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Mbappé, son entretien complet dans Der Spiegel

Publié le dimanche 1 décembre 2019 à 16:37 par Rédaction
Avant de défier le Real Madrid, l'attaquant parisien Kylian Mbappé s'était exprimé dans les colonnes du réputé magazine allemand Der Spiegel. Média généraliste oblige, il est assez peu question du terrain mais bien plus de lui en général. Voici cet entretien en intégralité, traduit par nos soins.

Monsieur Mbappé, quand vous êtes entré et avez dit bonjour, personne n’a répondu. Est ce que cela vous arrive fréquemment ?

« Je suis habitué à ça. Quand je marche dans la rue et que je salue des gens, ils sont un peu surpris et ne répondent pas. Malgré tout, je dis toujours bonjour. »

Il y a très peu de jeunes de votre âge qui, en plus de leur rôle d’ambassadeur pour des marques, s’engagent dans des projets sociaux. Vous êtes actif auprès de quelques associations qui aident les enfants. Pourquoi ?

« J’adore les enfants. Je me retrouve en eux, quand j’avais pleins de rêves, tout comme eux. Je m’investis beaucoup auprès des enfants malades ou défavorisés mais aussi avec des enfants pour qui tout va bien, mais qui ont des rêves. »

Un jour, un enfant vous a surnommé « Le Dieu de Bondy ». Comment avez-vous ressenti ça ?

« Cela m’a fait plaisir. Mais je le sais bien : Je ne suis pas Dieu ! C’est super d’être reconnu et honoré dans sa ville, d'obtenir cette reconnaissance. Il n’y a rien de plus beau que de rendre les autres fier. Malgré tout, je garde les pieds sur terre : je suis un footballeur de 20 ans qui essaye de donner le meilleur sur le terrain et en dehors de faire plaisir au gens. »

Vous êtes désormais l’idole de millions de gens. Avez-vous vous même des modèles ?

« Non, je pense que je n’ai plus de modèle. Dès lors que l’on a atteint le niveau auquel je suis aujourd’hui, on en a plus besoin. Je recherche plutôt des inspirations. »

Quel genre de personnes vous inspirent ?

« Les sportifs de toutes disciplines qui ont accompli quelque chose et qui peuvent expliquer comment elles y sont parvenues. J’aime bien écouter ces histoires, elles peuvent être utiles par la suite. »

Quel importance ont vos parents ? 

« Une très grande importance. Ils sont toujours à mes côtés. Ils m’ont aidé à construire ma carrière. Avec mon avocate, ils veillent toujours à ce que l’on transmette l’image qui me représente le mieux. Je leur suis très reconnaissant d’avoir réussi cela, c’est ce qui me permet d’être une personne stable. Dès lors que l’on va mal les décrire, ils iront se faire respecter. »

Vous êtes souvent comparé à la légende du football, le Brésilien Pelé. Comment gérez-vous les attentes que de telles comparaisons impliquent ?

« Sur ce point, aucune pression, car je sais très bien que je ne deviendrai jamais Pelé. Il a gagné trois fois la coupe du monde et est le Roi du football. J’essaye d’écrire ma propre histoire.»

Y-a-t’il des moments où votre talent vous semble plus être un fardeau qu’un don ?

« Oui, parce qu’il y a certaines choses que je ne peux plus faire. Mais cela fait partie de mon métier. Personne ne m’y a forcé, devenir un joueur de football et être confronté à toutes ces choses. Il y a vraiment bien pire dans la vie. »

Comment pouvez vous avoir des moments de liberté ?

« Je sors manger, je fais des fêtes avec mes amis, mais je cherche toutefois des endroits discrets pour ça.»

[Sa mère ajoute : il n’y a rien de simple pour lui, car tout a commencé si jeune pour lui. Kylian ne peut pas simplement manger une glace n’importe où, manger au bistrot du coin comme il l’aimerait. Il n’y a que dans les grands restaurants et hôtels qu’on le laisse en paix.]

Vous êtes connu pour votre confiance en soi. D’où cela vous vient ?

« Je l’ai toujours eu. Mes parents m’ont appris très tôt qu’il est bien de ne pas se laisser marcher sur les pieds, tant que l’on respecte les autres. La confiance en soi est importante pour rester naturel et spontané. Et c’est ça que les gens apprécient chez moi.»

Doutez-vous parfois ?

« Bien sûr, je suis parfois inquiet, anxieux. Après tout, je suis une personne normale. »

Avez-vous un exemple ?

« Quand on a un échec en tant que joueur, on doute. Lorsque l’on perd lors d’un gros match, tout de suite, c’est cette question : «Ca y est, c’est maintenant la fin ? C’était bien mais maintenant c’est fini !» Mais ça ne dure pas très longtemps, c’est une bonne chose dans le football : vous n’avez pas trop le temps de penser au passé. Généralement, le match suivant attend déjà.»

Est-ce que parfois tout ce football circus est trop pour vous ?

« De temps à autre, cela peut être lassant dans la vie quotidienne. Parce que les jours se ressemblent, parce que nous sommes au centre de l’attention. Nous, footballeurs, vivons dans une bulle, et il n’est pas toujours clair pour nous de savoir à quel point nous sommes privilégiés. On doit très vite se rappeler que nous sommes une minorité qui a la chance de vivre de son rêve.»

Votre routine est planifiée au quotidien.  À quel point est-il compliqué pour un jeune de votre âge de s’émanciper ?

« Il y a bien entendu les vacances, pendant lesquelles je me laisse un peu aller. Pendant ce temps, je ne suis plus juste un nom et un numéro qui doit performer et dont le quotidien doit être réglé comme une montre. »

On a très rapidement parlé de vous au quotidien dans les medias, dans le monde entier. Vous rappelez vous d’un article ou d’un titre qui vous a bien amusé ?

« Il y en a quelques-uns. Un jour, ma mère m’a appelé alors que j’étais à l’entraînement et m’a dit : «Félicitations Kylian, tu viens d’acheter une Ferrari !». À cette époque, je n’avais même pas fait une heure de conduite ! Je lui ai répondu : « La clef est dans ma chambre, tu peux la conduire quand tu veux.»

[Son avocate Delphine Verheyden ajoute que parfois les médias la rende presque folle. Notamment il y a deux ans, quand la situation de Kylian n’était pas claire, quant au choix qu’il allait faire lorsqu’il quittera l’AS Monaco. Real Madrid, PSG ou Manchester City, ils jouaient tous à la Tombola. «Nous avons reçu des appels de personnes qui disaient : nous savons qu’il a un rendez-vous demain à Madrid. Ce à quoi je ne pouvais que répondre : Ah oui ? Alors là vous en savez plus que moi! » Cette période là, Verheyden la compare à de la science-fiction.]

Vous êtes cette année à nouveau nominé pour le Ballon d’Or, le titre de meilleur joueur du monde. Comment voyez-vous vos chances ?

« Je ne pense pas le gagner. Il y a d’autres joueurs qui le méritent plus. »

Qui est votre favori ?

« Messi. Sur un plan individuel, cette année, c’était lui le meilleur. »

Vous étiez encore un enfant quand vous avez prophétisé que vous deviendrez champion du monde, et que vous jouerez au Real de Madrid. La première partie est accomplie, qu’en est-il de la deuxième ?

« La deuxième partie, j’ai un club et un contrat. Tout simplement. »

NB : Nous publions cette version intégrale de façon exceptionnelle car non-disponible en français.


Vous pouvez retrouver les commentaires de l'article sous les publicités.
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