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Trapp, les prémices du compromis

Publié le jeudi 30 novembre 2017 à 18:32 par Philippe Goguet
Six mois après son dernier match officiel avec le PSG, Kevin Trapp a retrouvé les terrains face à l'ESTAC. Si son match a été bon, ce sont surtout les perspectives d'avenir de l'Allemand qui méritent attention. Cette première titularisation en championnat, ainsi que les déclarations d'Emery, laissent à penser que le gardien pourrait même jouer un peu plus que prévu. Et ainsi le convaincre de finir la saison dans un compromis qui pourrait être gagnant pour les deux parties.

De retour six mois après

Son dernier match sur cette pelouse du Parc des Princes qu'il fréquente depuis juillet 2015 remontait au 20 mai dernier, à l'issue d'un triste PSG/Caen (1-1) qui avait conclu le championnat de France 2016/2017. Ce jour-là, comme un certain Giovani Lo Celso, Kevin Trapp allait vivre sans le savoir son dernier match au PSG comme titulaire. Suite une intersaison mal gérée, entre vacances raccourcies et boulettes en amical, l'Allemand de 27 ans s'est finalement retrouvé sur le banc à regarder Alphonse Areola s'imposer malgré un début de saison balbutiant.

Si Unai Emery avait prévenu que certains allaient avoir du temps de jeu, c'était malgré tout une surprise de voir Trapp être aligné en championnat lors de cette 15ème journée coincée en semaine. Comme le coach l'a expliqué après le match, «il travaille très bien tous les jours, à tous les entraînements. Il a joué avec l'équipe nationale et nous avons parlé du moment où il peut jouer quelques matches pour ne pas perdre le rythme ni la place qu'il a dans le groupe.» Si le coach parisien va bien préciser que sa hiérarchie des gardiens n'allait pas changer, il a aussi mis en avant son portier remplaçant, expliquant que «Kevin mérite de jouer des matches.»

Après deux ans comme titulaire, c'est désormais avec le statut de remplaçant que Trapp vit au quotidien. Et pour cette première depuis six mois, équipe nationale mise à part, il a évoqué sa quiétude après la partie : «Je n’avais pas le trac, je n’avais pas peur. C’est évidemment différent d’enchaîner. Mais mon rôle est le même, il faut arrêter le ballon ! Je me suis bien senti. Il faut être présent et décisif quand il faut. L’important, c’est la victoire, et le clean-sheet aussi.»

Le plus important pour un remplaçant qui a enfin sa chance est d'être bon, et l'Allemand l'a globalement été. S'il y a bien une ou deux prises de balle un peu louches qui ont fait passer un frisson, il a dans l'ensemble rendu une solide copie avec deux vrais arrêts sur sa ligne, à des moments importants qui plus est. Unai Emery le savait déjà, il en a la confirmation, son gardien est une doublure dont beaucoup de clubs feraient un titulaire. De tous les remplaçants alignés mercredi soir, il est même probalement l'un des rares à avoir marqué des points. Dommage pour lui, il part de plus loin, poste oblige.

«On s’entend bien avec le coach et on s’est mis d’accord, je devais être prêt au cas où.»

Malgré une situation compliquée, sa relation avec le staff reste bonne comme il l'a expliqué après cette première de la saison : «Ce n’était pas une surprise pour moi, parce qu’il y a des échanges avec le coach. Je ne savais pas quand j’allais jouer ni si j'allais jouer. Mais il y a quelques temps, on a eu une discussion avec le coach. On s’entend bien  et on s’est mis d’accord, je devais être prêt au cas où. On s’entraîne dur à chaque entraînement pour être prêt dès que le coach fait appel à nous. Aujourd’hui, c’était le cas. Ça faisait longtemps que je n’avais pas joué, mais, vu l'entraînement, je savais qu’il n’y aurait pas de problèmes. Je suis surtout content d’avoir pu jouer.»

Jouer, la quête permanente

«Pour aller à la Coupe du monde, il faut jouer, et surtout régulièrement.»

Car malgré ce match, sa bonne performance et son statut de troisième gardien actuel de la Mannschaft, Trapp sait que tout tient à un fil, particulièrement une saison de Coupe du Monde. Avec peu de matches à jouer, il ne peut se louper. Pire, son temps de jeu dépendra plus que jamais de ses partenaires du champ. Si ceux-ci n'assurent pas dans les coupes nationales, qu'il devrait logiquement jouer, il pourrait bien passer six prochains mois pratiquement sans temps de jeu, un vrai souci pour lui : «Pour aller à la Coupe du monde, il faut jouer, et surtout régulièrement. C'est normal, je n'ai jamais vu un coach sélectionner un joueur qui n'a pas joué.» 

L'autre solution pour jouer consiste à partir et la piste du Borussia Dortmund revient souvent. Le club de la Ruhr a pourtant prolongé dernièrement son titulaire Roman Bürki pour plusieurs saisons tandis que le remplaçant local est une légende du club, un certain Roman Weidenfeller. Concernant le mercato, le gardien du PSG reste donc prudent : «On verra ce qu'il se passe, ce n'est pas le moment de parler de mon avenir. Cela se rapproche mais on a encore 6 ou 7 matches à gagner et on verra ce qui se passera durant la petite trêve. Mais, pour l'instant, je suis content ici malgré la situation et j'ai des bons échanges avec mes entraîneurs, ce qui est important.»

Emery avance ses atouts

Il y a peu, le PSG a fait passer le mot qu'il était hors de question que le gardien remplaçant parte cet hiver, Paris ne pouvant pas se retrouver avec le jeune Rémy Descamps, 0 match au plus haut niveau, comme doublure d'Areola. Il va donc falloir trouver une solution qui convienne à toutes les parties. Si imaginer du temps de jeu en Ligue des Champions va être compliqué, l'Allemand peut visiblement espérer jouer en Ligue 1 comme ce PSG/Troyes l'a montré. Et plus Paris aura de l'avance, plus Trapp aura des chances de jouer, le turnover devenant plus facile à mettre en place. En ajoutant les coupes nationales, et pour peu que le PSG aille loin, Trapp peut espérer jouer une petite vingtaine de matches dans la saison, soit dix de moins que l'an passé.

Est-ce que cela sera suffisant pour retenir le gardien ? Ce sera là l'un des grands enjeux du mercato hivernal. Si une bonne offre arrive pour les deux parties, la question se posera réellement, quitte à forcer le PSG à aller chercher un vétéran pour devenir la doublure d'Areola. De son côté, Emery a déjà avancé ses pions dans ses déclarations d'après-match et, l'air de rien, a mis en avant les deux atouts dont il dispose : un possible temps de jeu gagné au mérite, forçant au passage l'Allemand à pousser Areola au quotidien, et sa place dans le groupe. Car, comme il l'a confié, Trapp est bien au PSG, et y être remplaçant ne l'a pas encore éloigné de la Mannschaft.

Du côté du joueur, il faudra voir si le compromis qui se dessine, celui d'un gardien remplaçant qui pourrait jouer un peu plus que les coupes nationales, lui convient. Il se considère en tout cas comme loin d'être parti. Interrogé pour savoir si ce match était celui de ses adieux, il a répondu par la négative : «Non, je ne crois pas.»


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