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Les meilleurs passages de l'interview de Mbappé à Envoyé Spécial

Publié le vendredi 19 janvier 2024 à 12:09 par Jean Chemarin
Kylian Mbappé s'est longuement confié à Elise Lucet en marge d'un Envoyé Spécial qui lui était consacré et qui a été diffusé jeudi soir sur France 2. Retour sur les meilleurs passages de l'interview de Kylian Mbappé.

La victoire en Coupe du monde 2018

« Je suis ressorti de cette Coupe du monde grandi et j'ai vu ma vie complètement changer. Cela a été un déclic dans ma vie. Ce que j'ai ressenti au moment où on gagne la Coupe du monde ? C'est très compliqué et peut-être incompréhensible, mais ça ne m'a pas fait grand-chose. J'étais trop jeune et tellement inconscient que ça ne m'a pas fait grand-chose. Gagner m'a fait plaisir, mais je ne réalisais pas ce que je gagnais. Je suis rentré vite. Le soir, je n'ai pas fêté comme un fou. J'étais beaucoup plus conscient en 2022 de ce que représentait la Coupe du monde. En 2018, c'était ma première, une Coupe du monde de découverte et on l'a tout de suite gagnée donc je n'ai pas créé une émotion particulière. En 2022, il y avait beaucoup plus d'émotion. »

L'échec de la Coupe du monde 2022

« Une cicatrice ? Non. C'est juste une étape de plus vers le chemin de la gloire. Mon triplé en finale ? Marquer un triplé, ce n'est pas très important quand tu représentes ton pays. J'aurais été beaucoup plus heureux de marquer zéro but et qu'on reparte avec la Coupe. Mais c'est comme ça, il faut vivre avec et surtout ne pas l'oublier parce qu'on va rejouer une Coupe du monde et il faudra y penser pour essayer d'aller gagner une nouvelle Coupe du monde. »

Les Jeux olympiques 2024

« J'ai toujours eu la flamme olympique. Pourquoi ? Parce que les JO, avec la Coupe du monde, c'est le plus grand évènement sportif. Les JO à Paris, c'est les 100 ans, ça représente tellement pour moi. De me dire que je vais participer aux Jeux olympiques avec la France, ce serait une opportunité extraordinaire et même un rêve. Les JO, ça fait rêver, ça fait planer. C'est vraiment le côté rêve. Est-ce que je vais les faire ? Ah ça, ça ne dépend pas de moi. De mon club ? Ah oui bien sûr, je l'ai déjà dit que ça ne dépendait pas de moi. Après je pense que je suis arrivé à un âge où je ne veux plus forcer les choses. Tout le monde sait que je veux jouer les JO, mais si mon club ne veut pas, je comprendrais. Je suis arrivé à un stade où j'ai la maturité de comprendre les deux parties, mais si je vais aux JO, je serais très très content. »

Le moment où il est passé du petit Kylian de Bondy à Mbappé star mondiale

« Dès que je suis parti de chez moi à 12 ans parce que je suis parti pour être une star mondiale, un joueur important, pour marquer l'histoire. Dès que je suis parti de chez moi, je me suis dit que je n'allais jamais revenir. Quand j'ai quitté Bondy, dans ma tête je me suis dit que je n'allais jamais revenir. C'est pour ça que moi j'ai toujours affirmé mes ambitions haut et fort parce que j'ai toujour été persuadé que j'allais le faire. Pas que je pouvais le faire, mais que j'allais le faire. Est-ce que c'est pour ça que j'ai réussi ? Non pas que pour ça parce qu'il faut reconnaître aussi qu'à un moment donné, j'ai été aidé par les bonnes personnes. J'ai fait les bonnes rencontres et j'ai eu ce facteur chance aussi à un moment donné dans ma carrière. Les bons entraîneurs, la bonne rencontre, le bon match, le bon déclic... Après bien sûr, je le dois aussi à mon talent, mais c'est un ensemble de choses qui fait que vous réussissez. »

