Le troisième titre de champion du PSG de l'ère QSI pourrait être célébré loin du Parc des Princes, une nouvelle habitude. Mais on souhaite surtout au PSG de réussir la fête pour son titre.
Depuis l'arrivée de QSI, si les titres affluent (autant que l'argent, ne nous le cachons pas), le PSG n'est plus sacré champion de la plus belle des façons : à domicile par une victoire. Ce scénario vécu en 1986 et 1994, respectivement contre Monaco (1-0) et Toulouse (1-0), échappe au PSG actuel. Pire, Paris rate même un peu ses titres.
Le premier titre de Champion de France de l'ère QSI avait été obtenu en mai 2013 sur la pelouse de Lyon, un symbole fort d'un changement d'ère en France. L'ancien roi, certes de plus en plus contesté, dégustait enfin ce qu'il avait fait subir au public parisien après avoir fêté deux de ses titres sur la pelouse du Parc. A l'issue d'une victoire propre (1-0, but de Ménez), la célébration avait en revanche choqué par certains aspects : on avait tout d'abord vu le clan des Français boire des bières entre eux sur la pelouse de Lyon, à l'écart du reste du groupe, confirmant au passage la division du vestiaire. Premier malaise. Quelques instants plus tard, Ibrahimovic s'offrait Leonardo dans un coup de sang très zlatanien, à portée de caméra. Si peu d'importance avait été accordé à ces faits côté supporters après 19 ans d'attente, les médias s'étaient régalés de ces incidents internes. Quelques jours plus tard, la fameuse présentation du trophée au Trocadéro avait en revanche touché tout le monde vu le fiasco. Entre lieu mal choisi par le club (et la Police...), débordements douteux de certains éléments devenus soudainement supporters et amalgames anti-ultras de la presse, la présentation d'un trophée attendu 19 ans avait été particulièrement ratée.
L'an dernier, le PSG a quelque part réussi à faire encore pire. Le club n'y était pour rien si Monaco avait concédé un piteux match nul à domicile offrant le titre aux Parisiens sans jouer. A l'arrivée au Parc, le PSG était donc déjà champion, sans jouer, la pire des manières de l'être. Problème, les joueurs s'étaient également loupés avec une défaite à peine croyable contre Rennes (1-2). Lavezzi avait pourtant ouvert le score très rapidement mais Rennes n'était pas venu pour lancer des confettis et avait finalement gagné le match. En tribunes, des sifflets s'étaient fait entendre et certains étaient même partis avant la fin. Le match du titre ? Pas vraiment puisque le club avait expliqué à ses supporters qu'il allait être fêté lors du match suivant, un concept assez particulier. Bilan de la soirée : Paris était champion mais avait perdu à domicile, les joueurs avaient fait un semblant de tour d'honneur devant un stade déjà pratiquement vide et personne ne se sentait vraiment champion.
Cette année, le club pourra difficilement faire pire. Les clans du vestiaire n'existent plus vraiment, Paris ne sera pas champion sans jouer, le Trocadéro est loin et le titre du PSG ne dépend pratiquement que de lui-même. Mieux, si Paris est sacré à Montpellier, il sera certes à l'extérieur mais il s'agira d'une belle revanche pour Nasser Al-Khelaïfi et les rescapés de 2012. A l'époque, les Parisiens avaient dû s'incliner dans la course à un titre qui leur semblait pourtant promis face aux troupes de Louis Nicollin. Pour résister au PSG, les Montpelliérains avaient été les auteurs d'une saison exceptionnelle avec pas moins de 82 points pris, un total que le PSG n'atteindrait pas cette saison s'il ne gagnait pas ses deux derniers matches.
Bref, si Paris va peut-être décrocher son titre le moins glorieux de l'ère QSI, il peut au moins espérer mieux le fêter que les précédents. Et au pire, il restera toujours le dernier match à domicile, celui que Paris a toujours réussi ces deux dernières années, pour faire oublier tout ça.
