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Thomas Meunier par lui-même : le postier devenu footballeur

Publié le mercredi 13 juin 2018 à 12:33 par Julien Peschaux
Quand Thomas Meunier se raconte sur le site Player's Tribune, c’est à l’image de sa communication : sur un ton caustique avec une certaine fierté sous-jacente, il évoque son chemin serpenté qui a bien failli ne jamais s’achever sur les terrains du football professionnel, des petits boulots au Parc des Princes, en passant par son échec au Standard de Liège et sa première sélection chez les Diables Rouges. Du Meunier premier choix.

Thomas Meunier a eu l’occasion de raconter sa vie par l’intermédiaire du Player’s Tribune, un site permettant aux joueurs de raconter leur histoire à la première personne. À sa manière, il évoque des débuts compliqués, une trajectoire qui aurait pu se dévier définitivement du football avant la consécration de ses rêves : l’accession à un grand club belge et à l’équipe nationale, mais aussi sa signature au PSG et sa paternité.

Le jeune Thomas grandit à Sainte-Ode, en Belgique, « au milieu de nulle part », où « tu pouvais aller à l’école, jouer au football et faire de la gymnastique. C’était à peu près tout ». À l’âge de 13 ans, après notamment le divorce de ses parents qu’il a très mal vécu, il obtient une place au centre de formation du Standard de Liège, même s’il n’était pas forcément ravi de ce privilège : « C’est que c’était loin de notre village, donc je devais partir dans un pensionnat près de l’académie. Au début, je ne voulais même pas y aller. Mais c’était une grande opportunité. »

Pourquoi évoque-t-il cette fonction de postier ? Parce qu’à 18 ans, et alors qu’il « luttait pour vivre du football », Thomas Meunier a travaillé pour la poste belge pendant deux mois, avant de jeter l’éponge, car quand il rentrait chez lui, il « était si épuisé qu’il pouvait dormir tout le reste de la journée ». Et puis il a trouvé un autre job dans une usine automobile. Rien d’exceptionnel dans la vie d’un jeune homme, sauf que celui-ci, huit ans plus tard, « se prépare à jouer la Coupe du Monde », et « joue avec Neymar ».

Ses mésaventures avec les petits boulots, il les a connu car à 15 ans, il a été renvoyé de l’académie du Standard de Liège : « Un jour, quand j’avais 15 ans, mon entraîneur m’a convoqué ma mère et moi. Je ne savais pas de quoi il s’agissait. Je n’en avais aucune idée. Nous nous sommes assis et tout ce qu’il a dit était: « Nous libérons Thomas. ». L’adolescent est alors « en état de choc ».

Mais celui-ci va rebondir de manière inattendue. En 2010, sa mère « supplie » l’entraîneur de Virton, en 3ème division avec des « salaires d’environ 400 euros par mois », de le tester lors d’un match : « Nous avons gagné 15-3 et j’ai marqué 10 buts. L’entraîneur est venu me voir après le match et il m’a demandé le numéro que je voulais. ». Puis, le joueur devient une légende sur la plateforme de vidéos Youtube, presque à son insu : « des choses étranges ont commencé à se produire ». Alors que celui-ci évoluait en tant qu’attaquant, il a « commencé à marquer ces buts incroyables » : « Pied gauche, pied droit, de la tête; de 10 mètres, de 50 mètres. C’était fou. Et je ne m’en rendais même pas compte, mais les gens filmaient mes buts et les mettaient sur YouTube. »

La renommée du joueur de 3ème division qui travaille à l’époque dans une usine automobile arrive bientôt aux oreilles des grands clubs belges, et c’est le Club de Bruges qui souhaite le recruter. Le club préféré de son grand-père, et donc un grand évènement pour lui, comme il le décrit : « c’était un tel moment de fierté pour moi, car mes grand-parents avaient aidé à m’élever ». Et en 2013, c’est une première sélection avec les Diables Rouges qui arrive : « Je me souviens de ma mère qui me disait que tous les gens du village l’appelaient  ».

Puis arrive l'année 2015 et une succession d’évènements tous aussi remarquables pour lui : « Imaginez : en décembre mon fils arrive, puis je deviens champion de Belgique avec le Club de Bruges, ensuite je joue l’Euro 2016 et je signe au Paris-Saint–Germain. Tout ça en six mois. ». Et il « espère une répétition » : alors que sa femme est à nouveau enceinte, il jouera la Coupe du Monde avec la Belgique cette année et est déjà champion de France avec le PSG.

Il espère « que son fils ne lui demandera pas comment il en est arrivé là ». Parfois, il raconte qu’il est au lit avec sa femme, qu’il la regarde et lui demande : « Debora, est-ce que tu te rends compte que je joue pour Paris ? ». Il se rappelle qu’aucun de ses camarades du centre de formation de Liège n'est devenu footballeur professionnel, à part lui, qui ne partait pourtant pas favori. Et il conclut en beauté sur son rêve éveillé : « Boire du café dans une usine automobile et se retrouver à jouer avec Neymar. La vie n’est pas censée se passer comme ça. »


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