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Angelo Castellazzi : «Faire les meilleurs choix qui ont la même logique, de faire une équipe compétitive»

Publié le samedi 30 septembre 2023 à 11:07 par Bruno Hermant
Le directeur sportif de la section féminine du PSG Angelo Castellazzi a pris la parole hier au centre d'entraînement du Camp des Loges. Le dirigeant du PSG s'est exprimé suite au départ de Gérard Prêcheur. Le club et l'entraîneur ont négocié ce départ depuis quelques temps et Castellazzi a souhaité également revenir sur le choix de Jocelyn Prêcheur, le nouvel entraîneur de l'équipe première. Transcript complet de ses propos.

D'abord, il y a un timing qui est un peu surprenant pour le grand public. Racontez nous comment s'est passé cette séparation avec Gérard Prêcheur et pourquoi maintenant à deux trois jours de ce choc face à Lyon.

« Nous avons démarré les discussions à la fin du mois d'août. Après le tournoi de Toulouse, nous avons commencé à discuter un petit peu. Et comme nous le faisons toujours. C'était un moment clé dans lequel Gérard s'est senti un petit peu, au delà des raisons personnelles, parce que finalement, ce sont des raisons personnelles, qui ont porté tout le monde à prendre cette décision-là. La question était dans laquelle nous avons réfléchi le plus est le fait que le moment où le coach m'a dit : « Je ne me sens pas toujours à 100% sur l'entrainement.»

Et pour une personne comme lui, qui est une personne qui est toujours habitué à donner 100%, c'est une chose qui nous a amené à beaucoup réflechir. Et on s'est dit que peut etre, cela pourrait retomber sur les joueuses. Nous avons besoin que les joueuses restent dans la performance, à 100%. De là, nous avons réflechi, nous avons évalué toutes les opportunités. Celles de rester comme cela, celles de changer. Et ensemble, nous sommes arrivés à la conclusion que la meilleure des choses était d'arrêter pour Gérard. »

Mais pourquoi maintenant ? à deux jours d'un choc ?

« Nous avons déjà acté cela avant Bordeaux. Tout le monde connait déjà cette situation pour ceux qui sont à l'intérieur du club. Je remercie tout le monde d'ailleurs d'avoir bien gardé l'information entre nous, car c'est une situation très délicate. Les joueuses sont parties en sélections nationales bin informée de cette situation-là. Après, il y a une situation que vous connaissez surement mieux que moi, c'est la situation administrative, bureaucratique. Et quand la chose a été officialisée d'un point de vue admnistratif, alors on est arrivé à pouvoir communiquer la dessus à tout le monde.

Mais pour ce qui est du travail, la manière de fonctionner, c'était acté avant le début du premier match de championnat. On a pensé aussi de le faire avant le début du championnat mais sincèrement on est arrivé à la fin du mois, après un match et quinze jours de trêve internationale. On a pensé que c'était bien de laisser tout le monde tranquille, d'informer tout le monde en interne et de faire sortir l'information officielle ce jeudi parce que c'était acté d'un point de vue administratif.»

Comprenez vous qu'on puisse avoir l'image d'une instabilité au sein de la section féminine du PSG ?

« Oui je le comprends à l'extérieur que cela peut être comme cela mais on est là pour vous expliquer comment ce sont passées les choses et finalement, c'est totalement le contraire. Que grâce à la force stabilité qu'il y a dans le club en ce moment. Moi avant de pouvoir prendre cette décision là, j'ai échangé avec tout le monde, avec les personnes concernées par la section féminine. Toutes les personnes qui travaillent avec moi, les joueuses aussi.

Parce que je pense que surtout dans le football féminin, certaines choses, il est très bien de les partager aussi avec les joueuses. J'en ai parlé aussi avec la direction générale et le Président. Et le Président et la direction générale a montré comme toujours une présence très forte auprès de la section féminine. On a partagé longuement ensemble, et on en est arrivé à cette conclusion-là. A l'extérieur, on peut penser avoir ce sentiment là à ça mais finalement ce n'était pas ca

Après ce départ, n'y a t'il pas quelques regrets sur le projet sportif du PSG féminin ?