Ce qu'il ne peut plus faire maintenant qu'il est célèbre

« La dernière fois que je suis allé acheté une baguette de pain à pieds ? Rho... je ne sais même plus (sourire). Ce sont des choses tellement simples et qui étaient des corvées quand j'étais petit, quand mon père me disait de faire ça... mais je payerais tellement cher maintenant pour faire ce genre de choses qui ne ressemblent à rien pour la plupart des gens. Des regrets ? Non, pas des regrets, mais une fatalité et un constat. C'est la vie qui est comme ça. J'ai appris beaucoup sur moi-même et mon rapport aux autres avec les années. La notoriété m'a fait apprendre pas mal de choses. Très vite ? Non, je pense que c'est la seule chose dans ma vie qui a pris un peu de temps (...) J'ai perdu la spontanéite de l'être humain. Moi je veux sortir, je veux faire ça, je le fais ? Non, tout est question d'organisation, tout s'organise. Un déplacement à moi, ça s'organise. Est-ce que c'est pesant ? Maintenant non, c'est le quotidien. Mais ça l'était avant. »

Ses mentors plus jeunes

« J'ai eu des mentors sportifs, mais dans la vie aussi. Sportivement, ce sont les joueurs qui m'ont inspiré. Je pense notamment à Zizou. (On n'y touche pas à Zizou, lui demande Elise Lucet). Non, on n'y touche pas. Tout monde sait qu'on ne touche pas à Zidane, c'est la France. Je l'ai dit un peu fermement ? (en référence à son tweet à destination de Noël Le Graët). Je pense que c'était nécessaire à ce moment-là. Mais je pense aussi à Cristiano Ronaldo, mais c'est plus dans le domaine sportif. Après dans la vie, c'est plus tous les gens qui m'ont entouré et m'ont mis sur le bon chemin et m'ont tendu la perche à un moment donné. Ce sont des personnes inspirantes parce qu'ils sont venus m'aider alors que je leur devais rien. Ils sont venus m'apporter leur connaissance, leur expérience. Rien que pour ça, je suis reconnaissant et c'est une marque de respect. »

Son rapport très fort avec sa maman

« C'est fusionnel. J'ai une relation très spéciale avec ma mère, avec mes deux parents. Mais c'est une relation complètement différente et pourtant les deux relations sont très fortes. Avec ma mère, c'est très fusionnel, on parle de tout. On est comme chiens et chats. On se chambre aussi beaucoup, mais ça c'est avec toute la famille. Avec mon père, c'est encore pire. Mais avec ma mère, on avraiment cette relation où on est vraiment sans filtre. Je lui dis tout, elle sait tout. On a vécu ensemble à Monaco et je pense que ça a rajouté un lien supplémentaire parce qu'on a vécu ensemble tous les jours et c'est ce qui fait que cette relation est spéciale. Avec mon père j'ai aussi une relation très spéciale, mais complètement différente. Avec mon père, on a partagé cette passion du foot depuis petit. C'est lui qui m'a transmis cette passion du foot. Si je gagne un trophée important, individuel ou collectif, j'appellerais plus mon père en premier parce que je sais l'impact que ça a sur mon père. Mais si c'est quelque chose liée à ma vie, c'est plus ma mère que j'appellerais. Deux relations complètement différentes, mais qui se complètent. »

Sa rencontre marquante avec Pelé

« On s'est rencontré grâce à un sponsor et il avait de gros problèmes de santé et je suis allé le voir à l'hôpital parce qu'il avait été admis à Paris. Je ne voulais pas que ça se sache parce que c'était du domaine privé et juste un enfant qui allait voir un mentor, prendre soin d'un mentor, voir comment il allait. Je n'avais pas l'intention de divulguer ce genre de choses. Aujourd'hui, paix à son âme. Il nous manque beaucoup, mais l'héritage qu'il a laissé sera éternel et je pourrai dire à mes enfants et mes petits-enfants qu'une fois dans ma vie j'ai eu la chance d'être à côté d'un monsieur comme lui. Ca a été éun moment très spécial et un grand moment dans ma vie à coup sûr. Avoir des enfants ? Cela fait partie de l'objectif d'un homme (sourire gêné). Est-ce que j'y pense ? Oui, oui, bien sûr. J'ai toujours dit que j'aimais les enfants. »

