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Son caractère, le public, la Champions League, ce qu'il manque, l'entretien de Cavani sur RMC (1e partie)

Publié le mercredi 2 mai 2018 à 19:28 par Philippe Goguet
Edinson Cavani était l'invité de RMC ce mercredi soir et il s'est confié durant près d'une demi-heure. Dans cette première partie, il revient notamment sur son caractère discret, la saison du PSG, sa relation fusionnelle avec le public du Parc des Princes ou encore ce que doit changer le club parisien pour progresser.

Discret dans la presse, Edinson Cavani s'est longuement confié à RMC ce mercredi au Camp des Loges et la radio a diffusé cette interview en deux parties d'un quart d'heure chacune. Dans cette première partie, il revient notamment sur son caractère à part, son statut de leader qu'il n'assume pas vraiment, mais aussi l'amour du Parc des Princes le concernant et, surtout, sur les changements que doit effectuer le PSG à l'avenir.

Son caractère et son envie sur le terrain

L'entretien mené par Christophe Dugarry commence en évoquant son caractère très discret : « Je n’aime pas beaucoup parler, je préfère faire sur le terrain et moins parler. Parfois, j’ai aussi besoin de parler un peu pour montrer mon visage, c’est normal. Par moments, on parle beaucoup de la même chose et ce n’est pas important. Il y a des périodes où c’est bien de parler, pour exprimer ses sentiments et ce qui se passe durant la saison mais parler tout le temps à la presse… Je n’ai rien contre la presse mais je suis comme ça. Je préfère parler moins et essayer de parler de façon plus juste. »

C’est ensuite sa fameuse envie sur le terrain qui est mise en avant. Il s’explique : « Il y a des moments auxquels je repense, je me rappelle de la façon dont j’étais quand j’étais petit. J’ai toujours fait les choses au maximum. Je courais beaucoup, je fais toujours tout à fond. Quand je rentre chez moi à Montevideo, je me rappelle aussi de mon père qui était le coach de ma 1e équipe, pas professionnelle, j’avais 13 ans il me dit de venir pour voir les vestiaires mais que je ne vais pas jouer, juste pour voir les vestiaires : « tu es petit, tu as besoin de comprendre beaucoup de choses mais je vais te prendre avec moi. » C’est à ce moment-là que j’ai compris que j’avais besoin de courir beaucoup, de m’appliquer sur ça et pas seulement dans le football mais dans la vie aussi. C’est ma nature, c’est Dieu qui m’a donné la force d’être comme ça. J’essaye chaque jour de faire le maximum à chaque instant. Tout à fond, toujours. J’arrive parfois cuit à la fin de la journée sincèrement, mentalement et physiquement. Mais c’est ma manière de vivre. »

«Je ne sors pas à l'entraînement juste pour me faire voir »

La question se porte ensuite sur l’entraînement : « Je le dis toujours : quand je suis prêt à sortir sur le terrain, je suis prêt à tout donner. Si je ne suis pas prêt à sortir sur le terrain et à m’entraîner, c’est inutile de sortir, autant rester à l’intérieur et faire de la récupération. Je ne sors pas juste pour me faire voir. Chaque entraînement, j’essaye de m’exprimer au maximum, pour bien travailler, car je pense que tu joues comme tu t’entraînes. C’est en étant comme ça à chaque entraînement, avec la fatigue, que tu vas réagir de la même façon durant les matches quand tu es en difficulté. C’est pour ça que j’essaye de faire le maximum. »

Son caractère est de nouveau mis en avant, notamment son côté anti-star : « Je fais tout ça parce que cela fait partie du football maintenant mais je préfère la vie plus intime, avec mes amis et ma famille, la tranquillité et la nature. La chasse ? J’aime beaucoup la pêche ! La chasse, c’est quelque chose de normal dans mon pays et j’ai vu que c’était quelque chose d’ancien ici, c’est le moins le cas en Uruguay. Je sors seulement dans la nature, à la pêche. Je n’y ai pas emmené mes coéquipiers non non (rires). J’y suis allé une fois avec un des tontons (un intendant) mais il faut des permis, c’est compliqué. »

L'histoire d'amour avec le Parc des Princes

« Une histoire d’amour qu’il n’a pas été facile de créer à mon arrivée »