« Non. Non parce que c'est un travail d'équipe. Tout le monde est concerné. Moi, quand je vais faire signer des contrats aux joueuses, quand je prends des nouvelles personnes pour travailler avec nous, on part toujours dans l'idée de trouver toujours la meilleure personne. Ici, il n'y a personne d'indispensable, seulement des personnes utiles à notre projet. Dans cette façon de faire, on va essayer d'avoir des personnes qui seront toujours engagées à 100%. Après dans le foot, dans la vie, il peut y avoir des changements. Bien sûr, ce n'est pas facile quand il y a des changements. Le but est de garder la même idée.

On a mis en place une équipe très jeune cette année et très jeune ne veut pas dire qu'on ne veut pas gagner. C'est un cycle qui s'est achevé. Je vais prendre l'exemple d'Ashley Lawrence. Ashley a fait six ans avec nous, on a discuté avec elle et on a compris que c'était la fin d'un cycle pour Ashley. Donc a essayé de faire quelque chose. On a démarré des recherches dans son poste avec des joueuses très jeunes.

Après vous le savez mieux que moi, dans le foot, ce seront les résultats qui détermineront si notre choix était le bon ou le mauvais. Nous essayons de faire les meilleurs choix qui ont la même logique. Notre logique est de faire une équipe compétitive. Je l'ai dit aux joueuses hier, je ne sais pas si on a une équipe plus forte que l'année dernière mais je suis certain qu'on a une équipe avec des joueuses qui grâce à leur travail et à la manière de travailler du club, elle pourra être meilleure. Et si on est meilleur avec les qualités qu'on a, on se rapproche quand même de la victoire. Après dans le foot...»

Kadidiatou Diani accuse un ancien entraîneur Didier Ollé-Nicolle d'agression sexuelle. Quelle est la réaction du club et la votre ?

« C'est difficile de réagir à une situation qui s'est déroulée quand nous n'étions pas là. Mais nous, on cherche toujours à être très proches des joueuses et de toutes les personnes qui travaillent avec nous pour chercher à créer une ambiance de travail le plus confortable et la meilleure pour permettre aux joueuses de performer à 100%. Dans cette lignée là, il y a des choses, je ne saurais dire si elles se sont passées ou pas, c'est impossible de porter un jugement là-dessus. C'est sûr que nous, ce qu'on peut faire c'est de gérer au quotidien. Et ce qu'on cherche au quotidien c'est de faire en sorte de protéger tout le monde qui travaille ici pour être dans une bonne ambiance.»

Vous avez opté pour Jocelyn Prêcheur pour le banc. Pourquoi ce choix ? Est-ce pour garder une continuité ? Qu'est ce qui vous a soutenu dans ce choix ?

« Comme je l'ai dit, au début de septembre, quand on est arrivé à la conclusion que Gérard allait arrêter, on a mis sur la table toutes les solutions. J'ai réflechi beaucoup avant de partager avec tout le monde pour trouver la situation idéale. Et je pense que ce qu'on a mis en place depuis le début de saison et l'an dernier, garder la continuité est la meilleure des choses. Je suis convaincu, d'une manière générale dans la vie et surtout dans le football, il n'y a pas une bonne décision. Il y a une décision à prendre, à un certain moment.

Le but est vraiment de prendre la bonne décision à ce moment là, comme pour l'entraîneur quand il fait un remplacement dans le match. On ne sait pas si sa décision sera la bonne ou pas mais il faut prendre une décision à ce moment-là. Et on pense que garder la continuité de travail et des choses qu'on a mis en place depuis le début de saison, c'est la chose à ce moment là qui est la meilleure. Mais après je vais prendre aussi ce moment pour féliciter le nouvel entraineur. Et je voudrais vous dire, que pour vous, l'entraineur c'est clairement Jocelyn. Avec les bonnes et les pires choses, comme chaque entraineur du monde. Mais le coach, c'est Jocelyn. »

Concernant le départ de Gérard Prêcheur, il avait émis des doutes l'été dernier. N'y a t'il pas le sentiment d'avoir perdu du temps ? Ou a ce moment-là était il clair qu'il voulait continuer et que la situation a changé par la suite ?

