Initialement prévu au Qatar, le stage d’hiver du PSG va finalement avoir lieu au Maroc du 27 au 31 décembre avec un match amical contre l'Inter le 30. Vu les circonstances qui s’annoncent, on se permet de douter de son utilité sportive.
Une durée très réduite
Actuellement, seul Laurent Blanc est déjà au Maroc puisqu’il y passe ses vacances avec son ami Antoine Kombouaré. Les joueurs européens du PSG sont censés arriver demain soir, le samedi 27, tandis que les Sud-Américains plus Lucas Digne qui se marie sont prévus pour le lendemain dans la soirée. Laurent Blanc a ainsi annoncé avant la trêve que l’objectif est « d’avoir tout le monde sur le terrain le 29 au matin. » Le PSG va ensuite jouer un match amical le mardi 30 décembre contre l’Inter avant de repartir en France le 31 dans l’après-midi.
Pour les joueurs sud-américains, le stage va donc se limiter à un ou deux entraînements le 29, un entraînement éventuel et un bout de match amical le 30 suivi d’un dernier passage sur les terrains le 31 au matin. On arrive donc à un total de trois entraînements et un match amical : gros stage donc. Et ce ne sont pas les photos des vacances des Brésiliens qui laissent à penser que la séance du 29 au matin sera particulièrement efficace… Enfin, soyons positif, Marrakech est toujours moins loin de Paris que Doha et le décalage horaire est moindre. Et le temps qui n’est pas passé à Marrakech le sera à Saint Germain-en-Laye, loin des visites dans le désert et autres clowneries destinées à promouvoir l’image du Qatar que l’on a pu observer l’an dernier.
Un avant-goût du nouveau management ?
Si le doute concernant l’intérêt de ce stage est légitime, il devrait malgré tout permettre de voir en action le nouveau Laurent Blanc. Lors de la conférence de presse d’après PSG-Montpellier (0-0), le coach a promis d’adopter un management « plus dur », sans préciser exactement ce qu’il sous-entendait par ce qualificatif. Le journal le Parisien a tenté de se plonger dans l’intimité du coach parisien pour comprendre ce qu’il pourrait changer et, si les témoignages s’accordent sur l’autonomie donnée aux joueurs, la façon dont l‘entraîneur va pouvoir reprendre la main sur son groupe reste un mystère.
A ce niveau-là, les réponses varient tellement d’une personne à l’autre qu’il est difficile de savoir ce que le coach parisien va pouvoir changer. Christophe Dugarry, ancien partenaire, parle d’un Blanc qui va « forcer sa nature », sans trop y croire, tandis que son ancien préparateur physique à Bordeaux Eric Bedouet dit qu’il va être plus dur, sans préciser comment. C’est finalement un des proches de Blanc qui donne le plus d’indices sur l’éventuelle révolution qui pourrait avoir lieu : « Il ne s'agit pas de devenir un dictateur. C'est être plus dur dans le travail, plus dur dans les choix. Plus strict. Il ne va tomber pas dans l'autoritarisme, parce que ce ne serait pas le bon chemin avec les joueurs qu'il a. »
Les premiers éléments de réponses apparaîtront peut-être sous le soleil marocain, à moins que le coach ne réserve le grand chamboulement pour les huis clos du Camp des Loges. Mais dans ce cas, le stage hivernal aura plus été un camp de vacances qu’un stage d’entraînement.
Intérêt financier contre priorité sportive
La tournée à Marrakech est bien évidemment à but financier et il y a fort à parier que le Maroc a fait un très beau chèque pour rapatrier le « Qatar Winter Tour 2015 », l’événement portant soudainement un nom aussi logique que le « Paris-Dakar » délocalisé en Amérique du Sud. Cette manne financière ne peut être ignorée alors que le PSG est en recherche permanente de fonds pour assurer son train de vie, se développer et ainsi se mettre en règle par rapport au fair-play financier.
Reste à espérer que l’aspect sportif ne sera pas aussi massacré que lors de la précédente tournée du genre. L’été dernier, l’Asie s’est révélée être un endroit particulièrement néfaste pour la préparation et les joueurs s'en étaient plaints. Entre les opérations promotionnelles (qui devraient être moins importantes au Maroc) et les conditions, le mois de juillet a plus été un grand cirque qu’autre chose et Paris en paye le prix à chaque match, ses joueurs étant pratiquement systématiquement à la peine physiquement par rapport à l’adversaire.
Cette trêve hivernale offre une opportunité en or de remettre d’aplomb un effectif, une méthode de travail et même un club qui n’a pas trouvé son rythme de croisière durant les six premiers mois de la saison. Le temps presse désormais et il faut espérer que cette mini préparation ne sera pas galvaudée comme la précédente, même dans des circonstances qu’on sait déjà particulières.
