Alors que le PSG enchaîne les performances marquantes en Coupe d'Europe, les joueurs et le staff parisiens restent pour le moins imperméables à cet enthousiasme, rappelant pratiquement tous que le chemin est encore bien loin avant la finale de Kiev.
Brendan Rodgers et l'Europe sous le charme
Le Celtic FC pensait avoir tout vu lors de la claque reçue à l'aller à Celtic Park (0-5) mais il en a reçu une pire encore ce mercredi au Parc des Princes. Et après la rencontre, ce n'est pas groggy mais admiratif que son entraîneur Brendan Rodgers s'est présenté devant la presse : «Normalement vous n’êtes pas ravi quand vous prenez 7 buts mais le PSG a très bien joué, on ne peut être qu’admiratifs devant une équipe comme celle-ci. Il y a énormément de qualité, énormément de confiance au PSG.»
Rodgers : «Je serais surpris que cette équipe ne soit pas en finale.»
L'entraîneur nord-irlandais va alors placer le PSG dans la hiérarchie du football européen : «Ce qu’on voit ici, c’est ce qui se fait de mieux au monde. Ces joueurs sont excellents. A ce niveau, il y a un écart de qualité entre les équipes, on fait notre possible. Nous avons rencontré deux équipes qui sont de potentiels vainqueurs de la Ligue des champions (ndlr : PSG et Bayern).» A propos du club parisien, il va même encore plus loin : «Je serais surpris que cette équipe ne soit pas en finale.»
Si vanter l'adversaire qui vient de vous écraser est une vieille excuse du football, cette possibilité de voir le PSG arriver en finale de la Ligue des Champions trouve un écho ailleurs. Du côté de Marca, quotidien sportif espagnol, on se demandait il y a peu dans un article «qui pourra arrêter ce PSG.» Le journal madrilène va rebondir sur la question et lancer un sondage à propos de l'identité actuelle du favori à la Ligue des Champions. Après 25 000 votes, c'est bien le PSG qui est cité comme le n°1 avec 31% des voix, devant le Barça (27%) et le Real Madrid (26%).
En Italie, dans ses rankings de la Ligue des Champions, la Gazzetta dello Sport place là aussi le PSG comme l'équipe n°1 du moment, notamment car «personne n'a jamais marqué autant de buts en phase de poules.» Le journal ajoute que «Neymar, Cavani et Mbappé en savent quelque chose.» Le dernier match face au Bayern du 5 décembre prochain est décrit comme «le seul réel test pour les Parisiens qui ont fait un festin contre Anderlecht et le Celtic.»
Le PSG insensible
Malgré ces propos dithyrambiques les concernant, les joueurs parisiens restent pour l'instant froids comme des lames, à l'image d'Alves après le triomphe face au Celtic : «Nous sommes sur la bonne voie mais ne nous pouvons pas nous fier à ces résultats parce qu'avec tout ce que le PSG a fait, c'est un engagement pour nous de continuer sur cette lancée. [...] Malgré le fait que les matches soient faciles, on doit rester comme ça. Nous ne devons pas nous tromper. C’est une compétition difficile. Et malgré notre état de forme actuel, on doit s’améliorer parce que les matches vont devenir plus difficiles.»
Emery : «Il nous manque encore beaucoup dans cette Ligue des Champions.»
Devant la presse ce vendredi, Emery a lui aussi tenu des propos très similaires : «En Champions League, c'est vrai que nous avons fait un bon chemin, de bons matches que nous avons tous gagnés mais on est en novembre. C'est important de créer une équipe avec une mentalité, avec une idée de jeu, avec une confiance issue des matches que nous avons joués qui profitent aux joueurs et aux supporters. On a gagné cinq matches mais on va jouer la première place face au Bayern à Munich. C'est un gros match, un bon test, mais il nous manque encore beaucoup dans cette Ligue des Champions. Il faut garder de l'humilité et du calme pour reconnaître qu'il manque encore beaucoup. Je crois que cette équipe a encore besoin de progresser pour les matches qui vont arriver après afin d'avoir une performance plus grande et de répondre à l'exigence de cette compétition.»
Lors d'un entretien à l'AFP, Thomas Meunier s'est également exprimé concernant ce statut de favori de la compétition qui est accordé au PSG et il l'a lui aussi repoussé : «Non, on n'est pas favoris du tout. On a joué Anderlecht et le Celtic. On ne peut pas comparer de telles rencontres au match suivant qui sera au Bayern (Munich) ou bien à des huitièmes ou des quarts de finale contre des équipes espagnoles ou anglaises, cela n'a rien à voir.»
Marquinhos : «Avec toute l’histoire que nous accumulons dans la compétition, nous en serons un jour les favoris.»
Avant PSG/Celtic, c'est peut-être Marquinhos qui avait le mieux résumé l'état d'esprit qui anime les Parisiens dans un entretien à Globo : «La Ligue des Champions n’est pas seulement une question d'être bien mais aussi à propos de l’histoire et l’expérience que vous avez dans la compétition. C’est n’est pas une compétition facile. Dans le monde du football, nous entendons dire qu’il faut échouer plusieurs fois pour pouvoir la gagner. D'autres équipes avec plus d'expérience dans la compétition savahent comment la gagner. Je pense que ça vient de cette façon avec le PSG. Je ne vais pas faire de notre équipe un favori car je ne veux pas nous mettre la pression concernant le fait de la gagner. Nous devons la gagner. Nous avons déjà perdu et eu des moments difficiles. Avec toute l’histoire que nous accumulons dans la compétition, nous en serons un jour les favoris.»