« Non, on a beaucoup parlé avec lui. On en a parlé aussi avec Jocelyn comme je l'ai dit hier avec lui. Moi je suis le club, lui l'entraîneur, donc c'est normal dans ce jeu là que l'entraineur joue son jeu, celui de renforcer son équipe, c'était son but à ce moment là. Celui de stimuler tout le monde pour faire quelque chose en plus pour le recrutement. Tous les entraîneurs du monde avant chaque mercato ne sont jamais contents de leurs groupes, ils aiment bien avoir toujours quelques joueurs en plus. Quand je regarde les conférences de presse des entraîneurs, à chaque niveau de compétition, c'est toujours comme ça. Mais pour Gérard, c'est un contexte très personnel qui l'a amené à ouvrir la discussion sur son aventure avec nous. Et pour toutes les raisons que j'ai expliqué, on en est arrivé à cette conclusion.»

Avez vous évoqué avec Gérard la possibilité de poursuivre avec Jocelyn ? Que vous a t'il dit ? Comment a t'il accueilli cette décision ?

« Sincèrement, Gérard a été très discret là-dessus. On a toujours été clair entre nous. Pou moi, je n'ai jamais parlé de père et de fils, mais toujours de Gérard et de Jocelyn. Et Gérard ne s'est jamais permis de rentrer dans les discussions de savoir qui allait prendre la suite et quelle serait la solution. (Vous lui avez dit que Jocelyn prendrait la suite ?) Oui bien sûr, quand on a pris la décision, qu'on l'a partagé avec le groupe, que c'était acté, je lui ai dit que c'était notre idée. »

Qu'est ce que Jocelyn va apporter au groupe sportivement et humainement ? 

« Il va apporter son expérience, son parcours. Je pense que vous le connaissez. Il était plusieurs années numéro un dans une équipe à l'étranger. Après il y a des idées différentes. Chaque entraineur a ses idées et des manières de faire différentes. Je me permets aussi de dire qu'on a là deux générations différentes. Pour Gérard, comme pour moi, on voit les choses d'une certaine façon. Pour Jocelyn, c'est différent parce que c'est un génération différente. Il a une perception différente.

Son expérience internationale va peut l'aider aussi de bien intégrer les joueuses internationales qui sont arrivées ces derniers mois. Après, vous le savez, c'est le terrain qui donnera la réponse. Si on gagne dimanche, il deviendra le meilleur entraîneur de France, si on perd, ce sera le plus nul... Mais c'est le foot. Mais le but c'est que l'idée du club continue de travailler dans une logique et dans une manière de faire positive.»

Quelle est la durée du contrat ? 

« Celui-ci n'a pas changé, on a pris un accord au début de la saison, il est maintenu jusqu'à la fin de la saison. (Une clause de prolongation prévue ?) Non, il n'y a pas de clause. Parce qu'une chose qui n'est pas encore claire pour tout le monde. Ici, nous nous parlons et nous sommes des personnes honnêtes. A partir du premier au plus petit employé du club, on se parle, on se dit les choses en face. On sait que le sport c'est comme cela.

Jocelyn est le premier à savoir que s'il perd tous les matchs, peut etre qu'il peut se passer quelque chose, comme il sait que si cela se passe bien... C'est le foot, vous le savez aussi bien que moi. On se parle, on se parle toujours comme on se parlait avant avec Gérard. On discute, on parle, quelques fois on est pas d'accord mais à la fin, on trouvera une solution qui permettra de donner aux joueuses la possibilité de performer à 100%. Si on arrive là, on aura quand même gagné


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