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Thiago Silva : «Avec Emery, nous sommes à peine au commencement»

Publié le vendredi 10 février 2017 à 18:28 par Philippe Goguet
A quelques jours de PSG/Barça, le capitaine du PSG Thiago Silva s'est longuement confié au journal Le Monde concernant la rencontre à venir mais aussi Emery, son rôle de capitaine ou encore l'évolution du club. Morceaux choisis.

PSG/Barça l'heure de vérité pour le PSG ?

«C’est vrai que nous avons enchaîné les rencontres contre le Barça et que toutes n’ont pas tourné de la meilleure manière, avec des éliminations à la clé [en quarts de finale en 2013 et 2015]. Quand nous l’avons battu [3-2] au Parc [en septembre 2014], en phase de groupes, ce n’était qu’un match de « classement », sans impact. Mais nous nous connaissons bien. [...] Je crois que le moment est opportun pour nous. Mais on ne peut pas affirmer que l’on va se qualifier et que nous allons gagner la Ligue des champions. C’est clair que l’objectif du club est de la remporter. On doit continuer sur ce chemin. Unai Emery nous a apporté des choses positives, des choses que nous n’avions pas les autres années. Tout cela doit nous permettre de surprendre le Barça. [...] Messi est l’un des meilleurs du monde. Il est quasi imparable, mais nous allons faire des séances vidéo pour essayer d’identifier les secteurs où il est le plus en difficulté. Notre préparation va beaucoup tourner autour du trio MSN afin de tenter d’étouffer leurs actions offensives, pour qu’ils restent plus longtemps avec la balle en position basse. Parce que, quand la balle arrive au trio de devant, on doit alors faire du marquage individuel. Et c’est très compliqué…»

Les échecs du PSG en quarts de finale : 

«Le fait d’avoir été sorti par City a été une grande déception. Comme par le passé, je crois que nous n’avons pas été éliminés sur le match retour à Manchester mais plutôt lors du match à Paris, qui s’était terminé à 2-2 alors que nous étions devant au score. Chaque fois que nous avons échoué en quarts, c’est parce que nous avions pris un but à la maison. Et cela a rendu les choses très compliquées. C’est pourquoi il faut être très concentré pour ne pas en prendre à domicile lors du match aller. Le match retour serait ainsi plus ouvert, avec davantage de jeu, comme le PSG aime les jouer. Maintenant, je ne peux pas vous donner l’astuce magique pour passer les quarts. Mais je peux vous assurer que nous allons travailler énormément pour d’abord passer le Barça, puis passer les quarts. C’est certain qu’un de nos rêves s’envolerait trop tôt en cas d’élimination, d’autant plus que nous étions en quarts lors des quatre éditions précédentes. Mais la saison ne peut pas s’arrêter à cause de cela. Le championnat est, lui aussi, important. [...] Cette année ou plus tard, l’heure du PSG va arriver. Son projet va obtenir d’autres succès.»

La « méthode Unai Emery » :

«Il est fasciné par le foot, passionné par ce qui se passe tactiquement sur le terrain. C’est pour cela qu’il a obtenu des succès, à Séville, en gagnant trois Ligues Europa consécutives [2014, 2015, 2016]. Sa passion motive tous ceux qui sont autour de lui. En dehors du terrain, il travaille beaucoup la tactique, va dans le détail. Et c’est sûr que cela nous avait manqué à certaines occasions par le passé. Lors des phases éliminatoires, un petit détail peut faire la différence. Et c’est sur ce détail qu’il attire notre attention. On assimile ainsi ses exigences au fil de la saison.»

L'ère Blanc :

«Je n’aime pas faire des comparaisons, car chaque entraîneur a sa méthode de travail. Blanc avait un caractère très tranquille. Emery a un caractère électrique. Chacun a son style. Blanc a été très bien accepté par l’effectif. Nous avons joué trois ans avec lui, nous avons gagné trois championnats, nous sommes arrivés trois fois en quarts de la ­Ligue des champions. Malheureusement, des petits détails nous ont empêchés d’aller plus loin. Avec Emery, nous sommes à peine au commencement. Il est arrivé avec de nouvelles choses. Les débuts ont été très difficiles du fait de ce changement de coach, de staff technique, de méthodes de travail. Nous avons eu quelques difficultés, mais nous avons trouvé le bon réglage aujourd’hui. Nous sommes sur un chemin plus solide et la tendance est à l’amélioration.»

L'après Blanc/Zlatan : 

«Tout changement induit une certaine période d’adaptation jusqu’à ce que vous preniez le rythme voulu. Mais je crois que nous nous sommes adaptés assez rapidement du fait de l’expérience de nos joueurs, sur laquelle Emery a pu s’appuyer. Que Maxwell, Thiago Motta, Blaise Matuidi et moi soyons restés a été important. Car nous sommes là depuis pas mal de temps, et nous connaissons la façon de jouer de chacun. [...] Quand vous perdez un joueur (Zlatan) qui a pratiquement fait démarrer le « projet PSG », qui lui a donné de la visibilité dans le monde entier, c’est clair que vous avez des difficultés pour installer de nouveaux éléments dotés de la même image. Nous dépendons d’autres joueurs. [...] Le changement nécessite de l’écoute, de la compréhension, et nous ne comprenions pas la façon dont il voulait que nous jouions. Il nous passait un message et nous en entendions un autre. Cela a créé un peu de confusion. Mais après la première réunion entre nous, on s’est mis à se comprendre, c’est pour cela que cela a fonctionné. Nous avons compris ce qu’il voulait et il a compris ce que l’équipe avait fait lors des dernières années. Nous avons « joint l’utile à l’agréable » et l’équipe s’est ainsi bonifiée.»

Son rôle de capitaine au PSG ?

«Le rôle du capitaine n’est pas seulement sur le terrain. En dehors, c’est aussi compliqué. Tous les joueurs sont différents. Vous devez savoir comment leur parler. La manière de parler à Presnel Kimpembe [21 ans] n’est pas la même que pour Serge Aurier [24 ans]. Chacun reçoit les messages différemment. Vous devez avoir l’intelligence de comprendre le joueur, de savoir comment lui parler quand on prend un but. Cela ne sert à rien de chercher des coupables, de dire « c’est ta faute ». Le capitaine a un rôle très difficile mais enrichissant. Au PSG, on est le leader de grands joueurs, avec de grandes personnalités. Pour les mener au top, il faut avoir de la patience, dégager de la sérénité. [...] Je parle souvent pendant l’échauffement. En fonction du match, je parle plus ou moins et suis secondé par les ­vice-capitaines, Motta et Matuidi. Il y a des matchs où l’on n’a pas besoin de parler. Et contre le Barça, il ne sera pas utile de dire quoi que ce soit, car la motivation, la volonté seront déjà là. On a besoin de davantage de concentration qu’avant un match de Ligue 1 contre une équipe moins renommée. Un mot de trop peut en troubler certains. Alors, je vais laisser tout le monde penser à ce qu’il doit faire, la tête reposée. Nous ne savons pas ce qui va se passer mais nous allons faire un grand match car nous sommes en train de très bien nous préparer.»

Nb : Propos recueillis par Le Monde. L'entretien en intégralité est disponible sur le site web du journal, une lecture vivement recommandée.


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