Alors que le PSG a livré un match très différent de ce qu'il propose habituellement face au Bayern, Unai Emery a répondu à la presse sur des détails tactiques. Il est notamment revenu sur les systèmes de jeu que son équipe travaille et la façon dont elle gère la possession du ballon.
Si le PSG s'est offert le scalp d'un grand nom européen ce mercredi en Coupe d'Europe en battant le FC Bayern 3-0, les Parisiens ont toutefois livré une prestation très différente de ce qu'ils proposent habituellement avec une possession de balle minimale et beaucoup de contres, le tout alors qu'ils évoluaient pourtant dans leur 4-3-3 censé leur offrir de la maîtrise au milieu du terrain. Devant la presse, l'entraîneur Unai Emery est revenu vendredi sur cette particularité, évoquant à la fois ses systèmes de jeu et le rapport de son équipe avec la possession du ballon.
Trois systèmes travaillés
Lancé sur ce sujet par un journaliste, il va tout d'abord commencer par faire un petit rappel sur les divers dispositifs tactiques à sa disposition :«Nous sommes préparés pour travailler avec différents systèmes sur le terrain, basés sur nos forces, comment nos joueurs sont le mieux positionnés sur le terrain et l’animation. Le 4-3-3 est le premier système que nous avons travaillé et nous pensons que c’est une force pour nous avec trois joueurs dans l’axe pour la possession du terrain et le pressing.»
Pour autant, le coach parisien refuse de s'arrêter à ce seul 4-3-3 et complète : «Mais nous avons aussi besoin d’avoir d’autres systèmes, avec d’autres joueurs, pour les différents matches. On peut avoir trois joueurs dans l’axe avec deux (relayeurs) et un (défensif) ou un (offensif) et deux (défensifs). L’autre possibilité que nous pouvons aussi travailler et qui servira peut-être à un moment dans la saison, comme ce qui s’est passé à Metz, c’est de jouer en 4-4-2 avec deux attaquants dans l’axe comme Edinson (Cavani) et Kylian (Mbappé).»
«Le plus important c’est l’équilibre : nous le cherchons à tous les matches.»
Mais le tacticien va toutefois vite faire du système une donnée secondaire : «Mais le plus important c’est l’équilibre : nous cherchons l’équilibre à tous les matches, avec nos forces et avec l’exigence que nous imposent les équipes adverses. C’est pour ça que, mercredi, nous avons vu un match où notre équipe s’est bien adaptée durant les 90 minutes. Après, le plus important c’est le positionnement sur le terrain avec et sans le ballon. Normalement, nous sommes une équipe qui a la possession du ballon à 60, 65 ou encore 70%. Lors du match contre le Bayern, nous étions à 40% contre 60% au Bayern.»
Des cas peu visibles mais travaillés
«Nous avons travaillé lors des entraînements les trois positionnements qui sont demandés»
Son équipe s'est donc retrouvée dans une situation théoriquement inconnue. Emery soutient pourtant le contraire :«Nous avons travaillé lors des entraînements les trois positionnements qui sont demandés : le positionnement pour faire un pressing haut sur le terrain afin de récupérer vite le ballon, le positionnement au milieu pour la récupération du ballon afin que nous jouions ensuite et, celui qui s’est le plus passé, un positionnement bas pour quand l’équipe adverse pousse et est près de notre surface, de notre but.»
Et à l'heure de faire les comptes, le coach est heureux de ce qu'il a vu : «L’équipe a bien travaillé lors des moments qui le demandaient, nous avons bien défendu, avec beaucoup de solidarité et de discipline.» Il revient aussi sur le style de jeu nouveau aperçu, avec moins de possession et plus de contres : «Et c’est pour ça que nous avons pu voir mercredi plus de choses sur la transition, une chose très importante avec la capacité de nos joueurs. C’est une autre de nos forces.»
Cette saison, c'est la première fois que le PSG peut jouer de la sorte et Emery y voit surtout une bonne base d'analyse pour le futur, même si cela a peu de chances de servir dans l'immédiat : «Tous les matches donnent beaucoup d’informations et vont être différents. Demain, Bordeaux aime aussi le ballon, la possession et cela va nous demander beaucoup de choses mais tout le travail que l’on va faire servira à surmonter les difficultés posées par l’adversaire.»
Bordeaux, nouveau challenge
«Sur le terrain, vous pouvez imposer votre personnalité, votre idée.»
Dès ce week-end, Bordeaux risque en effet d'imposer un challenge très différent au PSG et ce même si les Girondins aiment le ballon selon le coach : «La personnalité de Bordeaux est comme ça et ils ne vont pas beaucoup changer contre nous.» Mais le même coach apporte vite un bémol et rappelle que c'est aussi au PSG de leur prendre la balle : «Sur le terrain, vous pouvez imposer votre personnalité, votre idée et l’équipe adverse ne peut pas faire plus dans son travail tactique. C’est pour ça que ce match va nous demander d’avoir de la possession, avec une bonne mise en place sur le terrain pour avoir le ballon et attaquer. Et quand Bordeaux aura le ballon, il faudra faire pareil au niveau de la récupération. Quand nous allons récupérer le ballon, il faudra aussi vite faire des transitions rapides.»
Le coach va finalement conclure sa tirade par un point qu'il avait déjà abordé, à savoir le besoin de maîtriser toutes les phases de jeu pour être performant au haut niveau : «Normalement, en championnat, nous jouons plus contre des équipes qui jouent bas contre nous et jouent vite en transition mais, dans le football, tu as besoin de tout travailler. Regardez ce qui s’est passé mercredi : nous avons eu besoin de défendre plus bas et nous avons eu plus d’options pour faire des transitions. Et contre Bordeaux, il risque de se passer beaucoup de choses comme ça.» Et ce PSG différent vu contre le Bayern pourrait donc ressurgir.
