Assez rare dans les médias en général malgré son énorme exposition du moment, le jeune milieu du PSG Warren Zaïre-Emery a accordé un entretien à Tuttosport, quotidien sportif italien qui organise notamment l'élection du Golden Boy, un trophée récompensant meilleur jeune joueur évoluant en Europe. S'il n'a pas gagné en 2023, le jeune Parisien est un candidat très sérieux pour le futur, d'où cette présentation dans la presse italienne.
Si l'Italie ne le connaissait pas déjà, Warren Zaïre-Emery a laissé une sacrée carte de visite à l'occasion du récent PSG/Milan AC (3-0), signant deux passes décisives superbes avant d'être élu homme du match. Quelques jours plus tard, le milieu de 17 ans dont toute la France du football parle de plus en plus accordait un entretien à Tuttosport, quotidien sportif turinois connu, entre autres, pour organiser l'élection annuelle du Golden Boy. Cette récompense est attribuée par un panel de journalistes et désigne le meilleur jeune joueur évoluant en Europe sur l'année. Zaïre-Emery est en lice pour 2023, mais est surtout très bien placé pour le futur.
Alors que le vainqueur de l'édition 2023 approche, Zaïre-Emery était donc interrogé par le journal italien. De façon exceptionnelle car non-disponible en français, voici cette interiew en intégralité :
Warren, comme on dit en France : "chapeau", félicitations pour la performance contre Milan.
« Merci beaucoup, mais ce n'était qu'un match. Déjà archivé. Nous devons toujours regarder vers l'avant et ne pas regarder en arrière. »
D'accord, mais un match comme celui-là, c'est quand même quelque chose qu'on attend avec impatience, surtout pour un jeune de 17 ans.
« Le travail est fondamental : athlétique, physique et avec le ballon. C'est la seule façon de progresser »
« Les compliments sont un plaisir et une source de fierté. Mais ils s'arrêtent là, car demain est un autre jour. Demain signifie arriver tôt au camp et s'entraîner, s'entraîner, s'entraîner. Le travail est fondamental : athlétique, physique et avec le ballon. C'est la seule façon de progresser. »
Vous avez été un cauchemar pour les joueurs milanais, à commencer par les malheureux milieux de terrain rossoneri...
« J'ai tout donné, comme à chaque match. Mais ce n'est pas parce que je jouais la Ligue des champions et que Milan était là. J'essaie toujours de donner le meilleur de moi-même, le maximum, dans n'importe quelle compétition. Je suis ambitieux, je me fixe des objectifs et je cherche à les atteindre. »
Des vidéos satiriques et des mèmes circulent sur les réseaux sociaux : vous assommez à vous seul trois joueurs rossoneri...
« J'en ai vu des drôles. J'ai souri... »
Quel est l'adversaire qui vous a posé le plus de problèmes au cours de votre jeune et prometteuse carrière ?
« Je ne saurais dire. Quand j'entre sur le terrain, je ne les regarde pas, je ne regarde personne. Je pense juste à aller chercher le ballon, à le gagner, à relancer l'action et, si possible, à donner un maximum de passes décisives à mes coéquipiers. »
De préférence Mbappé...
« C'est un footballeur complet, qui peut tout faire et oui, bien sûr, un grand spécialiste des buts. C'est l'un des meilleurs attaquants du monde. »
Revenons aux milieux de terrain : qui aimez-vous, qui appréciez-vous, qui respectez-vous en particulier ?
« Le jeune Bellingham, sans aucun doute. Et puis Modric. »
Et une (question) dure, décisive, dure mais juste : dans un style.... Zaïre-Emery ?
« Je dirais Kimmich. »
Qui ont été ou sont vos idoles ?
« Je n'en ai pas. »
Comment est-ce possible ? Tous les joueurs en ont au moins une....
« J'ai toujours préféré aller jouer dans la rue avec mes amis d'enfance à Montreuil plutôt que de regarder les matchs à la télévision »
« Je n'en ai pas. Je suis comme ça. Je le dis sincèrement. J'ai toujours préféré aller jouer dans la rue avec mes amis d'enfance à Montreuil plutôt que de regarder les matchs à la télévision. Mais aujourd'hui, je les regarde, bien sûr, mais en tant qu'amoureux du football. Sans avoir d'idoles. »
Vous portez le numéro 33 sur votre maillot : y a-t-il une raison particulière ?
« Non, parce qu'il était disponible et que cela ne me dérangeait pas. Cependant, quelqu'un m'a dit que j'aurais dû choisir le 24. »
Pour quelle raison ?
« Parce que 24 est la somme de 6, 8 et 10. »
Et alors ?
« Donc : le 6 comme milieu défensif, le 8 comme milieu relayeur et le 10 comme meneur de jeu... »
Vous parliez d'objectifs : quels sont les vôtres pour l'avenir proche ?
« Tout d'abord, être appelé en équipe de France A. Cela ne me déplairait pas de battre le record de Camavinga, le plus jeune débutant chez les Bleus à 17 ans, 9 mois et 29 jours. J'aurai 17 ans et 8 mois dans quelques jours... »
France-Irlande le 18 novembre et trois jours plus tard Grèce-France : cela semble coller parfaitement. D'autant plus que la semaine dernière, il y avait le sélectionneur "Didi" Deschamps dans les tribunes à Paris, venu spécialement pour vous voir à l'œuvre...
« Vous êtes sûr qu'il est venu pour moi ? »
Bon, des Français, il y en a peu au PSG : toi et les vice-champions du monde Mbappé et Kolo Muani...
« Alors il a dû venir observer les Français de l'AC Milan : ils sont assez nombreux... »
Poursuivons avec vos objectifs pour 2024.
« La Ligue des champions, le Championnat d'Europe et bien sûr le Golden Boy. Sans oublier la Ligue 1 dont nous sommes les détenteurs. »
Pensez-vous que le PSG pourrait enfin connaître une bonne année pour la Ligue des champions, malgré le départ de nombreuses superstars cet été ?
« Je dirais que maintenant nous sommes plus unis, plus compacts, plus fusionnés, plus collectifs »
« D'un autre côté, d'autres bons joueurs sont arrivés. Je dirais que maintenant nous sommes plus unis, plus compacts, plus fusionnés, plus collectifs. Tout le monde veut gagner la Ligue des champions, mais au bout du compte, nous savons qu'il n'y en aura qu'un qui la gagnera. L'année dernière, Manchester City l'a remportée pour la première fois après de nombreuses tentatives non ? Alors laissez-nous (le temps de) faire la même chose... »
Et le Golden Boy ?
« Une récompense prestigieuse. Le prix international le plus important pour les jeunes. Lorsque je suis né, il en était déjà à sa quatrième édition. Je le suis ponctuellement. Je suis heureux d'être dans le "top 20" et donc dans la liste des finalistes. »
Parmi les "jokers", il y a aussi l'Espagnol Lamine Yamal, qui a même un an de moins que vous, un autre talent de l'écurie Gestifute...
« Mon agent Jorge Mendes est "Monsieur Partout" comme je l'appelle : un homme partout, qui va partout. Il sait très bien choisir ses assistants. Quant à Yamal, je dois l'observer davantage mais c'est un talent et les chiffres parlent déjà en sa faveur. »
Que pensez-vous de l'horrible embuscade dont a été victime le bus de l'Olympique Lyonnais près du Vélodrome à Marseille ?
« Je pense que le football n'a rien à voir avec ces horreurs. Les vrais supporters ne peuvent pas aller jusqu'à de telles horreurs. »
