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Match truqué : le PSG hors de cause, Al-Khelaïfi vraie victime de l'affaire ?

Publié le mardi 11 décembre 2018 à 11:35 par Jean Chemarin
L'enquête ouverte il y a deux mois concernant un possible trucage du match entre le PSG et l'Etoile Rouge de Belgrade n'a pas vraiment avancé, mais a déjà permis d'exclure toute responsabilité du club parisien dans cette affaire. En revanche, c'est possiblement le club parisien qui était réellement visé.

Le PSG retrouve l'Etoile Rouge de Belgrade ce mardi soir, deux mois après l'ouverture d'une enquête concernant un possible trucage du match aller par un dirigeant du club serbe. Pour rappel, l'UEFA avait été alertée par un mystérieux informateur deux jours avant le match aller qu'un dirigeant serbe avait l'intention de parier une grosse somme d'argent sur une défaite par 5 buts d'écart de son équipe, qui s'est finalement inclinée 6-1 face au PSG.

Si le PSG n'était pas soupçonné directement, ce fameux informateur avait toutefois prévenu l'UEFA que le corrupteur présumé, le dirigeant serbe donc, devait rencontrer Nasser Al-Khelaïfi à la veille du match dans un palace parisien. Alertée par l'UEFA, les autorités françaises ont mis le service central des courses et jeux (SCCJ) sur le coup. Les policiers de ce service ont donc mis sur écoute le supposé lieu de la rencontre mais le président du PSG ne s'est jamais présenté, pas plus que son homologue serbe, mettant ainsi à mal une partie de la thèse de ce mystérieux informateur.

Jean-Claude Blanc et Antero Henrique auditionnés

Cette semaine, Le Point fait... le point sur l'enquête et plusieurs éléments intéressants sont à noter. Pour commencer, deux dirigeants du club parisien ont été entendus fin octobre dans le cadre de l'enquête en qualité de témoin. Il s'agirait de Jean-Claude Blanc, directeur général délégué, et Antero Henrique, directeur sportif. Selon Le Point, les deux dirigeants parisiens ont largement collaboré avec la police et leur audition visait à savoir comment se passait la réception des dirigeants d'un club adverse en Ligue des champions.

«En l'état des investigations, l'implication du PSG, suspecté un temps d'avoir pu se laisser tenter par l'idée d'un match arrangé, n'est pas du tout établie et il semble, au contraire, que ses dirigeants n'ont jamais été approchés, ni de près ni de loin, par un quelconque corrupteur. Les investigations se poursuivent», a ainsi commenté une source proche du dossier au média français. Contacté par Le Point, le PSG a de son côté confirmé l'audition de ses deux dirigeants mais a bien précisé qu'il s'agissait «uniquement de comprendre comment fonctionne la réception d'un club adversaire lors d'un match de Ligue des champions. Ce sont les arrière-cuisines sur l'organisation d'une telle réception qui ont été évoquées, et rien d'autre.»

Une enquête qui patine à cause des Serbes

Selon Le Monde, l'enquête n'avance guère en tout cas (il n'y a eu aucune interpellation pour le moment), notamment en raison de la faible collaboration des Serbes : «Soit les Serbes nous débloquent la situation, soit quelqu’un nous donne des infos, soit…», regrette ainsi une source proche de l'enquête : «Sans coopération serbe, l’enquête va s’éteindre d’elle-même. On leur a envoyé une demande via Europol, mais nous n’avons toujours pas de réponse.»

L'Etoile Rouge de Belgrade, qui se défend depuis le début de toute implication, n'a finalement jamais porté plainte contre L'Equipe qui a révélé l'affaire mais elle en revanche a déjà déposé plainte contre X pour dénonciation calomnieuse, et cherche à connaître l’identité de la fameuse source de l’UEFA, toujours non-identifiée. De même qu'on ne sait toujours pas à ce stade qui est le fameux dirigeant serbe accusé par la mystérieuse source de l'UEFA... 

Enfin, autre élément intéressant soulevé par Le Monde, le club serbe aurait désormais la conviction que ces accusations mystérieuses de trucage du match n'avaient en fait pas pour but de nuire à leur propre image, mais visait surtout à porter préjudice à celle du PSG et plus précisément à son président Nasser Al-Khelaïfi. Un président qui, comme son club, est aujourd'hui hors de cause.


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