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Motta, son interview complète dans la Gazzetta dello Sport

Publié le mardi 24 mai 2016 à 20:15 par Matthieu Martinelli
Il y a un an, Thiago Motta annonçait dans la Gazzetta dello Sport son envie de partir de Paris, finalement oubliée suite à un renouvellement de contrat qui fut long à arriver. Il s'est de nouveau livré ce mardi dans le célèbre journal italien et ses propos sont encore très forts. Voici cet entretien, traduit par nos soins.

Vous arrivez à Coverciano avec une douleur au mollet. Comment vous sentez-vous ?
Thiago Motta : « Bien, avec quelques jours de repos je serai prêt pour figurer dans la liste définitive.

Conte fait appel à vous, et vous répondez présent. Pourtant en Italie on n'a jamais été tendre avec vous : qu'est-ce qui vous fait continuer avec la sélection ?
La passion pour le football et le privilège de revêtir le maillot azzurro pour un 2ème Championnat d'Europe. Ainsi que le fait de le disputer presque à la maison. Les critiques font partie du métier, mais il faudrait qu'elles soient davantage cohérentes. Si on me reproche d'être trop lent, cela me fait sourire : je l'ai toujours été, c'est comme dire que la Gazzetta est rose. Mais j'ai d'autres qualités.

On vous reproche aussi de faire trop de passes latérales.
Lors de l'année du triplé de l'Inter, avant le derby (fin août, il venait d'arriver), Mourinho me dit : "On est pas à Barcelone, ici on joue long." On a gagné 4-0 et je me suis adapté, même si ce n'est pas mon football. Au PSG, Blanc devrait parfois expliquer publiquement ce qu'il demande aux joueurs.

Il y a du pessimisme quant aux chances de l'Italie à l'Euro.
C'est mieux ainsi. Comme ça, si l'on dépasse les attentes, cela sera du bonus. Au PSG, c'est l'inverse : les attentes sont élevées et gagner 4 trophées sur 5 en sortant en 1/4 de Champions League est considéré comme un flop. Vu la dernière Coupe du Monde, c'est normal que les tifosi ne soient pas optimistes mais l'Italie a un esprit de groupe très fort. En restant humbles, on pourra aller loin.

Est-ce que l'atmosphère est différente par rapport au dernier Mondial ?
Au Brésil, ce qui a manqué, c'est la cohésion, nous avons tous fait des erreurs et certains ont trop pensé à leur propre personne. Des joueurs comme Balotelli deviennent importants seulement s'ils se mettent à disposition du collectif : le football, ce n'est pas du tennis. Dans cette équipe d'Italie, les idées sont claires et chacun se sacrifie pour son coéquipier. Je suis confiant.

La blessure de Verratti est une erreur de jeunesse ou une erreur du PSG ?
Je suis déçu pour lui parce qu'il a raté la moitié de la saison et l'Euro. Peut-être que la situation aurait pu être mieux gérée. Tous sont perdants : lui, le PSG et l'Italie.

A Paris il manque peut-être encore quelque chose pour devenir un grand club, et le PSG doit faire face au départ d'Ibra.
Au PSG il manque un directeur sportif comme Leonardo et une structure efficace comme à la Juve. Le départ d'Ibra clôt un cycle, mais il n'y aura pas de révolution dans l'équipe. Zlatan est un modèle de professionnalisme. Nous perdons un vrai leader, qui était à son meilleur niveau : je suis surpris qu'ils ne se soient pas mis d'accord pour prolonger.

Le PSG a besoin d'une autre star comme Neymar ou Ronaldo, ou Cavani suffit ?
Ronaldo et Neymar sont de grands joueurs qui font la différence sur le terrain, mais je voudrais bien voir s'ils sauraient se comporter en leader d'équipe comme l'a fait Ibra. Dans le cas contraire, il y aurait un risque de régression. Cavani peut saisir l'opportunité de devenir l'avant-centre du PSG. J'espère que cela se fera en harmonie avec le groupe.

On a l'impression que le PSG a mis sur le dos d'Ibra le fait de ne pas avoir gagné la Ligue des Champions.
J'espère que le club ne raisonne pas comme ça. Au-delà des erreurs de chacun d'entre nous, le PSG ne peut pas renoncer à sa propre identité parce qu'il affronte Chelsea, le Barça ou City, il doit faire comme Mayweather qui même lorsqu'il affronte un cogneur comme Pacquiao ne change pas sa façon de combattre, parce qu'il est plus intelligent, et à la fin réussit à l'emporter.

Pour le milieu on parle de recrues ou de déplacer David Luiz à votre poste.
De grands joueurs comme Diarra, Busquets ou Kroos seraient précieux car ils sont ambitieux et travaillent au service de l'équipe pour atteindre les objectifs. Luiz peut être utile en cas d'urgence au milieu, comme je l'ai parfois fait moi-même en me sacrifiant en défense centrale.

Votre contrat expire en 2017. Que ferez-vous de grand après cette date ?
Comme Ibra, j'évaluerai mes options en totale liberté. Si je me sens bien, je continuerai à jouer, au PSG ou ailleurs. Dans le cas contraire, j'étudierai pour devenir entraîneur.

Motta comme Guardiola avec le Barça ?
C'est un parcours qui m'inspire, je ne peux pas ne pas essayer, ici ou ailleurs. Mais ce serait beau qu'un joueur arrivé au début du projet puisse continuer à faire grandir le PSG. Je suis convaincu d'en être capable et je sais déjà ce qu'attendent le Président et les supporters : une équipe fidèle à sa philosophie d'un football agressif.

Mais en finale de Ligue des Champions on retrouve un Atlético défensif qui vous voulait l'été dernier.
Moi aussi j'étais tenté par l'Atlético, ce qui prouve que je m'y connais un peu en foot, dans le but d'apprendre un autre style. Mais je n'ai pas de regrets. Pour moi il est plus difficile de gagner en construisant qu'en détruisant. Mais l'Atlético a cru jusqu'au bout en sa philosophie et en a été récompensé.»

NB : Propos recueillis par Alessandro Grandesso pour la Gazzetta dello Sport. Nous publions cette version intégrale de façon exceptionnelle car non-disponible en français.


Vous pouvez retrouver les commentaires de l'article sous les publicités.
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