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Messi, sa vision, Ronaldinho, la place du PSG, etc, l'entretien complet de Pochettino à la LFP

Publié le mardi 16 novembre 2021 à 13:18 par Théo D.
A l'occasion de la trêve internationale de novembre, la LFP a publié sur son site web un très long entretien avec Mauricio Pochettino, revenant par exemple sur son parcours de joueur au PSG avec Ronaldinho avant d'en être le coach. Il évoque aussi Messi, sa façon d'entraîner lui comme les autres, la place qu'a pris le PSG dans le football européen ou encore les ambitions du club.

Pochettino le joueur

Je voudrais commencer par parler un peu de vous, et de votre relation avec le Paris Saint-Germain. Vous avez joué ici il y a deux décennies, vous avez été capitaine de ce club et vous avez laissé derrière vous d’excellents souvenirs. Comment s'est passé votre retour ?

Je pense que c'était génial, c'était un retour incroyable. Il y a vingt ans, lorsque j'étais joueur, j'ai vécu, je pense, l'une des plus belles périodes de ma carrière. J'ai découvert à quel point c'était extraordinaire de vivre à Paris, de faire partie de ce club. C'était formidable. Ensuite, avoir la possibilité de partager cette expérience avec mon équipe d'entraîneurs est incroyable, car lorsque vous êtes joueur, vous êtes seul avec votre famille. Nous sommes un grand collectif, avec l'équipe d'entraîneurs qui est là, et nous ne sommes pas seulement des collègues, nous sommes des amis, et vivre cette expérience (ensemble) est incroyable.

Pensez-vous que c'est un avantage de revenir dans un club que vous connaissez déjà ?

Je pense qu'on ne sait jamais. On ne sait jamais, puisque lorsque j'étais entraîneur à l'Espanyol, j’y ai aussi été joueur ; et ensuite nous sommes allés à Southampton, puis à Tottenham (N.D.L.R : des clubs où Pochettino n’a pas joué), et maintenant nous sommes au Paris Saint-Germain. C'est toujours différent. Je pense que vous gardez en tête l'idée que vous aviez d'un club lorsque vous étiez joueur ; mais le passage du temps fait que cela change entretemps. Quand vous arrivez, vous savez, les personnes (ont changé)…

À bien des égards, c’est positif, mais souvent c’est une sensation étrange. Quand vous découvrez de nouveaux clubs comme Southampton et Tottenham, et que vous avez l'impression d'y passer un long moment, c'est bien aussi. Mais bien sûr (pour revenir à votre question), je pense que c'est toujours différent (d’être dans un club en tant que joueur ou entraîneur) parce que votre position est différente. Ce n'est pas la même chose d'être un joueur et un entraîneur.

Jusqu'à présent, dans votre carrière d'entraîneur, vous avez dirigé l'Espanyol, après avoir joué pour eux. Maintenant le PSG (à nouveau après avoir joué pour eux)… Cela signifie-t-il que vous êtes quelqu'un qui écoute son cœur, un sentimental ?

Je pense que dans ma vie, toutes mes décisions dont je me souviens ont toujours été prises avec mon cœur. À travers mes émotions. Bien sûr, quand vous avancez dans la vie - maintenant, j'ai presque 50 ans - vous commencez à réfléchir un peu plus avec votre cerveau, votre esprit commence à être plus impliqué dans votre décision. Mais la décision finale dépend toujours de mes émotions et de mon cœur. Et bien sûr, quand vous ressentez cela, vous pouvez réussir ou non, mais ce sera toujours la bonne décision.

Vous dites que vous avez connu l'une des meilleures périodes de votre carrière de joueur au PSG. Qu'est-ce qui vous vient à l'esprit quand vous repensez à cette période ?

Eh bien, le premier jour où je suis arrivé, le premier but que j'ai marqué au Parc des Princes... avoir la possibilité de jouer avec des joueurs comme [Jay Jay] Okocha, Ronaldinho... Être au Parc des Princes avec nos fans, oui. Ils étaient incroyables. Je ne saurais dire (quelque chose en particulier), j’ai beaucoup de souvenirs.

Vous avez marqué un but lors de votre premier match au Parc des Princes. Aviez-vous déjà ressenti une connexion spéciale avec cet endroit ?