C’est ensuite son histoire d’amour avec le public parisien qui est mise en avant et le joueur est touché : « Oui, bien sûr, c’est un peu une histoire d’amour qu’il n’a pas été facile de créer à mon arrivée. Je suis passé par des moments difficiles lors des deux ou trois premières années. J’avais envie de jouer en attaque mais je n’en n’avais pas la possibilité. Je voulais jouer en attaque. Mais si le coach a confiance et me fait jouer sur le côté, c’est qu’il pense que je peux donner des choses importantes à l’équipe. J’étais content de ça et j’essayais de faire le maximum. J’ai fait trois saisons sur le côté, j’essayais tout le temps de marquer aussi car c’est quelque que je sais faire. Cela a commencé doucement mais c’est comme le travail, cela paye à la fin et c’est ce qui s’est passé concernant mon histoire d’amour avec les supporters de Paris. Doucement, ils ont commencé à reconnaître le travail, les sacrifices et c’est important, très important. Arriver doucement à obtenir des choses, c’est une des choses qui me rend le plus fier. Je suis très content de ça et j’espère continuer à gagner des choses avec mon équipe, le club et les supporters. »

Après l’individu, c’est le bilan collectif qui est au centre des débats : « C’est une saison où nous avons maintenu la régularité, sauf peut-être en Champions League où on aurait aimé continuer. Mais nous n’avons pas fait les choses pour continuer, d’où notre élimination. Après, sur la saison, le championnat, les coupes, nous avons été réguliers dans ces compétitions même s’il reste encore la finale de Coupe de France. Mais être sorti de la Ligue des Champions, c’est quelque chose qui reste car c’était un objectif important, comme le championnat et les coupes. Mais la Champions League , c’est quelque chose de spécial. Mais c’est difficile. »

Ce qui manque au PSG pour aller plus loin

«Être un peu plus uni, ensemble, s’exprimer un peu plus comme un groupe de frères, comme une famille, pas seulement comme une équipe. »

Il est ensuite lancé sur ce qu’il a manqué au PSG pour aller plus loin : « Nous avons appris un peu à toutes les saisons, avec un peu d’expérience à chaque fois, mais ce n’est pas l’expérience qui te fait gagner les matches. Nous avons fait des erreurs, c’est normal, et il nous a manqué des choses pour y arriver. J’essaye de donner mon message à l’équipe et au club. Pour moi, le foot c’est comme la vie, on doit tous donner le maximum et être toujours ensemble. De la solidarité manquante ? Peut-être pas mais peut-être être un peu plus uni, ensemble, de s’exprimer un peu plus comme un groupe de frères, comme une famille, pas seulement comme une équipe. » Après un monologue de Dugarry sur le Real hier soir et son abnégation, Cavani reprend : « Ce sont des petits détails qui sont compris si tu avances. Etre plus uni, plus compact, comme une famille. J’ai toujours fait ça dans ma sélection, en Uruguay. Nous sommes une famille, un groupe, c’est très spécial et pas seulement parce qu’il y a des grands joueurs. Nous sommes des amis, une famille. »

Il lui est alors demandé comment obtenir ça avec le PSG : « On a besoin de temps pour réussir ça, pour accomplir beaucoup de choses. En Uruguay, cela fait 12 ans que Tabarez (le sélectionneur, ndlr) a commencé son processus de sélection. Ce n’est pas arrivé dès la première année que la sélection est devenue comme ça. Nous sommes passés par beaucoup d’expériences négatives et nous avons besoin de temps, d’être calmes, d’être conscients qu’il y a des choses à améliorer. »

«Le club a besoin de trouver la ligne pour qu’on marche tous ensemble. »

Dugarry lui fait remarquer que les joueurs du PSG semblent penser à eux avant de penser au groupe. Cavani lui répond : « Je comprends ce que tu veux dire. C’est ce qui te fait faire des fautes et ne te donne pas la possibilité de faire des passes importantes. C’est un peu la sensation que nous avons chacun de nous au fond de lui, qu’il pense plus à lui qu’à l’équipe. Le club sait aussi ce genre de choses mais il a besoin de trouver la ligne pour qu’on marche tous ensemble. »

Il est alors proposé à Cavani de devenir cet exemple, ce leader : « Je suis un profil très tranquille, je ne joue pas pour être un leader. Si des coéquipiers pensent cela de moi, cela me fait plaisir. Je joue au football, j’essaye de faire le maximum. Je ne ressens pas la responsabilité de dire que c’est ça que nous devons faire pour y arriver. Ce que nous devons changer est clair mais c’est pour ça que je dis qu’on a besoin de temps pour nous connaître tous, on a besoin de passer par des mauvaises expériences pour savoir qui est vraiment avec le groupe, qui a l’envie d’obtenir des choses importants. Et pour moi, le club est aussi important dans cette période. »


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