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Nkunku et son agent évoquent leur relation, des débuts à aujourd'hui

Publié le mercredi 18 janvier 2017 à 16:54 par Philippe Goguet
Dans un excellent entretien croisé organisé par l'UNFP, le milieu du PSG Christopher Nkunku a longuement parlé de sa relation avec José-Karl Pierre-Fanfan, son agent. Leur rencontre, la gestion de la carrière du jeune joueur ou encore les doutes du néo-professionnel sont notamment passés en revue.

Leur rencontre :

Vue par Nkunku :

«Quand on a parlé football, on a été sur la même longueur d’ondes.»

«Il y a quasiment quatre ans maintenant, j’évoluais en U17 en Division d’Honneur au PSG, et José est venu me voir jouer. J’étais très surpris qu’il soit là pour moi, parce qu’il y avait d’autres joueurs qui étaient en avance par rapport à moi. Je n’évoluais même pas avec les nationaux, j’étais en retard, encore un peu frêle physiquement. Il est venu me parler, parce qu’il a dû ressentir certaines qualités, déceler un potentiel qu’il savait pouvoir m’aider à développer. Et puis quand on a parlé football, on a été sur la même longueur d’ondes. Ça s’est fait comme ça…»

Vue par Pierre-Fanfan : 

«J’ai vraiment eu un coup de cœur pour le joueur, parce que même s’il évoluait en DH, j’ai tout de suite vu en lui l’ADN du footballeur. Il en avait tous les gênes. Il jouait au milieu du terrain, et techniquement, il était nettement au-dessus. Il avait très peu de déchets, sa vision du jeu était parfaite, il avait toujours un temps d’avance sur ses partenaires et sur l’adversaire. C’est ce qui est essentiel dans ces divisions où les aspects physiques – gabarit, vitesse – font vraiment la différence, car le jeu est essentiellement basé sur le physique et moins sur l’intelligence, la technique.»

Le travail spécifique qui a été mené avec Nkunku

«On a travaillé pour qu’il puisse être beaucoup plus à la construction et à la finition dans la partie adverse du terrain.»

«Christopher a des qualités innées de footballeur, mais il avait des manques athlétiques. En collaboration avec le préparateur physique du centre de formation,  on a prévu pour lui des séances supplémentaires et parfaitement adaptées, afin qu’il se développe physiquement, prenne de la puissance, sans pour autant s’alourdir. Je suis présent régulièrement à ses matches (ndlr : on peut en témoigner) et je suis là pour lui signaler les erreurs qu’il peut faire au niveau de son positionnement, de sa prise d’information, afin qu’il réajuste son jeu et qu’il soit plus en phase avec ce qu’on attend de lui. Par exemple, Christopher avait tendance à décrocher très bas pour venir récupérer les ballons, quasiment dans les pieds des défenseurs centraux. Il avait toujours le sentiment d’avoir fait un bon match parce qu’il touchait beaucoup de ballons, mais en réalité, il se mettait dans une zone de confort face au jeu, dans une zone où énormément de joueurs sont capables d’évoluer, alors que c’est un joueur qui, techniquement et avec sa vision du jeu, avait la capacité de se déplacer entre les lignes et de demander des ballons dans le cœur du jeu. C’est ce que l’on a travaillé, pour qu’il puisse être beaucoup plus à la construction et à la finition dans la partie adverse du terrain. Une fois qu’il a compris qu’avec sa maîtrise technique qu’il était capable d’évoluer entre les lignes, il s’est projeté vers l’avant et est devenu beaucoup plus décisif.»

La gestion de l'été dernier, avec de nombreuses offres :

Vue par Nkunku :

«Je me posais beaucoup de questions, j’avais des envies de jouer avec les pros, d’avoir à minima plus de temps de jeu… Je me suis donc appuyé sur José. On a parlé et il m’a conseillé de rester au PSG. Et même si j’avais des opportunités d’être prêté dans un autre club, il valait mieux pour moi rester ici, car un nouveau coach était arrivé et il devait me connaître et me découvrir. Et puis, tout peut aller très vite dans le football. Je me suis accroché, j’ai continué à beaucoup travailler et à apprendre aux côtés des grands joueurs qui sont autour de moi. Je suis très content aujourd’hui d’avoir eu du temps de jeu et la confiance du coach.»