« Tous les joueurs argentins et brésiliens sont toujours bien accueillis dans ce club »

Oui, car les supporters du Paris Saint-Germain sont extraordinaires. Ils aiment, ils reconnaissent quand le joueur montre son caractère et son engagement dans le match. Et je pense qu'ils aiment les joueurs sud-américains, les Argentins et les Brésiliens, je pense que le lien était fort. C'est un bon exemple, tous les joueurs argentins et brésiliens sont toujours bien accueillis dans ce club.  

Le PSG s'est récemment rendu à Marseille. Vous savez combien les matchs contre Marseille sont importants. Quels souvenirs gardez-vous de cette affiche en tant que joueur ?

J'essaie de garder les bons souvenirs. Je me souviens quand j'avais marqué en coupe, 2-1, et que nous avons gagné au Parc des Princes... le 3-0 à Marseille aussi. J’ai beaucoup de souvenirs. Et vous ressentez... ce sentiment, l'adrénaline quand vous jouez ce genre de grands matchs. Paris contre Marseille et Marseille contre PSG sont parmi les plus grands matchs du monde, les plus attendus ; et ces clubs qui se battent, vous savez, et qui sentent que c'est plus qu'un match... c'était génial de ressentir ça à nouveau.

J'ai regardé ce matin sur internet, le 3-0 au Vélodrome ; j'ai vu que vous aviez reçu un carton jaune lors de cette rencontre... 

Ah oui ? [rires]

C'était l'une des meilleures performances individuelles de Ronaldinho que j'ai vues. J'ai eu la chance d'être là. Vous souvenez-vous de ce que vous avez ressenti en jouant avec lui ce jour-là ?

« Ronaldinho était incroyable. La façon dont il jouait, la façon dont il contrôlait le ballon, dictait le rythme du match »

Oui, je m'en souviens. Je me souviens du match, je me souviens que j'étais le capitaine... Je ne me souviens pas du carton jaune... Mais je m'en souviens. Je pense que c'était génial de jouer, (génial pour toute) l’équipe (de jouer), avec un joueur aussi talentueux parce que pour moi, il était l'un des meilleurs joueurs de l'histoire du football, et ce jour-là, il était incroyable. La façon dont il jouait, la façon dont il contrôlait le ballon, dictait le rythme du match ; je pense que c'était un plaisir de jouer, pas seulement ce match mais de partager de nombreux matchs, avec lui sur le terrain.

Les joueurs avec qui vous avez joué à l'époque... vous avez mentionné Okocha, il y avait Nicolas Anelka aussi, et bien sûr Ronaldinho. Comment s'en sortiraient-ils aujourd’hui face à votre équipe du PSG, avec Messi, Mbappé et Neymar ?

Nous parlons des meilleurs joueurs du monde. C'est difficile de comparer parce que... je déteste comparer les joueurs, puisque nous parlons des meilleurs joueurs du monde ; il y a 20 ans avec Okocha, Ronaldinho, Anelka, beaucoup de joueurs qui étaient incroyables. Et maintenant nous parlons de Neymar, Mbappé, Messi. Vous ne pouvez pas espérer mieux.

La place du PSG à l'échelle mondiale et le mercato d'été

En dehors de la France, les gens ne réalisent peut-être pas que le PSG est un grand club ici et qu'il a une histoire... Quelle est l'importance de maintenir ce lien historique, quelque chose que votre présence aide à faire ?

« Les gens commencent à se rendre compte de l'importance du Paris Saint-Germain »

Je pense que les gens commencent à se rendre compte de l'importance du Paris Saint-Germain. Il a 50 ans, mais il est grand. Je pense que ces dernières années, il s'agissait de collectionner les titres, les titres nationaux, en rêvant de gagner les Coupes d’Europe ; et bien sûr la Ligue des Champions est le titre que nous désirons le plus dans ce club. Et maintenant, je pense que le monde comprend que le PSG veut être un prétendant à la victoire en Ligue des Champions. Et c'est un objectif. J'ai déjà dit que ce n'était pas une obligation, mais un désir, une volonté de gagner, parce que beaucoup de clubs veulent la gagner aussi. Mais le PSG est aujourd'hui un prétendant sérieux à la victoire. Ces dernières années, les gens commencent à se rendre compte, ou se rendent déjà compte, de la taille du club.

