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Neymar déjà isolé, Cavani qui refuse une prime, le vestiaire du PSG vu par El Pais

Publié le lundi 25 septembre 2017 à 10:53 par Philippe Goguet
Le quotidien espagnol El Pais a publié un long article sur l'intersaison du PSG et les premiers mois de Neymar à Paris. Particulièrement à charge, l'article offre de nombreuses anecdotes pour le moins inquiétantes concernant le club parisien, décrivant notamment un vestiaire morcelé suite à l'arrivée du Brésilien. En voici un grand résumé.

C'est peu dire que le football espagnol suit de façon attentive le développement du PSG suite au départ de Neymar et la presse, même généraliste, se penche également sur le sujet. Dans un article écrit par le journaliste Diego Torres, un nom qui compte dans le paysage journalistique local, le quotidien El Pais livre une description pour le moins inquiétante du vestiaire parisien avec un Neymar isolé voire même rejeté par le reste du groupe. 

Cavani ne veut pas lâcher les penalties

L'article commence par un retour sur le fait marquant des derniers jours hors terrain, à savoir la brouille entre Neymar et Cavani à propos des penalties. Selon El Pais, le président Nasser Al-Khelaïfi a envoyé un intermédiaire faire une offre pour le moins étrange à l'Uruguayen : il lui offrait un million d'euros, l'équivalent de la prime s'il termine meilleur buteur de L1, s'il laissait les penalties à Neymar. Cette proposition a été rejetée par Cavani qui a répondu de façon claire : il ne s'opposera pas à une augmentation mais il va continuer à tirer les penalties... De son côté, Neymar est furieux de ne pas les tirer : on lui avait promis qu'il serait le «joueur total» de l'équipe et un privilège lui est déjà refusé.

Le ton de l'article est donné et El Pais continue, impliquant peu à peu les autres personnages du club. Ainsi, Al-Khelaïfi, Emery, Thiago Silva et Thiago Motta tentent de rapprocher les deux parties à ce sujet mais Neymar serait vexé, au point d'avoir soudainement mal au pied le vendredi à la veille de Montpellier/PSG. Et un mois et demi seulement après son arrivée, le Brésilien serait déjà isolé au sein du vestiaire parisien, au point de n'être heureux que lorsqu'il est avec sa bande d'amis, les fameux «tois». A Paris, Neymar a visiblement découvert une certaine résistance à son égard, voire de l'hostilité. Cavani est l'un des opposants mais les vétérans du vestiaire parisien partageraient aussi son opinion.

Un malaise dès l'arrivée

Comme le révèle El Pais, le malaise date de début août lors de l'arrivée du Brésilien. Al-Khelaïfi panique car ce gros coup place le PSG en posture délicate vis-à-vis du fair-play financier et oblige Paris à vendre, l'UEFA prévenant directement le club de faire attention. Selon des sources au siège de l'instance, celle-ci avait d'abord vu d'un bon oeil l'arrivée de Neymar au PSG car cela augmentait le prestige autour de la Champions League. Problème, la pression des gros clubs comme le Bayern, le Real et la Juventus ont forcé l'UEFA à placer le PSG sous surveillance...

La conséquence de cette menace est une réaction précipitée du président parisien et du directeur général Jean-Claude Blanc. Dans les 48h qui suivent, de nombreux joueurs sont placés sur la liste des transferts et leurs agents sont prévenus. Sont notamment concernés Di Maria, Pastore, Matuidi, Lucas, Draxler, Ben Arfa, Aurier et Thiago Silva. Cette soudaine mise sur le marché de joueurs présents depuis un certain temps est très mal acceptée par ceux-ci qui s'estiment pris pour de la marchandise. Cela crée un fossé entre Neymar et le groupe selon El Pais. Certains joueurs sont indignés et se demandent pourquoi tant d'égards, notamment Cavani.

L'arrivée de Neymar dans le vestiaire du PSG le 4 août est également décrite et elle ne se passe pas bien. Alors qu'Al-Khelaïfi et Henrique sont aux petits soins pour le joueur, le vestiaire est déçu par l'attitude du Brésilien, jugée excessive par beaucoup, dont ses compatriotes Marquinhos et Lucas, pourtant proches de longue date. Certains trouvent notamment que Neymar prend le pouvoir de façon un peu excessive, notamment vis-à-vis de sa quête du Ballon d'Or. Un seul homme reste derrière lui, Dani Alves. Dans le vestiaire parisien, outre l'attitude de Neymar, c'est son salaire qui a du mal à passer, le joueur étant plus de deux fois mieux payé que le plus gros salaire jusque-là, à savoir Cavani. Les leaders du groupe, Motta et Silva, lui font aussi comprendre qu'il y avait de grands joueurs avant lui mais le Brésilien écoute visiblement de façon très distraite.

Emery inquiet pour le collectif

Du côté d'Unai Emery, le signal d'alarme avait été tiré quelques semaines auparavant. L'Espagnol avait prévenu la direction qu'il n'allait pas être simple de gérer un vestiaire rempli d'autant d'égos. Le coach a donc travaillé auprès des leaders de son groupe pour leur faire accepter cette situation et il avait prévenu sa direction que Neymar ne gagnerait pas des titres seul, qu'il allait y avoir des séquelles sur le collectif et qu'il était nécessaire de diffuser un message collectif basé sur l'union et l'affection.

Quelques semaines après les avoir mis en vente, Al-Khelaïfi a donc rappelé les mêmes joueurs pour leur signifier qu'ils n'étaient plus sur le marché et mettre en avant l'idée de famille. Emery a notamment fait le forcing pour garder Di Maria mais le mal était fait au sein du vestiaire et le président a indirectement découpé celui-ci en deux : les vendables et les indispensables. Et même des joueurs pas mis sur le marché comme Cavani et Marquinhos n'ont pas forcément apprécié.

Le président parisien est donc toujours actif pour recoller les morceaux tandis qu'Emery tente de rassembler autour de l'objectif commun, la Ligue des Champions. Il passe notamment par les leaders du groupe, Silva, Motta et Alves, pour y arriver. Pour l'instant, les résultats tarderaient à venir et le dernier repas de groupe organisé par Dani Alves aurait été aussi animé qu'un enterrement selon El Pais qui conclut là-dessus. 

Un article dur à interpréter

A l'issue de l'article, il est bien compliqué de savoir à quel point El Pais vise juste ou pas. Le journaliste qui a écrit l'article, à savoir Diego Torres, est connu aussi bien pour son sérieux que pour son goût du sensationnalisme, à l'image du conflit l'ayant opposé à José Mourinho quand celui-ci était au Real Madrid. Le club madrilène, l'un des grands opposants au PSG suite à l'arrivée de Mbappé, est d'ailleurs le club dont il est le plus proche. Diego Torres est aussi l'un des rares qui a pu interviewer Emery de façon approfondie, en novembre dernier, alors que le bateau parisien tanguait dur.

Pour autant, les anecdotes semblent bien réelles même si certaines sont déjà contredites. La prime de meilleur buteur de Cavani n'existe par exemple plus dans le nouveau contrat signé en avril dernier. Et si le diner de jeudi a été fait dans une ambiance d'enterrement selon El Pais, les joueurs parisiens étaient par exemple nombreux et heureux hier soir lors de l'anniversaire de Thiago Silva au Parc des Princes. Il est donc dur de savoir dans quel état se trouve le vestiaire parisien aujourd'hui, les joueurs tenant un discours très policé en public. Comme toujours, le temps permettra probablement de savoir à quel point Torres avait visé juste.


Vous pouvez retrouver les commentaires de l'article sous les publicités.
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