A l'occasion d'un salon sur le football, le patron du nouvel actionnaire minoritaire du PSG Arctos Partners a expliqué son investissement dans le club parisien, le justifiant par la rareté du profil du club, son nouveau modèle choisi et ses infrastructures. Il a aussi largement ouvert la porte à la construction d'un nouveau stade.
Journal économique de référence, le Financial Times organisait ces deux derniers jours à Londres un grand événement autour de l'économie du football et l'un des intervenants était Alastair Seaman, directeur général d'Arctos Partners, le fonds d'investissement qui est entré au capital du PSG il y a quelques semaines. Arctos va, à terme, avoir jusqu'à 12,5% du club pour un montant total estimé à 500M€ et il a logiquement été question de cet investissement.
Le choix de Paris et du PSG est loin d'être un hasard : « Nous pensons que sur les 200 premiers clubs européens, 10 à 15 clubs sont investissables, soit moins de 5 %. Investissable signifie des opportunités attrayantes autour desquelles nous pouvons construire des transactions et des partenariats stratégiques avec des équipes. Toute notre stratégie repose sur l'achat de participations minoritaires. Nous ne pensons pas pouvoir contrôler ou gérer une entreprise mieux que ceux qui sont déjà les meilleurs opérateurs de leur catégorie. »
Jeunesse et projet sans Galactiques ont séduit
« Ils ont créé une académie et un centre d'entraînement qui n'ont pas d'équivalent dans le football mondial »
Comme le communiqué au moment de l'annonce de l'arrivée de l'investisseur l'avait bien expliqué, Arctos ne compte pas se mêler de la partie sportive mais a été séduit par les infrastructures du club parisien : « Le PSG dispose d'un centre de formation incroyable. Ils ont créé une académie et un centre d'entraînement, et ont investi plus de 350 millions d'euros dans ces installations qui, selon nous, n'ont pas d'équivalent dans le football mondial. Ce centre est situé au coeur du bassin de talents le plus prolifique du football mondial. »
Mais le patron d'Arctos a aussi bien souligné que le changement de politique sportive avait eu un vrai effet sur la volonté d'investir : « La combinaison de ces actifs avec un engagement ferme à devenir plus durable et à s'éloigner d'un système axé sur les stars comme les Galactiques (du Real Madrid), en se rapprochant d'une équipe plus jeune, plus affamée et plus orientée vers la France, donne une très bonne combinaison et de quoi être efficace d'un point de vue financier. »
Le PSG vers un stade en banlieue
Arctos n'a jamais caché être venu pour la partie immobilière du site et Alastair Seaman l'a confirmé : « Il y a un énorme potentiel autour du stade. Nous l'avons constaté dans l'ensemble de notre portefeuille américain, avec les Chicago Cubs en Major League Baseball, les Sacramento Kings, les Utah Jazz en NBA, les Tampa Bay Lightning en NHL. Tous ont construit ou sont en train de construire ces développements immobiliers transformateurs à usage mixte autour de stades sportifs. La chance pour le PSG de faire la même chose en banlieue parisienne est très forte... »
Seaman continue ensuite : « C'est un processus qui est en cours, nous y travaillons activement avec eux, et je pense que c'est un impératif stratégique clé pour eux de nous prendre en tant que fournisseur de capital. Le Parc des Princes a affiché complet pendant 150 matchs consécutifs. C'est le revenu par siège le plus élevé du football européen. Il y a beaucoup de demandes (de places) non satisfaites qui pourraient être satisfaites par un nouveau développement. » Autrement dit, un nouveau stade.
Pour Arctos, le PSG a d'ailleurs un énorme atout par rapport aux autres : « C'est simple, en fait : il y a un seul club dans une ville comme Paris, qui est une des plus visitées au monde. Cela a permis que leur marque devienne plus grande que le Championnat local. Très peu de clubs sont capables de réaliser cela. »