Vous avez atteint la finale de la Ligue des Champions avec Tottenham, c'était un exploit incroyable et plutôt une surprise. Maintenant, on « attend » presque de vous que vous fassiez la même chose avec le PSG. Est-ce une pression ou est-ce excitant pour vous ?

Nous sommes arrivés en demi-finales contre Manchester City la saison dernière, et nous espérons cette saison y arriver à nouveau, être là, avec les meilleures équipes d'Europe. Mais comme je vous l'ai déjà dit, cela semble être une obligation aux yeux de beaucoup, oui ; mais pour nous, nous devons nous détacher de cela. 

Nous devons créer (ensemble) notre souhait, notre désir, d'être là et de conquérir ce trophée. Si nous sentons que c'est une obligation, nous commençons à mettre des limites, à mettre sur nos épaules trop de choses qui ne vont pas nous aider au final. C'est pourquoi nous devons vivre cette histoire ou cette expérience en souhaitant gagner, sans nous sentir obligés.

Vous voulez regagner votre titre national cette saison aussi... Vous avez fait un excellent début, cela doit être vraiment agréable étant donné qu'il y a beaucoup de nouveaux joueurs qui sont arrivés dans l'équipe et qui s'installent ?

Je pense que le Paris Saint-Germain a fait un très bon mercato, en essayant d'abord de s'améliorer dans les différents domaines où nous devions nous améliorer, que nous avons identifiés ; et en essayant ensuite de faire de bonnes affaires avec des joueurs en fin de contrat. C'était un très bon recrutement, dans deux registres différents, et nous devons saluer ce qui a été fait par le club.

Vous avez dit que les nouvelles recrues sont toutes des joueurs de qualité, mais aussi des combattants avec une mentalité de gagnant (Hakimi, Ramos, Gini Wijnaldum en sont les meilleurs exemples). Était-ce une priorité pour vous ?

Je pense que c'était la priorité du club - et je fais partie de ce club. Je pense que le club a (bien) identifié les joueurs qui étaient disponibles sur le marché et je pense qu'il a fait un très bon recrutement. 

Mais bien sûr, je ne suis pas seulement content des joueurs qui sont arrivés et qui sont aujourd'hui dans l'équipe, mais aussi des joueurs qui étaient là la saison dernière ; je suis très content de l’équipe (en général). C’est peut-être un effectif plus grand, mais avec une qualité énorme.

Vos équipes sont connues pour leur pressing et leur agressivité... commencez-vous à voir une équipe vraiment à votre image maintenant ?

Je pense que nous devons toujours, en tant que staff technique, nous adapter et adapter nos idées ; (a fortiori) quand vous arrivez dans un club différent, avec ses spécificités propres, tout comme les qualités des joueurs sont différentes. Le plus important est d'essayer de définir pour eux un plan, la stratégie pour qu'ils soient les plus performants possible et qu'ils essaient de gagner des matchs, car c'est l'objectif de tout entraîneur. 

« Notre identité, peut-être que dans différents clubs nous pouvons en appliquer les préceptes à 100 %, un pourcentage peut-être plus élevé ; à Paris peut-être moins »

Notre identité, ou notre signature, la façon dont nous aimons jouer, peut-être que dans différents clubs nous pouvons en appliquer les préceptes à 100 %, un pourcentage peut-être plus élevé ; à Paris peut-être moins. Mais nous devons toujours être intelligents... comme le club doit être intelligent en signant un nouvel entraîneur et une équipe d'entraîneurs. Savoir ce dont les joueurs ont besoin, comment sont les joueurs, s’ils peuvent produire de bonnes performances ou non ; et réciproquement savoir si l’entraîneur et son staff peuvent faire du bon travail pour le club. Je pense que c'est important de comprendre cela. Et pour nous, l'équipe d'entraîneurs, nous devons analyser et apprendre à connaître ce que nous avons entre les mains, et concevoir la stratégie pour qu'ils jouent de la meilleure façon, qu'ils soient performants et qu'au final ils soient à la hauteur de la tâche.

Hakimi s'est intégré incroyablement vite !

