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Rabiot, son interview complète dans la Gazzetta dello Sport

Publié le mardi 3 octobre 2017 à 17:12 par Matthieu Martinelli
Alors qu'il est actuellement en équipe de France, Adrien Rabiot s'est confié à la Gazzetta dello Sport. Dans le supplément Extra Time du célèbre quotidien italien, le milieu parisien de 22 ans revient sur ses modèles, son parcours, ses envies pour le futur et ses coéquipiers du PSG.

De façon un peu étrange, l'interview ne commence pas par une question de la Gazzetta mais par une réponse de Rabiot. Cela concerne l'équipe de France, avec laquelle il est actuellement, qui doit jouer deux matches clés dans la course au Mondial 2018 durant cette trêve internationale :

«Ce sont deux matchs difficiles (Bulgarie et Biélorussie). Aujourd’hui, il n’y a plus d’équipe facile à battre, comme on a pu le voir avec le Luxembourg qui a fait 0-0 contre nous lors du dernier match. La Bulgarie est forte à la maison, et ce sera compliqué pour nous.

Mais on a l’impression que cette équipe de France a du talent en abondance pour réussir ces deux matchs, avec des joueurs très jeunes comme vous, et qui sont prêts à assurer un futur radieux aux Bleus.

C’est vrai qu’on a une nouvelle génération talentueuse qui arrive. Mais dans le football il ne suffit pas de mettre un nom sur un maillot pour gagner. Il faut rester focalisé sur l’objectif qui est de se qualifier le plus vite possible. Et par la suite nous avons une équipe qui peut faire de belles choses au Mondial.

J’imagine qu’un bon Mondial pour vous serait d’être titulaire en Russie.

Je suis ambitieux, comme tout le monde. C’est normal qu’un joueur convoqué en équipe nationale veuille jouer le plus possible et non rester sur le banc. Mais le sélectionneur fait ses choix. L’important pour moi déjà, c’est de faire partie du groupe. Une fois qu’on sera qualifié, on verra. J’espère que j’aurai la chance de jouer.

Vous êtes maintenant titulaire indiscutable au PSG, aux côtés de Motta et Verratti.

Je crois que j’ai beaucoup progressé au quotidien rien qu’en les regardant. Motta est un joueur qui ne perd jamais son calme, il joue la tête levée, avec une vision de jeu extraordinaire et une grande qualité de passe. Verratti a plus de libertés pour jouer vers l’avant, en utilisant sa très bonne qualité de passe longue.

«J’aime cette idée de représenter un mélange entre Motta et Verratti.»

On pourrait dire aujourd’hui que Rabiot est un peu la synthèse entre ses deux coéquipiers du milieu.

J’ai sans doute un meilleur feeling avec Motta, qui joue proche de moi sur le terrain, mais j’aime cette idée de représenter un mélange entre ces deux joueurs, tout en ayant aussi mes caractéristiques propres.

Quelles sont vos idoles ?

Zidane, évidemment, pour tout ce qu’il a fait. Et Gerrard, parce qu’il est devenu un symbole de son club, mais aussi pour ce qu’il réussissait à transmettre sur un terrain : c’était un guerrier, un leader et surtout un grand joueur.

Rabiot sera le Gerrard du PSG, même si pour le moment votre contrat finit en 2019 ?

C’est une source d’inspiration. Au PSG aujourd’hui, il y a toutes les conditions pour que je continue à progresser, mais en tant que milieu relayeur : c’est le rôle qui me correspond le plus parce que c’est celui qui me permet d’exprimer au mieux mes qualités. Cela dit, il reste du temps pour parler de prolongation. Et au cours de ma carrière, j’espère aussi vivre une autre expérience le moment venu. Mais pour le moment je suis bien ici.

«Ancelotti a été le 1er à ce niveau à croire en moi.»

Vous êtes arrivé en équipe première il y a cinq ans déjà, grâce à Ancelotti.

Je suis déçu qu’il ait été licencié du Bayern, après leur défaite face à nous en Ligue des Champions. Il reste pour moi un grand entraîneur et une grande personne. Il a été très important pour moi car il a été le 1er à ce niveau à croire en moi, il m’a fait comprendre que j’avais le potentiel pour m’imposer, et ce même si j’étais très jeune.

Un jeune joueur, mais au fort caractère, comme le montrent vos deux accrochages avec Ibrahimovic quand il était votre coéquipier au PSG.

«Ibrahimovic aime les personnes de caractère comme moi.»

