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[Interview CulturePSG] Echouafni : «Contre l'OL, le PSG a franchi un sacré cap !» (2e partie)

Publié le dimanche 16 décembre 2018 à 14:45 par Bruno Hermant
Avant la rencontre de championnat entre le PSG et le FC Metz comptant pour la 14e journée de Division 1, dernier match de l'année civile 2018, nous avons rencontré Olivier Echouafni au centre d'entrainement des féminines. Avec ce dernier, nous avons évoqué la première partie de saison du PSG dans un long entretien effectué sous forme de bilan.

À travers la première partie de l'entretien, l'entraineur des féminines du Paris Saint-Germain revenait sur sa nomination en tant que coach, la préparation de son groupe, le recrutement, le début de saison et le retour du club en Coupe d'Europe. 

Revenons sur le point fort de la première partie de la saison, la réception de l'OL au Stade Jean-Bouin en prime time sur Canal+. Une rencontre très attendue par les médias, qui à chaque point presse ou presque a forcément évoqué le sujet. En revanche, le staff et vous même avez été très prudent quant à l'évocation de ce choc. Comment s'est traduit l'approche du match avec le groupe, sachant que l'on a senti une équipe beaucoup moins défensive que lors des dernières saisons ?

«Quand je suis arrivé au PSG, la presse notamment n'a pas arrêté de me parler de Lyon. Moi, j'ai «banni» Lyon. Je ne voulais pas en entendre parler, seulement au moment où nous allions les rencontrer. Pas avant ! Pour pouvoir arriver à cette rencontre et avoir quelque chose à jouer, forcément, il nous fallait d'abord réussir toutes les étapes précédentes. Si c'est pour faire des résultats moyens qui ne sont pas en phase avec nos ambitions, ce n'est même pas la peine de me parler de Lyon... C'est une des premières choses que j'ai voulu exprimer lors de ma première conférence avec la presse : «arrêtez de me parler de l'OL ! ». Que ce soit la presse, l'encadrement... L'idée était de se sortir de la pression de Lyon. On sait que c'est une équipe très forte, des joueuses de très haut niveau, de grande expérience, trois fois championnes d'Europe. Je n'ai pas peur de dire que c'est l'équipe la plus forte du monde.

Après, face à l'approche de cette rencontre, je ne me faisais aucune inquiétude ! C'est un véritable bonheur de préparer ces matchs, quand on est coach, dans le staff. Je sais que les filles vont être capables d'élever leur niveau de jeu. Si on traduisait cette rencontre par une réunion de boxe, l'OL aurait gagné aux points. Par contre, le PSG a franchi un sacré cap ! Lequel ? Dans l'approche, on a l'initiative de jouer cette rencontre contre Lyon à Jean-Bouin, je laisse de côté l'événement du prime time sur Canal+.

J'ai toujours entendu parler à Paris de jouer ce match face à l'OL au Camp des Loges. Avec un petit terrain, une ambiance très chaude, c'est très bien. Et subir, toujours subir, encore subir, mais jusqu'à quand le PSG va continuer de subir !? Ce que j'ai envie, c'est de faire franchir un cap à mon groupe, de leur dire : « on va les affronter à Jean-Bouin, sur un grand terrain, et en plus, on va attaquer !  ». Je ne voulais pas faire que défendre, en mettant un schéma de jeu en place. On a pas blindé en défense en alignant une défense à cinq par exemple. On a les qualités pour les embêter. Elles gagnent aux points bien sûr, parce qu'elles ont eu plus d'occasions que nous. La seule frustration que j'ai sur cette rencontre, j'ai eu des joueuses à vocation offensive qui ont été en dessous de leur niveau, à 20 ou 30% plus haut, je pense qu'on avait les moyens de battre Lyon.»

Pour revenir sur ce point physique, y'avait-il une fatigue des joueuses, notamment des internationales, à ce moment de la saison ?

«Non. Je pense que beaucoup de filles n'ont pas l'habitude de préparer ces matchs, du moins, pas correctement. Mais c'est un apprentissage. L'accumulation des matchs, la pression autour de ces matchs, l'émotion, la préparation, tout cela, c'est surtout mental. On a des outils pour pouvoir le faire et s'améliorer, des accompagnements également. Dans l'approche du match et la préparation mais également sur le terrain, Les filles ont été déterminées. Je pense qu'elles avaient des doutes malgré tout avant. Les doutes de se dire qu'on se sent un peu moins fort, certaines joueuses l'ont exprimé parfois. Mais j'ai toujours insisté sur d'autres éléments, le fait qu'elles avaient toujours réussi des coups face à l'OL. Elles ont réussi à les battre en championnat au Camp des Loges. Elles les avaient battu en Coupe de France l'an dernier. Et que tous les résultats de ces dernières années étaient très serrés ! Toujours des scores serrés ou des matchs nuls.