Oui, il est vraiment bien depuis le début, en dépassant ses fonctions vous savez, en marquant des buts. Et il a apporté à l'équipe en étant décisif, en aidant à obtenir des points. Oui, je suis satisfait de lui, mais aussi du reste des joueurs qui sont arrivés cette saison.

Le but d'Hakimi en fin de match contre Metz est-il un exemple du type de détermination et de combativité que vous recherchez ?

« C'est un groupe de joueurs qui pour moi sont des gagnants »

Oui, c'est vrai que nous avons fait preuve d'une belle mentalité jusqu'à la fin ; dans des matchs comme Metz, comme Lyon aussi. Et oui, c'est un groupe de joueurs qui pour moi sont des gagnants, ont une grande mentalité ; sont au PSG parce qu'ils ont prouvé leur qualité, soit avant dans d’autres clubs, ou pour les joueurs qui sont « nés » au PSG, comme Kimpembe par exemple, qui avaient cette qualité dès le début, quand ils évoluaient au centre. Je pense que c'est important (de reconnaître cette qualité dans la formation), et nous savons très bien que ce sont des joueurs très talentueux. 

On a vraiment l'impression que le championnat se renforce... Cette saison, Marseille, Nice, Lyon, Monaco, Rennes et même Lens ont rejoint le PSG et Lille parmi les prétendants. Sentez-vous aussi cette amélioration ?

Oui, mon sentiment est que c'est un championnat très compliqué. La qualité est là. Je pense que c'est le championnat le plus physique du monde. Je pense que le talent est incroyable, et qu'il y a aussi de grands entraîneurs que l'on ne découvre que maintenant... Les entraîneurs français et étrangers qui sont là sont très bons. 

Et bien sûr, c'est un championnat, je ne dirais pas qu’il nous surprend, mais quand vous êtes impliqué et que vous le vivez de l'intérieur, vous en profitez évidemment beaucoup. À chaque match, vous pouvez voir que toutes les équipes ont de la qualité, qu'elles ont la capacité de gagner des matchs, qu'elles n'abandonnent jamais.

Vous pensez que c'est encore plus physique que la Premier League ?

Oui. Oui.

C’est une réponse qui surprendrait, en Angleterre.

Eh bien, à nouveau... Je ne dis pas que c'est un meilleur championnat que la Premier League, je pense que les matchs se jouent ici de manière plus physique qu’en Premier League.

Une des difficultés aussi... vous avez parlé de surprises, il y a tellement de jeunes joueurs, et chaque année nous voyons éclore de nouveaux jeunes talents ; lors du récent match à Rennes nous avons vu le jeune [Kamaldeen] Sulemana qui était superbe contre le PSG.  C'est un défi pour vous aussi ?

Oui, bien sûr. C'est un défi énorme. Selon moi, la France est un pays de football... si vous regardez l'équipe de France, je pense qu'elle a une qualité et un talent incroyables. Bien sûr, ils ont la capacité de former ce genre de joueurs talentueux, qui peuvent ensuite aller jouer dans tous les autres championnats - l’Espagne, la Premier League, bien sûr la Bundesliga, l'Italie. Je pense (d’ailleurs) que c'est à cause de cette caractéristique du football ici en France, (très physique), que le joueur français peut s'adapter très rapidement à la Premier League, parce que les styles sont très similaires, vous voyez ? Mais oui, c'est un énorme défi car à chaque match que vous jouez, vous découvrez un nouveau joueur.

Lionel Messi au PSG

Cette saison, nous voyons le meilleur joueur du monde évoluer ici. Les scènes à Reims pour ses débuts étaient incroyables. Avez-vous déjà vu un joueur être acclamé par les fans de l'équipe adverse ?

« Messi a cette capacité à entrer en résonance avec l’adversaire »

Non, c'est difficile de trouver des scènes semblables. Mais Messi a cette capacité à entrer en résonance avec l’adversaire, à entrer en résonance avec les supporters de l’autre équipe. C’était pareil à Rennes (,des scènes identiques). (Ce respect,) c’est parce qu'il le mérite ; c’est l'un des plus grands joueurs de l'histoire, et il a bien sûr un talent incroyable.

