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Neymar, Mbappé, Verratti, son avenir, l'entretien complet de Dani Alves à RMC (2e partie)

Publié le jeudi 11 avril 2019 à 21:47 par Philippe Goguet
Après une première partie très basée sur le PSG et le collectif en général, Dani Alves a beaucoup parlé des autres joueurs de l'effectif dans son grand entretien à RMC. Il est longuement revenu sur Neymar et a aussi fixé les axes de progression de Mbappé et Verratti. Il s'est aussi expliqué sur son envie de continuer jusqu'à la Coupe du Monde 2022.

Un Neymar plus que défendu par Alves

 « Ce qu'il se passe avec Neymar, c'est pareil qu'avec Messi »

Longuement interrogé par RMC ce jeudi, Dani Alves a abordé des thèmes collectifs, notamment l'échec contre MU, mais aussi celui de plusieurs grosses individualités du club parisien. Il a notamment commencé par son ami Neymar, le défendant forcément : « Ce qu'il se passe avec Neymar, je vais t'expliquer, c'est pareil qu'avec Messi. Mais autour de Messi, il y a d'autres joueurs. Ici on n'a pas encore vraiment compris Neymar. C’est un joueur créatif, il doit toujours avoir le ballon parce que c'est lui qui va te donner ce que tu n'as pas. Moi, je lui passe le ballon rapidement. Si tu veux une construction du jeu, si tu veux des occasions, etc, c'est à lui qu'il faut le donner. »

Histoire de faire comprendre ce qu'il veut dire, il prend un exemple : « Moi je suis footballeur mais je suis aussi supporter. Imagine que je paye une entrée pour voir du spectacle, je veux voir ce qu'il y a de mieux. C'est la différence avec ce genre de joueurs et les gens doivent comprendre ça. Il faut voir de quels joueurs on dispose. C'est ce que je dis toujours : il y a de très bons joueurs mais il y en a peu qui comprennent vraiment le jeu. Si j'ai Neymar ou Messi, je lui donne le ballon pendant 20 minutes. Il y a des choses qui se passent dans le football avec ou sans le ballon. S'il perd le ballon, nous, on court et on va le récupérer pour lui. C'est comme ça qu'on jouait à Barcelone : si Messi perdait un ballon, on ne se disait pas qu'il avait perdu un ballon, on courait pour le récupérer et lui redonner. C'est comme ça qu'on crée des choses ! Quand le ballon est dans les pieds d'un joueur comme ça, il y a un autre parfum, c'est comme une truffe, cela a vraiment une autre odeur ! »

RMC le relance quant au fait que la star doit peut-être changer pour éviter les blessures et Alves répond, mais à côté : « Je suis d'accord mais il faut comprendre où on est, quand on est à un certain stade de compétition. C'est vrai que le championnat est parfois vu comme trop facile ou que tu es trop fort, c'est différent. Moi, je n'ai jamais autant couru qu'ici donc ce n'est pas si facile. C'est facile parce que tu es beaucoup plus fort que les autres. Je vais te donner un chiffre : quelles sont les équipes fortes d'Espagne ? Madrid et Barcelone. En 10 ans, combien de championnats a gagné le Real ? Un seul, tout est allé au Barça et une fois à l'Atlético. C'est une ligue difficile, un championnat physique, le PSG est beaucoup plus fort que les autres équipes, il a beaucoup plus de qualités et de ressources, c'est évident, et c'est pourquoi il a gagné autant au cours des dernières années. »

« Il ne faut pas qu'il change sa manière de jouer, sinon les gens au stade vont s'endormir »

Après cette réponse où il évoque seulement le fait que la L1 est dure, Alves va réellement évoquer le possible changement de style de Neymar afin d'éviter les coups : « Je suis d'accord mais les gens ne changent pas, ils s'améliorent. Sinon on s'ennuie. Avec tous les projecteurs qui sont braqués sur lui, c'est lui qui prend des coups. Bien sûr, il faut faire attention et être intelligent, éviter d'être bousculé mais il ne faut pas qu'il change sa manière de jouer, sinon les gens au stade vont s'endormir. Il faut bien sentir qu'il y a un parfum différent avec le PSG, qu'il y a des joueurs différents. Je vais insister, et ce n'est pas parce que c'est mon ami, mais ils ne voient pas qui ils ont à côté d'eux. Ils devraient en profiter et jouer avec lui, c'est l'un des joueurs les plus intelligents. »

Loin de s'arrêter, il va même continuer à défendre son compatriote brésilien, s'égarant encore au passage : « J'entends des choses, je ne lis pas spécialement ni ne regarde la télé mais j'entends ce qu'on dit quand on parle de Neymar. C'est facile de montrer du doigt, c'est ce qu'il y a de plus facile, tu le sais toi qui a as joué au football (il parle à Dugarry). Je retire ce que j'ai dit : jouer au football est facile mais vivre dans le football est difficile. Quand il y a des responsabilités et de la pression, on se replie... S'il va rester, je pense que oui. J'insiste : nous, on vit pour les défis et l'histoire qu'on veut construire. C'est ça la passion d'un joueur. Je l'ai déjà dit, on pense que je suis venu ici pour l'argent mais il y avait d'autres clubs et plus d'argent car il y avait énormément de possibilités. On veut faire l'histoire, comme à la Juve. Ici, au PSG, on a déjà gagné mais je veux plus ! Je ne me fatigue pas, je veux toujours plus.»

