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Sa saison, Neymar, Emery, son statut, la C1, Mbappé fait un premier bilan

Publié le dimanche 6 mai 2018 à 21:18 par Philippe Goguet
Après avoir reçu le Trophée UNFP de joueur du mois, Kylian Mbappé s'est confié à beIN Sports et a abordé la plupart des thèmes de son actualité. Il fait notamment un premier bilan de sa saison, tant collectif qu'individuel, évoque Neymar ou Emery mais aussi l'équipe de France et la façon dont il a grandi au cours de cette première année à Paris.

Le replay vidéo est tout en bas de l'article pour les intéressés.

Un trophée UNFP de la confirmation ?

«Oui. Le premier aussi était important car on se souvient toujours des premières mais celui-là était aussi important. Nouveau club, nouvelle équipe, nouvelles ambitions, cela montre qu'on peut répondre présent dans toutes les circonstances.»

Comment il juge sa première saison au PSG ?

«C'est une saison satisfaisante même si on doit faire mieux l'année prochaine»

« Satisfaisante. Nouveau club, nouveau contexte, j'ai tout de suite réussi à bien m’adapter même si mes coéquipiers m’ont bien intégré. On a su répondre aux objectifs au niveau national, même s'il reste encore la Coupe de France. Au niveau européen, on doit encore progresser. Mais ça va, c'est une saison satisfaisante même si on doit faire mieux l'année prochaine. Si je pense avoir répondu aux attentes ? Oui, je pense. J’ai des bonnes statistiques. Après il y a bien sûr la double confrontation contre Madrid qui fait un peu tache dans la saison et c'est normal. Les fans attendaient beaucoup et ils ont été déçus, nous aussi. Sinon, tout le reste a été positif. »

Ce qui change entre Monaco et le PSG ? 

«Tout ! Ce sont deux mondes complètement opposés. À Monaco, le club est familial et les jeunes joueurs, ou même les plus confirmés, peuvent tranquillement s'aguerrir et progresser avec un climat tranquille. Et vous avez le PSG qui est l'équipe phare du championnat que tout le monde regarde, scrute à la moindre seconde et qui est attendu sur toutes les pelouses. Ce sont deux choses complètement différentes.

Le meilleur moment de sa saison ? 

«Les titres. C'est ce que tu retiens, c'est ce pour quoi tu travailles et fais tous les sacrifices. Quand tu en gagnes, tu es un homme heureux, c'est la fierté du travail accompli.

Le moment le plus douloureux ?

«La blessure à Lyon. Cela met un coup de frein dans ma saison. J'ai réussi à rebondir après mais c'est vrai que c'était le coup de frein au mauvais moment car c'était le moment phare de la saison.»

Agacé par la minimisation des titres du PSG en France ?

«On travaille plus dur que les autres»

«Est-ce que ça m'énerve ? Oui. Est-ce que c'est compréhensible ? Oui, aussi. Je comprends les gens devant leur télé qui disent qu'on a investi beaucoup d'argent et que c'est normal de gagner. Mais ce qu'ils ne savent pas, c'est qu'on travaille plus dur que les autres car c'est encore plus dur quand on vous attend gagnant. Je suis bien placé pour le savoir, j’étais dans la peau de l’outsider avec Monaco. En tant que favori, on vous attend au moindre match, les équipes attendent depuis des semaines, elles ont une stratégie spéciale contre vous, vous devez vous adapter à toutes les circonstances. Il y a aussi cet aspect de déconcentration, on veut vous faire sortir de votre match à chaque instant, cela joue sur les nerfs. Ce n’est pas aussi facile qu’on le pense.» 

Une Ligue des Champions moins marquée par son insouciance cette année ?

«Si je vais dans votre sens, on n’avait pas joué le Real Madrid avec Monaco la saison dernière, le double tenant du titre. On avait une bonne équipe avec le PSG cette année. On l’a montré en poules, face au Bayern, on était capables de se sublimer. Peut-être que la marche était un peu trop haute avec Madrid. On a essayé de donner tout ce qu'on pouvait, cela n'a pas marché, on retentera l’année prochaine.»

Dur de conserver son insouciance ?

«Ce que tu ne peux pas changer, c'est le changement de statut»

«Non, tu la gardes et je pense que c'est le cas mais ce que tu ne peux pas changer, c'est le changement de statut. J'ai changé de statut, je ne suis plus le même qu'à Monaco et c'est ça qui fait que, peut-être, l'insouciance est vue différemment. À Monaco, j'étais le jeune formé au club qui surprenait son monde. Aujourd'hui, je suis Kylian Mbappé, avec l'étiquette du transfert qu'on le veuille ou non. Cela se pose sur ton front et l'insouciance n'est plus jugée pareil. C'est normal et compréhensible, je comprends tout à fait ça mais je dois adapter mon travail en fonction de ça et redoubler d'efforts pour être encore plus performant.»

Une obligation de se mettre en retrait pour faire briller Neymar ?

«Comme dans toutes les équipes ! À Madrid, on se met en retrait pour faire jouer Cristiano, à Barcelone pour Messi. Nous, on a un joueur de cette catégorie-là donc on se met en retrait pour faire jouer Neymar, c'est simple et il n'y a aucun problème à ça. C'est un joueur qui peut vous faire gagner et moi, ce que je veux, c'est gagner, pas avoir la lumière. »

Parfois l'impression qu'on vous en demande trop ?

