu’on est sur le bon chemin. »
Et vous allez enchaîner presque sans répit [N.D.L.R. : le PSG affronte en réalité Leipzig le 03/11 et Bordeaux le 06/11] deux rencontres incroyables avec l’Argentine contre l’Uruguay [le 13/11] et le Brésil [le 17/11, un match rejoué]…
« Oui, il faut toujours enchaîner. Mais c’est la plus belle chose de représenter son pays, surtout après avoir gagné une Copa America, ça change tout par rapport à avant : la sérénité, la joie, l’ambiance. Tout est plus beau qu’avant.. »
Ça fait disparaître toute la pression ça, non ?
« Euh… Non pas vraiment. On a vécu un bonheur intense parce qu’on la voulait (la Copa America) depuis des années mais on l’a fait avec des joueurs qui disputaient la Copa pour la première ou deuxième fois, qui n’ont pas connu la Coupe du Monde. La gagner leur a offert de la tranquillité à eux aussi, ils peuvent jouer avec plus de sérénité. Et à nous aussi, les plus anciens, ça nous permet d'être plus tranquilles. Après avoir tellement souffert, le plus important, c’était de la gagner. Je crois que ça n'enlève rien mais qu’on sera plus heureux désormais. »
Ça crée des tensions avec Ney depuis ? C’est quand même le Brésil…
« Non (il sourit), le Brésil est premier, on est seconds [au classement des éliminatoires], on doit continuer sur cette voie, rester sereins. »