Il y a 17 ans, vous avez joué contre Messi pour ses débuts professionnels. Il débutait, la fin de votre carrière approchait. Avez-vous choisi le bon moment pour arrêter de jouer, juste au moment où Messi commençait ?

J'ai terminé... Je pense que c'est une coïncidence qu'il ait fait ses débuts contre l'Espanyol à Montjuic. Je pense... Je ne me souviens pas, mais je pense que j'étais sur le terrain, mais là n’est pas l’essentiel. 
Le plus important est la carrière qu'il a créée à Barcelone, bien sûr, en montrant au monde entier qu'il était le meilleur. Et bien sûr, pour les gens qui aiment le football, le regarder jouer est toujours un plaisir. C'est pour cela que nous aimons le football. Voir jouer un joueur comme Messi, c'est... c'est... de la musique classique à mes yeux, vous comprenez ?

(De la musique classique) à vos oreilles…

À mes oreilles... non, à mes yeux. Peut-être que nous pouvons, oui, innover à ce sujet. « La musique classique à mes yeux », si vous pouviez décrire la musique classique comme une vision, ce serait Messi qui joue au football. C'est de la musique classique à mes yeux.

Ah, d’accord !

Vous comprenez maintenant ? Bien, bien, c'est important que les gens comprennent.

Comment cela s'est-il passé, comment Messi s'est-il comporté sur le terrain d'entraînement au cours de ces dernières semaines ?

Il est très bien, et il s'est très bien adapté. Il est très humble, il est tout à fait normal au quotidien ; en étant le meilleur joueur du monde. Oui je pense qu'il y a une très, très bonne dynamique sur le terrain d'entraînement.

Sa gestion des stars du PSG et du reste de l'effectif

On dit que des grands joueurs qu’ils seront toujours capables de jouer avec d'autres grands joueurs. En tant qu'entraîneur, pouvez-vous apprendre à Messi, Mbappé et Neymar à jouer ensemble ? Ou devez-vous leur donner la liberté dont ils ont besoin...

« Vous ne pouvez pas expliquer à ce type de joueurs comment il faut se comporter sur le terrain »

Non, je pense que vous ne pouvez pas expliquer à ce type de joueurs comment il faut se comporter sur le terrain. Je pense qu'ils ont un talent incroyable qui... Je pense qu'ils ont seulement besoin de temps, ensemble, pour commencer à créer ce type de liens (dont vous parlez). Mais vous ne pouvez pas enseigner à ces grands joueurs.

Il y a tellement d'attention portée sur les attaquants : sur leur manière de jouer, si l'un est remplacé ou pas, si l'un a dit quelque chose à l'autre. Quel conseil donneriez-vous à ces trois joueurs pour qu'ils apprennent à vivre avec cela ? Je sais qu'ils ont l'habitude d'avoir cette attention (individuellement), mais peut-être pas autant qu’à trois.

Je pense qu'il est impossible de donner des conseils parce qu'il s'agit de... ils vont se comporter comme ils le sentent, parce qu'ils vivent comme ils le sentent, ils jouent comme ils le sentent, à travers leurs émotions, et vous ne pouvez pas donner de conseils. 

Je pense qu'ils sont suffisamment intelligents pour savoir ce qu'ils doivent faire. Je pense qu'ils ressentent aussi la responsabilité (qui pèse sur eux), parce que vous savez qu'être au PSG, c'est devoir gagner, c'est avoir la pression de faire de grandes choses. Je pense qu'ils ont besoin de temps pour trouver leur place, et commencer à avoir cette dynamique ensemble. Comme vous l'avez déjà dit, les grands joueurs ont besoin de temps pour créer cette relation, ces liens ; et ensuite vous pouvez apprécier leur football, puisqu’ils sont sur la même longueur d’onde.

Tout le monde parle des trois attaquants. Les joueurs qui brillent en ce moment sont vos milieux de terrain..... Idrissa Gueye et Ander Herrera ne sont peut-être pas ceux dont on attendait qu’ils marquent des buts et jouent vraiment bien. Vous devez être ravi d'eux...