«Non, c'est ce que je veux, j'aime qu'on m'en demande beaucoup parce que je m'en demande beaucoup à moi-même. Il n'y a aucun problème, au contraire. J'aime prendre des responsabilités et me servir de cette pression pour me motiver.»

Ce qu'il gardera d'Unai Emery :

«Il m'a appris beaucoup de choses, à être plus tueur. Je pense que je l'étais déjà à Monaco mais j'étais dans une position axiale. Là, je suis dans une position excentrée et marquer des buts en étant axial ou excentré est complètement différent, c'est beaucoup plus difficile. Être plus près de la surface, avoir cette envie de marquer, on a fait beaucoup de travail sur cet aspect-là. Et au niveau défensif aussi. J'avais beaucoup de manques, j'en ai encore mais j'en ai comblé pas mal cette année. Je dois continuer car ce n'est pas encore ça mais il m'a aidé à ce que ça soit mieux.»

Plus décisif s'il jouait dans l'axe ?

«Aujourd'hui, la place qui est libre est à droite et on ne va pas dire à Neymar ou Cavani d'aller à droite»

«Non car aujourd'hui, on a un joueur qui met 40 à 50 buts par saison donc on ne peut pas se dire "si si si". Aujourd'hui, je suis en attaque avec ce qui se fait presque de mieux en Europe : Neymar à gauche, Cavani devant, il reste une place, vous la prenez et vous ne vous dites pas "si j'étais à gauche ou devant...". Aujourd'hui, la place qui est libre est à droite et on ne va pas dire à Neymar ou Cavani d'aller à droite. Non, c'est le football, ce sont des grands joueurs et ils ont travaillé toute leur carrière pour avoir la position qu'ils ont maintenant. C'est à moi de travailler pour avoir plus tard une position que je peux choisir. Chacun son rôle.»

La saison du PSG d'un point de vue collectif :

«Elle est bonne. Si on ne fait pas une fixette sur la Ligue des Champions, elle est bonne. Quand on entend PSG, ça rime tout de suite avec la Ligue des Champions... Mais quand on regarde au global, elle est bonne. Bien sûr qu'elle peut être mieux, on ne va pas se mentir et tout le monde le voit mais il y a du positif. »

Déjà la Coupe du Monde à 19 ans :

«C'est un rêve... C'est le Graal, ce qui se fait de mieux comme footballeur. J'étais supporter au dernier Euro, j'étais à l'Euro U19... Je n'ai même pas les mots pour l'expliquer. »

Champion du Monde à 19 ans, trop tôt ?

«Rien n'est jamais trop tôt. Si les choses vous arrivent, ce n'est pas par hasard. Si on est champions du monde, c'est qu'on l'aura mérité donc ça ne sera pas trop tôt. C'est vrai que je n'arrive pas à l'imaginer.»

L'élimination du PSG en C1, une bonne chose pour la Coupe du Monde au niveau physique ?

«De ce point de vue là, oui. Mais lorsqu'on se base de mon point de vue, j'aurais préféré être un peu plus fatigué et en Ligue des Champions. Mais du côté de la sélection, cela enlève des matches et des entraînements. En plus, on est déjà champions donc, même si on a un record à aller chercher, on peut quand même se reposer un peu plus et commencer à s'axer doucement mais sûrement sur cette Coupe du Monde»

La Coupe du Monde idéale ?

«Victoire. Contre n'importe qui (rire). Qu'on gagne contre le Brésil ou l'Égypte, ce n'est pas un problème. »

L'entretien se finit par une salve de questions où Mbappé répond rapidement :

  • Le favori pour la prochaine Ligue des Champions ? « Madrid »
  • Le joueur du PSG qui l'impressionne le plus ? « Je dirais Verratti. »
  • Qui va finir sur le podium en L1 ? « Monaco en 2e et une pièce pour le reste, cela ne me regarde pas (rires). »
  • L'absence de rivalité en L1, handicap pour la C1 ? « Non. Monaco, Lyon et Marseille sont de bonnes équipes mais c'est nous qui avons enlevé toute concurrence en mettant 20 points d'avance. On voit bien que c'est serré derrière et ils seraient derrière nous si on avait fait des faux pas. »
  • Ce qu'il n'aime pas dans le football ? « Les transferts ! Il se passe tellement de choses que t'as mal à la tête à la fin.»
  • Un regarde sur le football qui a évolué ces deux dernières saisons ? « Oui. Au niveau des transferts... »
  • Son idole ? « Il y en a plein car je pars du principe qu'on peut apprendre de tout le monde. J'ai admiré Cristiano Ronaldo dans ma jeunesse, vraiment beaucoup, Neymar et Messi aussi.»
  • Se sent-il titi parisien ? « Titi parisien, c'est formé au club et je ne le suis pas donc non. Je suis un Parisien de naissance mais pas un titi. »
  • Le défenseur de L1 le plus difficile à effacer ? « Glik ! »
  • L'entraîneur de L1 le plus charismatique ? « Emery.»
  • Macron est-il sympa ? « Oui, très sympa.»
  • S'il n'avait pas été footballeur ? « J'aurais travaillé dans le foot, à coup sûr. J'aurais fait en fonction de mes capacités. Peut-être entraîneur de jeunes.»
  • Le conseil qu'on lui a donné avant d'arriver au PSG qui lui a le plus servi ? « Reste toi-même. Il va t'arriver beaucoup de choses positives et négatives mais reste toi-même, c'est comme ça que tu t'en sortiras.»
  • Qui est Kylian Mbappé ? « Un jeune adolescent qui vit son rêve tous les jours. Tout simplement.»

Le replay en vidéo : 


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