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Système, vestiaire, adaptation, Emery se livre avant PSG/OM

Publié le samedi 22 octobre 2016 à 13:09 par Matthieu Hummel
Unai Emery a accordé une longue interview aux lecteurs du journal Le Parisien, abordant de très nombreux thèmes à cette occasion. Morceaux choisis.

Son arrivée à Paris :

Mon évolution comme entraîneur a suivi une progression. J'ai 44 ans et j'entraîne depuis douze ans. A Paris, la dimension et l'exposition du club sont plus importantes, mais le travail reste le même. Pour moi, qu'ils jouent en L 2 ou au PSG, les joueurs sont les mêmes. Le PSG est un top club, et ce qui le caractérise, c'est l'exigence. Celle qui pousse à travailler mieux, à s'améliorer et à gagner. L'exigence, c'est positif. La pression, c'est négatif.

Ce qui l'a dérangé ou surpris à Paris :

Quand j'ai signé, un joueur m'a dit : les médias à Paris, c'est très difficile. Et aujourd'hui même (NDLR : jeudi), un membre espagnol de mon staff m'a aussi rappelé qu'Aimé Jacquet avait quitté la sélection après la victoire en Coupe du monde car il n'avait pas aimé le traitement médiatique qui lui avait été réservé. Et pourtant, c'est un grand entraîneur, français de surcroît. C'est comme ça, en Espagne c'est pareil. Pour me protéger , je me réfugie dans le travail. Après une défaite, je vais revoir le match quatre, dix fois, et chercher les pistes pour s'améliorer.

Le système de jeu parisien :

Je lis beaucoup de choses, notamment que je joue en 4-3-3 donc que j'aurais repris le système de Laurent Blanc. Mais je me suis simplement adapté aux joueurs. J'ai entraîné beaucoup d'équipes et j'ai utilisé de nombreux systèmes : le 4-4-2, le 4-1-4-1, puis le 4-2-3-1 à Séville, car c'était le meilleur pour cette équipe. Donc, en arrivant à Paris, j'aurais dû reconduire ce système ? Je ne vois pas pourquoi j'aurais tout changé alors que cette équipe avait ses repères. Maintenant, tout en conservant les points positifs, je vais me servir de cette base pour améliorer certains aspects importants. Mais c'est très long.

Le PSG en demi-finale de C1 dès cette saison ?

Le football, c'est un chemin (il se lève et s'avance vers le panneau où figurent les sponsors du club). Aujourd'hui nous sommes ici (il montre le côté gauche du panneau), et nous voulons arriver ici (il montre la droite). Pour cela nous allons faire quoi ? Un saut ? Bien sûr que non, car nous avons besoin de passer par des étapes. Alors oui, l'objectif est clair, nous voulons gagner la Ligue des champions mais nous avons besoin de travailler. Pour cela, nous devons créer une mentalité d'équipe. J'insiste auprès des joueurs sur l'amour qu'ils doivent porter à leur travail, la passion qu'ils doivent y mettre et l'envie de toujours faire plus pour le collectif. Par exemple, si un joueur prend un coup de pied (il mime le coup et pousse un cri de douleur), aaah ! Je veux que son partenaire ait mal à sa place et ne s'en désintéresse pas. Je parle beaucoup avec les joueurs et je sais quels joueurs sont réceptifs et lesquels ne m'écoutent pas. [Ceux qui n'écoutent pas sont-ils ceux qui ne jouent pas ?] Non, car mon travail est de les convaincre de m'écouter. A Séville, j'ai convaincu tous les joueurs de me faire confiance, et c'est pour cela que nous avons gagné trois fois la Ligue Europa. Mais les joueurs t'écoutent quand tu as gagné leur respect. Aujourd'hui nous n'y sommes pas encore arrivés, mais cela passe par du travail et des résultats.

Le mercato hivernal : 

Pourquoi parler du mercato ? Ce qu'on pense aujourd'hui aura changé dans deux mois. Il y a quelques semaines, la question centrale était : est-ce que Cavani est le bon buteur pour cette équipe ? Le match d'après, il a quatre occasions et il marque quatre buts. Je peux simplement vous dire que j'ai confiance dans mon effectif. Ensuite, on réfléchira au moment du mercato. Et, qui sait, c'est peut-être l'entraîneur qui changera ! C'est possible (rires). [...] Le président m'a dit qu'il allait signer Cristiano Ronaldo et Messi. C'est une information mais elle reste entre nous (rires). Bon, c'est une blague. Le vrai défi est ailleurs pour moi. Quand je suis arrivé à Paris, il n'y avait qu'un joueur du PSG en équipe nationale, Matuidi. Je me suis dit : « Comment la meilleure équipe de Ligue 1 ne peut avoir qu'un joueur en équipe de France ? » Aujourd'hui, ils sont trois (NDLR : Areola, Kurzawa, Matuidi).

L'intégration des jeunes du centre de formation : 

J'ai essayé de faire venir Adrien Rabiot quand j'étais à Séville. Mais il est parti en prêt (NDLR : à Toulouse en janvier 2013) et ensuite, il est resté ici à Paris pour grandir. Alphonse Areola, lui, a été prêté trois saisons (Lens, Bastia puis Villarreal) pour atteindre le niveau où il est aujourd'hui. Ce sont des exemples à suivre. J'aime travailler avec les jeunes joueurs mais, avant de leur donner ma confiance, le processus est long. Augustin et Ikoné sont entrés en jeu, Kimpembe a beaucoup joué. C'est une grande responsabilité de jouer au PSG. Plus ils joueront, mieux ça ira pour eux.

Impressionné par un joueur depuis son arrivée ?

Je n'aime pas beaucoup parler des cas individuels. Mais Maxwell et Thiago Motta sont des exemples. J'apprends beaucoup d'eux, car ce sont des joueurs qui ont beaucoup gagné. Ils t'écoutent avec respect et te donnent de la confiance.

Le cas Ben Arfa :

J'agis toujours pour le bien de l'équipe, qu'il s'agisse de Ben Arfa ou d'un autre joueur. Hatem travaille bien à l'entraînement. Mais quand je décide de faire jouer Ikoné (NDLR : face à Nancy), c'est une décision mûrie. Hatem a joué trois fois 15 minutes (NDLR : contre Bordeaux, Nancy et Bâle). Maintenant, c'est à lui de gagner sa place. Cela fait partie de la concurrence.

NB : Propos recueillis par Le Parisien


Vous pouvez retrouver les commentaires de l'article sous les publicités.

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