A la base, je suis quelqu’un de tranquille, mais je peux m’énerver rapidement quand je vois des injustices. Le premier accrochage avec Ibrahimovic, c’était pendant un match amical aux Etats-Unis où il s’était énervé contre moi parce que, selon lui, je n’avais pas fait le bon appel pour recevoir sa passe. Il avait perdu la balle et j’avais dû prendre un jaune en faisant faute sur un adversaire, pour essayer de la récupérer. Je me suis énervé contre Zlatan et je l’ai insulté, à tort. Ce n’était pas élégant de ma part. Mais cela en était resté là. Le deuxième accrochage, ce fut durant un entraînement. On en était venu aux mains, mais ce jour-là, Ibrahimovic m’avait un peu pris en grippe. Il aime les personnes de caractère comme moi, et nous sommes restés en bons rapports.

Vous transmettez cependant une image différente de certains de vos coéquipiers du même âge, une image plus sobre. Par exemple, vous n’avez pas de tatouages.

Cela est beaucoup lié à mon éducation. Mais je ne crois pas quelques tatouages en plus changeraient ma manière d’être. Même si le football t’expose beaucoup, je suis resté le même, je vis avec ma famille et je vois mes amis de toujours. Je peux peut-être me permettre quelques plaisirs en plus, par exemple j’aime les belles voitures, comme tout le monde, mais je pense avoir une vie normale, comme les autres personnes de mon âge.

Voir Rabiot titulaire, c’est aussi un exemple pour les jeunes du centre de formation du club.

Au centre de formation déjà, on nous demandait de viser haut, d’avoir l’ambition de jouer un jour en Ligue des Champions. L’ambition fait partie de notre identité et c’est ce que j’essaye de transmettre aujourd’hui sur le terrain. Mais on nous apprend également qu’il faut travailler dur pour y parvenir, même si évidemment tous ne peuvent pas arriver en équipe première.

Surtout maintenant que le PSG est entré dans une nouvelle dimension avec les arrivées de Neymar et Mbappé. Ils sont plus impressionnants en tant que coéquipiers ou en tant qu’adversaires ?

Neymar est un phénomène. On s’en était rendu compte quand il nous avait éliminés pratiquement à lui seul lors du 1/8ème de finale retour au Camp Nou la saison dernière. C’est évidemment mieux de l’avoir avec que contre nous. Mbappé confirme qu’il a un très grand talent, et que le talent n’a pas d’âge. Kylian a un grand futur devant lui. Ce sont les deux stars du mercato, mais il ne faut surtout pas oublier l’importance de Daniel Alves.

«Il ne faut surtout pas oublier l’importance de Daniel Alves.»

Pourquoi ?

C’est un leader, de l’ombre peut-être, autant durant les entraînements que durant les matchs. C’est un joueur de tempérament qui sait comment parler au groupe, même durant les moments difficiles. Et après, son palmarès parle pour lui.

Il y a deux ans, vous aviez failli quitter le PSG pour la Roma.

Je considérais que c’était la meilleure équipe pour progresser, en apprenant de joueurs très importants comme Francesco Totti, qui a été un exemple pour le monde du football entier. La Roma m’aurait permis de faire un autre saut de qualité, en rejoignant ensuite un plus grand club. Mais les choses se sont passées différemment et je suis content d’être resté.

C’est étrange pour un joueur de votre âge d’être attiré par la Serie A.

Votre championnat acquiert à nouveau une grande importance, comme le montrent les parcours de la Juventus en Champions League.

Certes, mais en Ligue des Champions, le PSG fait partie des candidats à la victoire finale.

C’est sûr que sur le papier, nous pouvons faire partie des favoris, mais il faut d’abord jouer les matchs. Et la Juventus, par exemple, a joué deux finales lors des trois dernières années : ils ont cette expérience qui nous manque encore un peu. Et ils se sont bien renforcés, notamment avec l’arrivée de Matuidi.

Il y a un joueur bianconero qui vous a marqué ?

Il ne joue pas au même poste que moi et il a quitté la Juventus, mais j’aime beaucoup Bonucci, pour son style de jeu mais aussi pour son leadership, qu’il réussit à transmettre à ses coéquipiers.

Quel est le surnom que vous préférez : le duc, ou poupou (rires) ?

Les supporters me surnomment le Duc, mes amis du centre de formation, Poupou. Les deux me vont bien.»

NB : Propos recueillis par Alessandro Grandesso pour la Gazzetta dello Sport. Nous publions cette version intégrale de façon exceptionnelle car non-disponible en français. 


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