Vue par Pierrre-Fanfan :

«Il a fallu faire comprendre à Christopher dans quel club il jouait, qu’elle était sa dimension et son ambition.»

«C’est souvent ainsi pour les jeunes joueurs, ils sont impatients, et Christopher n’échappait pas à la règle. Ils ont le sentiment qu’ils peuvent jouer et qu’ils seront au niveau. Il a fallu faire comprendre à Christopher dans quel club il jouait, qu’elle était sa dimension et son ambition. Dans les grands championnats européens, aucun jeune de 19 ans n’est titulaire dans un club du top 5. Il l’a compris et ça a été, dès lors, beaucoup plus simple. Il a également pris conscience qu’il ne perdait pas son temps et qu’il continuait à progresser en s’entraînant au quotidien avec des objectifs bien précis et un environnement de très haut niveau. Les périodes de transfert sont toujours difficiles à gérer, notamment parce que les joueurs sont sollicités par l’extérieur, par les agents, par les médias, qui les amènent à remettre en cause  leur quotidien. Et là, il est essentiel d’être en phase avec son propre agent et le projet validé ensemble.»

Une remise à zéro avec l’arrivée d’Unai Emery ?

«Tout à fait. Ce qui n’a pas été simple à vivre pour Christopher, c’est d’avoir acquis la confiance d’un staff, en l’occurrence celui de Laurent Blanc l’année passée et d’avoir dû repartir à zéro avec le changement d’entraîneur. Mais il s’est accroché. Il s’est vraiment conditionné pour montrer toutes ses qualités à son nouveau staff. Et il a fallu attendre plusieurs mois, ce qui est normal, lorsque vous évoluez dans un vestiaire d’internationaux confirmés.»

Les conseils de l'agent au quotidien :

«J’ai besoin d’avoir un avis extérieur sur ce que je réalise de bien ou de moins bien sur le terrain pour progresser.»

«Je me sers beaucoup de son expérience, de son vécu. J’ai besoin d’avoir un avis extérieur sur ce que je réalise de bien ou de moins bien sur le terrain pour progresser. Quasiment après chaque match, José me conseille, on échange, on débriefe, on regarde les vidéos ensemble. Il corrige mes placements, mes prises de balle, on regarde ce que j’aurais pu améliorer. On le fait souvent et son regard extérieur m’aide énormément. Je débute à peine une carrière professionnelle, et même si je vais faire mes choix dans le futur, je m’appuie et continuerai à m’appuyer sur les conseils de José. Il me fait garder les pieds sur terre. Je ne vais pas m’enflammer parce que j’ai fait quelques matchs. Je dois être constant dans mon travail, régulier dans mes performances, c’est ce qui est difficile et fera la différence dans la durée. Et José me le rappelle à chaque match, il agit comme un garde-fou.»

Leur relation, vue par Pierre-Fanfan : 

«Au-delà de la relation entre un agent et un joueur, il y a une relation naturelle de grand frère, qui s’est installée. Il prend plaisir à m’appeler pour me parler de son quotidien, de tout et de n’importe quoi, tout comme de mon côté, je prends plaisir à échanger avec  lui, mais pas uniquement du football. Cette relation est aussi importante, parce qu’elle dépasse le cadre du travail. C’est pour moi aussi une grande fierté de voir à quel niveau évolue Christopher aujourd’hui. Ses parents m’ont envoyé un message, après sa dernière titularisation, me disant, que je pouvais être fier du travail accompli.»

NB : L'entretien complet est disponible ici (et on vous le recommande fortement).


Vous pouvez retrouver les commentaires de l'article sous les publicités.
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