Rabiot : «Aller jouer à Marseille, c'est inconcevable»

La finale contre l'OM :

«Ce match est à part. C'est Marseille. Pour un Parisien, il existe une rivalité particulière. C'est important pour nos supporters, c'est le nord contre le sud. Pour eux, s'il y a un match à gagner, c'est celui-là. On a affronté l'OM deux fois cette saison. À chaque fois, les Olympiens nous ont donné du fil à retordre. C'est normal que les supporters marseillais pensent ça, la saison a été assez difficile. Dans la tête de leurs joueurs, cette finale est particulière. Il faudra faire très attention. »

La Coupe pour oublier la Champions League ?

«Non, ce sont deux choses différentes. On a digéré l'échec en C1, mais un succès ne le ferait pas oublier. On a fait une erreur. On est passé à autre chose. On rejouera cette compétition l'année prochaine. On est concentré sur la coupe pour gagner, faire plaisir à nos supporters, pas pour se racheter de la Ligue des champions. C'est une finale contre Marseille, c'est le dernier match de la saison. Tout le monde a envie de soulever le trophée pour faire comme la saison dernière. Remporter quatre trophées dans la saison, ce serait vraiment exceptionnel.»

Sa saison :

«C'est une belle saison, avec beaucoup de bonnes choses en championnat, en Ligue des champions. Et là, j'ai été appelé pour être dans le groupe des A, c'est une fierté de représenter mon pays au plus haut niveau, même si je suis seulement réserviste. Il y a de la joie, même si j'ai encore pas mal de choses à faire. Je dois toujours progresser. Je ne suis pas du genre à sauter au plafond.  C'est ma personnalité. Je suis content à l'intérieur, mais je ne vais pas forcément l'exprimer. Je partage certaines choses à un degré moindre.»

La question se poursuit :

«Quand j'ai débuté la saison, je ne m'attendais pas à ça, je ne savais pas vraiment à quoi m'attendre. Une saison est faite de rebondissements : j'ai pas mal joué, il s'est passé pas mal de choses, notamment en Ligue des champions. Ça a été plutôt positif pour moi. En entrant au centre de formation du PSG, jamais je n'aurais imaginé vivre ça. Je suis pro depuis quatre ans, tout est allé assez vite. J'ai gagné pas mal de trophées, vécu de belles aventures. Une carrière étant courte, il faut commencer jeune.»

Sa progression :

«On dit souvent que techniquement je suis au point, mais jouer m'a permis de prendre confiance, de m'améliorer physiquement, de travailler la récupération du ballon, d'être plus adroit et plus présent devant le but. J'ai d'ailleurs marqué plus que la saison dernière.»

Le dernier match d'Ibra :

«Oui. Il n'y a pas que lui. Cela fait plusieurs années que ce groupe est ensemble et d'autres joueurs vont aussi partir. Ils méritent ça aussi. [Le départ d'Ibra va laisser un grand vide...] C'est sûr. Il marche sur le championnat, nous fait du bien. C'est un grand joueur, personne ne dira le contraire. Il faut apprendre à jouer sans lui. On en est capable, on a gagné sans lui cette saison. Il va laisser un vide, mais on saura faire sans lui. Franchement, je ne l'ai pas senti différent cette semaine. Je l'ai regardé, il me semblait comme d'habitude.»

La rivalité OM/PSG, toujours la même qu'avant ?

«C'est pareil. Tous les gens que je croise dans la rue me rappellent combien c'est important pour eux. Ils savent que je suis Parisien de souche, que je les représente et que c'est important pour moi. C'est encore plus particulier pour les jeunes formés ici. On a toujours eu cette rivalité.»

Sa victoire contre l'OM en finale du championnat U17 :

«C'était top ! On était une bande de potes qui avait vécu un truc formidable. Affronter Marseille en finale, en jeunes, c'est vraiment génial. En plus, on avait gagné. C'était un super match, un super moment. Les supporters s'étaient déplacés à Tarbes [NDLR : les supporters, c'était nous et on n'est pas peu fiers de le dire]. On sentait que l'emporter était important. Perdre contre Marseille, ça fait tache pour tous les supporters.»

Lassana Diarra :

«C'est un très bon joueur. Cela faisait un moment qu'il n'avait plus joué. Il a réussi une super saison, tout le monde est unanime en France et en Europe. N'importe où où il irait, il ferait du bien. Il a fait du bien à Marseille, heureusement qu'il était là. À l'heure actuelle, il pourrait jouer n'importe où.»

L'intérêt de l'OM pour lui en 2013 : 

«Pour moi, ce n'était pas envisageable. Au début, j'en avais parlé avec ma famille et mes frères, je pensais même que c'était une blague. Aller jouer à Marseille, c'est inconcevable. Porter ce maillot ? Non, ce n'est pas possible.»

NB : Propos recueillis par La Provence.