Son plus grand rêve encore à accomplir

« Déjà en tant que joueur, il me reste pas mal de rêves. Quand vous gagnez, votre rêve est de continuer à gagner car vous savez le bonheur que ça vous procure et le bonheur que ça procure chez les supporters et tous les gens de votre équipe qui travaillent tous les jours pour vous. C'est un peu aussi le fruit de leur réussite. Et en tant qu'homme, j'ai bien sûr des rêves de vie de famille et de toujours aider, de voir grandir ma fondation. C'est ma plus grande fierté, de loin. »

Trop d'argent dans le foot ?

« Je comprends les gens qui disent ça. Je suis jeune donc j'ai l'avantage d'avoir été à cette place avant et je disais la même chose. Quand on te donne une somme comme ça à la télé, dithyrambique, on se dit "waouh, qu'est-ce que c'est que ça ?". 100 millions d'euros par an pour moi ? Peu importe le chiffre... Est-ce que je gagne ça ? Honnêtement, je ne sais pas exactement quel est le chiffre, mais je pense qu'on en est pas loin. Mais le plus important, c'est vraiment de se dire que c'est un monde qui fonctionne différemment et que c'est le monde qui marche comme ça. Nous, on a fait que s'adapter à ce monde-là. Les gens ne savent pas tout ce qu'il y a dans le foot, tout l'argent qu'il y a dans le foot, comment ça marche, comment on le génère. Mais j'ai appris à vivre avec ça et je n'ai aucun problème. C'est pour ça que j'ai fait une association ? Non, pas que pour ça. Je mérite l'argent que je gagne, je ne l'ai volé à personne, mais ce n'est pas pour ça que j'ai fait l'association. Je n'ai pas attendu tout ça pour faire. Je n'ai pas fait l'association parce que j'ai eu de l'argent. Je l'ai fait parce que j'ai pensé que c'était le moment de transmettre par rapport à ce que je représentais et par rapport aux valeurs qui étaient les miennes. Et bien sûr qu'avoir des moyens ça aide à accomplir des choses beaucoup plus rapidement. L'idée était déjà là, mais la réalisation est venue avec l'argent. »

Ses prises de parole sur les sujets de société

« Pourquoi je le fais ? Parce que je suis un citoyen du monde et mon rôle de citoyen est le même que tout le monde. Ce n'est pas parce que dans mon métier je suis dans une bulle que l'homme est dans une bulle. Je suis sur terre et je suis l'actualité, ce qui se passe. Je m'informe, je m'inquiète. Le footballeur doit être dans sa bulle s'il veut performer, mais l'homme n'a pas besoin d'être dans sa bulle. Je pense que c'est aussi important de montrer aux gens qu'on n'est pas sur une autre planète, qu'on est avec vous. On voit ce qui se passe, on est d'accord, pas d'accord, on se révolte, on ne se révolte pas, mais on est actif de notre vie, comme tout le monde. »

Le racisme

« J'ai déjà été victime de racisme, pas récemment, mais ça m'est déjà arrivé. On vous insulte de singe, on vous fait des mimiques de singe. Ce sont des choses inacceptables et qu'on essaye de combattre nous les joueurs. »

En conclusion de son entretien, Elise Lucet a tenté, finement, d'en savoir plus sur l'avenir de Kylian Mbappé, avec cette question : « Si je fais la même interview dans un an, je la fais où ? A Paris, à Madrid ou à Manchester ? » Réponse de Mbappé : « Bah ici. Ce bureau on l'aura toujours, ça c'est sûr (rires). » Trop fort ce Kylian !


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