Je leur ai fait comprendre que l'OL ressent une crainte face au PSG. Il fallait jouer là-dessus. On a mis en place un gros pressing d'entrée pour les gêner, on savait pertinemment que l'on ne tiendrait pas tout le match. Mais la première demi-heure de la seconde période est de très bonne qualité pour le PSG, il ne nous manque pas grand chose, une passe, une avant-dernière passe. Dans le contenu, c'était très bon. Il manque encore un dernier quart d'heure et quelques éléments, mais cela ressemble à quelque chose. Par rapport à L'OL, l'idée était de leur montrer que nous n'étions pas capables de défendre mais également de leur poser des problèmes. Après, quand on constate leur banc de touche, avec des internationales comme van de Sanden, Fishlock qui entrent...

Le dernier quart d'heure a été compliqué pour nous, sur le plan physique. Sur le plan de l'énergie également, on y a laissé beaucoup d'énergie pour tenir le score. Et il a fallu aussi que notre gardienne nous sorte deux énormes arrêts. C'était très rassurant pour elles, et surtout une très bonne base, après les bonnes rencontres contre Montpellier et la victoire contre le PFC la semaine dernière. Comme par hasard, j'ai envie de dire, contre les gros clubs, on est capable de répondre présent.»

Avant cette dernière rencontre de l'année civile, à quoi peut-on s'attendre face à Metz ? À une rencontre similaire entre Rodez et le PSG (NDLR: victoire très etriquée 2-1 contre le dernier) ? Est-ce que cela va être encore très complèxe ?

«Si on veut progresser, on doit imposer notre style, notre rythme, notre intensité à l'adversaire et pas se mettre à son niveau. Forcément, on le sait, beaucoup d'équipes jouent regroupés face à nous, comme face à l'OL, en bloc bas. Il faut l'intégrer. On sera plus fort par rapport à cela l'année prochaine, j'en suis convaincu. Parce qu'on aura ce vécu, les filles se seront adaptées, l'effectif sera pratiquement au complet, ce sera dur de gagner sa place. Ca devient très compliqué, les filles le savent. C'est l'objectif. On doit gagner ensemble, on doit être une équipe, on était plus un groupe qu'une équipe.»

À l'orée de cette seconde partie de saison, quels vont être les objectifs du PSG ? Sachant que le club est encore en course pour le titre, qu'il est qualifié en quarts de finale de la Ligue des Champions et qu'il doit défendre sa Coupe de France, y'a t'il des objectifs chiffrés ?

«Il faut garder l'ambition que l'on a : «on est le PSG, on veut gagner tout ce qui se présente ! ». En terme d'objectifs, je pense qu'il ne faut pas demander l'impossible, sans se poser de barrière. En championnat, il reste neuf rencontres, il faut se dire que si on remporte l'ensemble des rencontres, on est champions. Être ambitieux, progresser. J'ai envie que l'on progresse dans le jeu. Je pense qu'on va progresser, qu'on va passer des caps, des paliers. Je sais qu'il y aura des bons moments, d'autres moins bons, peut-être avec des victoires mais sans en être totalement satisfait. C'est ce qui fait la richesse de ce groupe, la jeunesse des joueuses, il faut que je m'attende à cela. On va gagner en constance, en régularité. On va commencer à franchir des paliers.

Pour nous, les objectifs sont de prendre du plaisir. C'est un peu convenu, mais il faut prendre les rencontres les unes à la suite des autres, sans se projeter. Glaner des victoires, des titres, parce que je sens qu'on en a les moyens. On est encore en course sur tous les tableaux. À nous de faire le travail de façon très professionnel, à commencer par Metz dimanche, une équipe qui s'est requinquée, qui s'est replacée. On doit se mettre au niveau, on est en train de trouver une régularité, la rencontre face au PFC m'a beaucoup plu. J'en ai tiré beaucoup d'enseignements. Une belle seconde période, peu d'occasions des deux côtés mais nous avons été très efficaces.»

Enfin pour terminer, évoquons le recrutement lors du mercato d'hiver, un nombre important de recrues est apparu dans la presse, ce qui apparait étonnant à première vue. Il a été évoqué un recrutement ambitieux, avec un profil supplémentaire par ligne qui arriverait cet hiver...

«Je ne sais pas d'où ça sort (étonné). On est ambitieux, il faut réajuster un petit peu l'effectif cet hiver. Mais je précise un petit peu. Certainement. Mais il faut tenir compte de l'effectif actuel, nous avons déjà 24 joueuses. Il y aura certainement des filles pour lesquelles il leur faudra donner du temps de jeu. Les prêter pour leur bien, pour leur apprentissage, pour le nôtre également. Je ne veux pas avoir des joueuses, des filles tristes. J'ai envie d'avoir des joueuses épanouies, pas des joueuses qui tiennent un peu tête et qui tirent le groupe vers le bas.

L'idée est d'être ambitieux ensemble, les temps de jeu et la concurrence sont ainsi. Soit les joueuses l'acceptent, soit on peut trouver une solution, pour moi, il n'y a pas de problèmes. Si on doit réajuster l'effectif, c'est pour ajouter de la qualité supplémentaire en fonction des besoins que l'on aura. Une joueuse par ligne, cela ne me semble pas possible, même hors de question j'ai envie de vous dire. À moins que cela ne soient des opportunités exceptionnelles qui ne peuvent pas se refuser.»


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