Mbappé et Verratti félicités mais aussi challengés

« Mbappé est impressionnant mais il ne se rend pas compte de son niveau »

 

Après Neymar, Dani Alves est lancé sur Kylian Mbappé : « Il est impressionnant mais il ne se rend pas compte de son niveau. Je pense qu'il peut aller beaucoup plus loin, s'il arrive à comprendre son niveau, à vraiment le saisir. Il va pouvoir s'améliorer. Il ne connaît pas son niveau actuel, son potentiel. Un joueur de football a ses rêves et ses aspirations et c'est normal, c'est important. Bien sûr qu'on peut toujours s'améliorer, qu'on peut être plus fort et mieux faire les choses, j'en parle avec lui et avec Neymar. Il faut des bonnes stats, combien de buts on a marqué, combien de finales on a gagné, il nous faut des chiffres, on est à la chasse aux stats et on va essayer de tout gagner. On peut toujours s'améliorer, c'est toujours possible, il ne faut jamais abandonner et toujours essayer. »

« Verratti est un des joueurs que je critique le plus car je connais ses capacités »

Vient ensuite le tour de Marco Verratti, la pépite du milieu parisien : « Oui, (j'aime) ce type de joueurs dont on se demande s'il reste ou s'en va. Moi, quand je suis venu (à l'été 2017, au moment de la crise avec Verratti qui voulait alors partir au Barça), je lui ai dit "je suis venu pour jouer avec des joueurs de ton niveau". Mais ce type de joueurs doit parfois franchir des étapes, on ne peut pas toujours rester dans sa zone de confort et se dire "ah, je suis vraiment bon". Moi, cela ne m'aide pas si on me dit que je suis bon, j'aime bien quand on me lance un peu des piques. Si on me dit "qu'est-ce que t'es bon"... Mes enfants me le disent à la maison, très bien, mais quand on va au travail, il faut des critiques. Je suis reconnaissant envers ceux qui me critiquent car c'est ce qui me permet d'avancer. Si je critique Verratti ? Oui, bien sûr, c'est un des joueurs que je critique le plus car je connais ses capacités. Des fois, je lui dis "si tu joues bien, notre équipe joue bien". Et s'il n'écoute pas, je lui donne un coup de pied. »

Après ces questions sur ses partenaires, le joueur est ensuite interrogé sur qui il voit gagner la Ligue des Champions cette saison et le Brésilien livre un pronostic pour le moins inattendu : « Moi je suis derrière Barcelone mais je parie sur Liverpool. J'aime Barcelone mais je mise sur Liverpool. Ils ont connu une phase de groupes vraiment difficile mais ils seront en finale. Je vois bien une finale Barcelone/Liverpool.»

Qatar 2022, son dernier rêve

La dernière question de l'entretien concernant la Coupe du Monde au Qatar en 2022 et Alves confirme : « C'est mon objectif. Tant que je serai en bonne santé, en vie, je continuerai en suivant le même cap.  Je fais attention à moi, je me concentre énormément pour pouvoir aspirer à de grandes choses, je me fixe toujours des objectifs. Cela ne veut pas dire que je vais les atteindre mais il me faut ces objectifs. Si je vise vers le bas, je ne vais pas arriver en haut donc il faut toujours viser le haut. C'est mon rêve (de jouer la Coupe du Monde) mais c'est aussi pour envoyer un message à d'autres. On récolte ce que l’on sème, quel que soit mon âge. Je me compare toujours à Roger Federer, il a un certain âge mais il a toujours un niveau extrêmement élevé. Ce sont des aspirations, des rêves. On vise ce que l'on veut et on travaille pour arriver à nos fins. Vu le panorama du football aujourd'hui en termes de concurrence, je pense que je peux lutter pour y être. Il y a énormément de choses qui peuvent se passer, je vis toujours au présent, mais mon horizon est un peu plus lointain, au-dessus. Cela ne veut pas dire que je vais atteindre cet objectif mais il est là et je me bats toujours pour l'atteindre. C'est comme avec le PSG, je suis venu ici pour faire l'histoire, pour l'écrire. »

NB : La première partie est disponible ici.


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