Oui, parce que le football, c'est le collectif, c'est l'équipe, c'est compenser les choses entre les uns et les autres. Quand nous parlons de l'équilibre de l'équipe, c'est parce que quand vous avez le ballon et quand vous ne l'avez pas, vous devez travailler comme une équipe pour essayer de marquer, et ensuite récupérer le ballon le plus vite possible. Ensuite, il faut essayer de défendre parce que l'adversaire veut vous faire mal. Pour moi, il s'agit de cela. 

« Vous avez besoin des artistes, vous avez besoin des joueurs qui ont d’autres tâches »

Vous avez besoin des artistes, vous avez besoin des joueurs qui ont d’autres tâches. C'est pour moi, je pense, le défi. Quand vous avez ce genre de joueurs (les artistes), le défi est de trouver le bon équilibre pour qu'ils se sentent libres de s'exprimer et de faire la différence. Mais bien sûr, je suis heureux lorsque des joueurs qui occupent des positions différentes peuvent aider l'équipe à gagner, parce que les milieux doivent aussi pouvoir parvenir dans la surface et marquer des buts pendant la saison, et pas seulement les joueurs offensifs.

Vous êtes bien connu pour rendre les bons joueurs meilleurs. Qu'avez-vous fait pour donner à Idrissa Gueye cette incroyable confiance et ce dynamisme ?

Je pense que le mérite lui revient. Nous créons la structure, et nous créons les conditions pour leur permettre de s'améliorer. Mais à la fin, c'est à eux, (les joueurs) de décider s'ils veulent exploiter cette opportunité ou non. Dans ce cas, si vous me demandez ce que nous faisons (pour le faire progresser), il faut regarder (de son côté), ce qu'il fait tous les jours pour être le meilleur et essayer de se battre pour être dans le onze, sur le terrain. 

Parfois c'est (cette compréhension de la manière de progresser) plus trouble, parce qu'ils disent "oh, le staff doit m’accorder sa confiance, doit me donner ça..." non, non, nous pouvons seulement vous offrir la structure pour que vous vous amélioriez, et nous montrer que vous méritez notre confiance. Et si tu la mérites, alors tu vas jouer. Et cet exemple de Gana Gueye, depuis le premier jour pendant la pré-saison, il a (justement) travaillé très dur pour essayer de mériter d'être sur le terrain. Nous ne faisons que ce qui est juste.

Pep Guardiola a déclaré qu'il était amoureux de Marco Verratti. Partagez-vous les mêmes sentiments envers l'Italien ?

Euh, je n'ai pas eu vent de cela... Je ne sais pas dans quel sens comprendre cette déclaration...

C'était après le match contre Manchester City, il a été interrogé sur la performance de Verratti, et il a dit : " Je suis amoureux de ce joueur ".

« Comme un professionnel, et comme un homme, j'aime aussi Verratti »

Ah oui,  il avait été incroyable, n’est-ce-pas ? J'aime également, en tant qu’homme, Marco, parce que c'est une personne remarquable, j’apprécie cela. En tant que joueur, on ne va pas le découvrir, on le connaît déjà. C’est le meilleur joueur, il a gagné l'Euro avec l’Italie. Il est incroyable, nous n'allons rien dire de nouveau. Mais comme un professionnel, et comme un homme, je l'aime aussi.

Y a-t-il un actuellement un meilleur joueur que lui pour échapper au pressing ? Pour aider l'équipe à se libérer de la pression adverse ?

Oui, c'est un joueur qui a cette capacité. Sa manière de garder le ballon, de le conduire, de dribbler, cette capacité à rendre les choses plus faciles quand, pour un autre joueur, c'est difficile. En ce sens, il est formidable.

Pour finir Mauricio, quelles sont vos priorités dans les mois à venir ? Quels sont les objectifs et comment comptez-vous les atteindre ?
L'objectif ? Pour moi, au PSG, il n'y a qu'un seul objectif : c'est de gagner le prochain match. Si ce n'est pas le cas, vous avez un problème. Je sais ce qui se passe dans ce type de club. Paris est l'un des plus grands clubs du monde et vous devez être concentré pour gagner le prochain match. Et vous devez le gagner. Et au final, vous devez réaliser de grandes choses. Bien sûr, tout le monde attend que nous réalisions de grandes choses... gagner la Ligue 1, gagner la Coupe de France ou gagner la Ligue des Champions. 


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