Gregory Van der Wiel est apparu hier soir comme le maillon faible du PSG à Monaco. Mais faut-il pour autant s’acharner sur le latéral parisien ? Et quelles sont les perspectives pour l'arrière néerlandais ?
Le PSG a fait match nul hier 0-0 à Monaco et, si le match a plutôt été en faveur des Parisiens, le latéral droit Gregory Van der Wiel a été en difficulté et bien loin du niveau de ses partenaires. Mais faut-il pour autant l’accuser et remettre en question sa place de titulaire ?
Un match délicat dans un contexte compliqué
Opposé au meilleur attaquant monégasque de la saison, Ferreira-Carrasco, Van der Wiel a souffert hier, à l’image de ses 20% de tacles réussis seulement (1/5), récoltant au passage un avertissement. Mais c’est aussi dans le domaine offensif qu’il a peiné, avec trois centres tentés et ratés et un taux de passes réussies de 71% à peine. Sur l’aile opposée, Maxwell n’a pas plus brillé dans ses centres (0/4) mais a au moins réussi 92% de ses passes et son activité a été bien supérieure :
Les centres de Van der Wiel et Maxwell hier soir, tous ratés
Les passes de Van der Wiel et Maxwell hier. Le point d'appui dans la partie adverse du terrain n'existe pas côté droit.
On retrouve d’ailleurs ce problème de répartition sur la largeur en regardant les zones d’activité des joueurs censés avoir un rôle sur les côtés (Maxwell, Van der Wiel, Pastore et Lavezzi) :
Zones d'activité confondues de Maxwell, Van der Wiel, Pastore et Lavezzi
Sur son aile, on ne peut pas non plus dire qu’il a été aidé et le jeu a largement penché à gauche, comme le montre la zone d’activité de l’équipe complète. On note par exemple un nombre très faible de ballons touchés par l'ensemble de l'équipe dans la zone droite de l'attaque :
Zone d'activité de l'équipe
Parmi les quatre joueurs du milieu de terrain chargés de l’animation, aucun ne s’est vraiment aventuré côté droit et c’est même Pastore, pourtant plutôt ailier gauche théorique qui a le plus souvent proposé un appui à Van der Wiel :
Zones d'activité des milieux David Luiz, Verratti, Matuidi et Pastore
Zones d'activité des milieux David Luiz, Verratti et Matuidi (sans Pastore donc)
Dans ces conditions et si le joueur a globalement loupé son match, il est tout de même difficile de nier qu’il n’a pas été aidé par ses partenaires. Avec aucun joueur devant lui pour s'appuyer et un adversaire direct de qualité à gérer, le match du Néerlandais n'était pas des plus simples et il avait un contexte plus compliqué que Maxwell sur l'autre aile. Les manques dans l'occupation de certaines zones renvoient aussi à l'équilibre collectif parfois douteux du PSG.
Une période difficile
Le match d’hier n’est pas le premier à être compliqué pour Van der Wiel et sa baisse de régime se mesure plutôt bien dans les passes décisives. Depuis le début de la saison, Van der Wiel a donné quatre passes décisives, le meilleur total parmi les latéraux parisiens, devant Maxwell (3) et le duo Digne/Aurier (2 chacun avec un temps de jeu moindre). Mais sa dernière offrande date de début novembre contre l’APOEL (1-0, but de Cavani). Alors qu'il tournait à une par mois sur la période d'août à novembre, cela fait trois mois complets qu'il n'a plus réalisé un centre décisif, même si c'est un domaine qui dépend aussi de ses partenaires.
Déjà, l’an passé, Van der Wiel avait souffert au sortir de la phase aller et peiné à confirmer sa très bonne demi-saison. La concurrence de Jallet avait été étouffée mais le latéral l’avait payé physiquement en explosant avant même le printemps, loupant notamment sur blessure l’aller contre Chelsea puis la Coupe du Monde ensuite. Cette saison, quelques bobos lui ont évité de trop jouer en janvier mais il n'a pas chômé durant la première partie de saison.
En effet, il fait encore partie des joueurs les plus régulièrement utilisés par Laurent Blanc avec déjà 25 matches dont 23 titularisations, le total le plus élevé chez les latéraux du PSG, à égalité avec Maxwell. Mais là où le Brésilien sait s’économiser, le Hollandais ne le fait pas. En sept matches de Champions League, Van der Wiel a couru 77 251m, soit près de 9 km de plus que Maxwell (68 355m), et à peine moins que Cavani (77 697m) ou Matuidi (80 260m), les deux très gros moteurs du PSG.
Dans un système parisien très exigeant pour les latéraux, c’est tout de suite bien plus compliqué d’être performant quand on joue autant et avec aussi peu de soutien sur son aile.
Crucifié par la concurrence ?
Dans une mauvaise passe qui s'est particulièrement vue hier, Gregory Van der Wiel est pourtant toujours titulaire, profitant aussi des absences des uns et des autres pour jouer. Courant janvier, quand Aurier était à la CAN et Van der Wiel à l’infirmerie, c’est Marquinhos qui avait dépanné sur le côté droit, avec brio.
Aujourd’hui, le jeune Brésilien est installé dans l’axe et le dépanneur est devenu David Luiz, titulaire au milieu en l’absence de Motta. L’Italien est désormais sur le point de revenir et la question de la concurrence va soudainement se reposer à propos des postes défensifs, et même si Aurier est absent pour encore plusieurs semaines. Si Motta récupère sa place, cela signifie que David Luiz retourne en défense centrale et que Marquinhos postule de nouveau à droite. Vu la forme des deux prétendants, Van der Wiel pourrait alors bien finir sur le banc, notamment à Chelsea où un certain Eden Hazard va être l'adversaire direct du latéral droit parisien :
Il ne reste plus que deux matches avant le retour à Chelsea et la présence du Néerlandais à Stamford Bridge dépendra finalement au moins autant de lui que du niveau des autres. S’il se reprend, il garde le droit de rêver. Dans le cas contraire, il lui faudra alors espérer que, Motta, son concurrent direct, ne soit pas plus performant que lui.
