CulturePSG a eu l'opportunité d'interviewer la défenseure internationale française Jade Le Guilly avant la finale des play-off de la D1 Arkéma. Avec la joueuse formée au PSG, nous sommes revenus sur la rencontre des demi-finales des play-off de D1 Arkéma face au PFC, des rencontres précédentes face à Lyon, nous avons évoqué la finale à venir face à Lyon. Un entretien réalisé en début de semaine dont voici l'intégralité.
Avant la finale vendredi, peut-on faire un petit point sur votre condition physique ? Vous avez pris un gros choc face à Lou Bogaert du PFC qui vous est bien rentrée dedans au niveau du genou. Comment ça va ?
« J'ai fait une IRM lundi matin. Finalement, ce n'est qu'une grosse contusion. Normalement, je pourrais jouer le match contre Lyon. En tout cas, je serai disponible.»
Comment vous sentez vous après cette victoire étriquée ? Ca s'est terminé aux pénaltys mais normalement, le PSG peut gagner 2 ou 3-0 sans trop de problèmes avec toutes les occasions que le PSG a obtenu.
« Oui c'est sûr, on a eu beaucoup d'occasions. On n'a pas réussi à les mettre au fond. Après, le PFC a bien défendu. On a eu beaucoup de possession. C'est ce qu'on voulait. On voulait montrer qu'on met le pied sur le ballon et qu'on décide le jeu. Par contre, c'est vrai, on s'est pris quelques contre-attaques qui a fait qu'ils ont pu marquer ces deux buts. Mais je pense qu'on retient quand-même un bon match. C'est sûr que normalement, on ne doit pas encaisser ces deux buts. En tout cas, on y travaille pour le prochain match.»
Comment avez vous vécu la séance des penaltys ?
« Sur le banc, c'est stressant. C'est stressant pour tout le monde mais quand tu n'es pas maître de ton destin, c'est encore plus dur. Après, je sais que pour les filles qui tiraient, j'avais entièrement confiance. On avait travaillé sur le terrain. C'est toujours au stress mais au final, j'avais confiance.»
Si vous étiez restée sur le terrain, auriez vous fait partie des cinq tireuses ? Ou plutôt pour la série en mort subite éventuellement ?
« Je m'étais exercée à l'entraînement pour les tirer. Mais après, c'est le coach qui décide et c'est selon les feelings de chacune. Après c'est sûr que moi je suis partante pour le tirer. Ca dépend des filles, si on a le feeling sur le moment aussi, c'est surtout ça.»
Et à l'entraînement, qu'est-ce que ça avait donné ?
« A l'entrainement ? J'ai trouvé une nouvelle technique où je trouvais que ça marchait bien. Je marquais et donc je suis restée sur ça. Et depuis je reste sur ça.»
Peut-être vendredi ?
« On verra... (rires)»
Pour revenir sur le match de Ligue des Champions à Lyon, et même déjà avant avec le match de championnat (1-1), le PSG avait montré de superbes choses techniquement. Autant les prestations sont bonnes mais ça ne paye pas au niveau du tableau d'affichage. Comment analysez-vous cela ?
« C'est toujours dur parce que à ce jour, selon nous, il n'y a plus autant d'écart. Je pense que c'est plus proche pour tout le monde. C'est sûr qu'à chaque fois, le score ne montre pas qu'il n'y a plus non plus une classe d'écart. Mais je trouve qu'en tout cas, quand on regarde le match, on a la possession. Quand on regarde le contenu du match, on voit que au niveau de la possession, tactiquement et même dans les duels, on est à égalité voire supérieur par moments. Je pense qu'en fait, il faut qu'on garde cette image pour pouvoir performer contre Lyon lors de la finale et jouer toutes nos cartes pour pouvoir l'emporter.»
Lyon a étrillé Reims dimanche (6-0), Paris avait joué samedi et a un jour de repos de plus que Lyon. Pensez-vous que ca peut donner un avantage au PSG ?
« Oui et non parce que le PSG, comme Lyon, on a des matchs toute la saison, tous les 3 jours. Donc on est en quelque sorte habituées. Après, c'est la fin de la saison, c'est sûr que ça tire un peu de partout donc pourquoi pas utiliser ce jour en plus pour encore plus se motiver et dire qu'on doit encore plus leur faire mal. Après Lyon a aussi tourné, ils ont une stratégie. Donc je pense que ça ne va pas tant jouer que cela.»
Justement, sur quoi va t'elle se jouer cette finale selon vous ?
« Je pense que ça va jouer déjà dans les duels. Athlétiquement, c'est le premier point. Je pense après que celles qui seront le mieux en place tactiquement et qui défendent le mieux aussi, qui parviennent à ne pas encaisser de but. Et bien sûr, celles qui arriveront à mettre au fond des filets le premier but. Ce qui est très important et pourquoi pas continuer à jouer.»
Avec ces deux matchs à Lyon, sur leur pelouse, pensez vous que le PSG a retenu la leçon défensivement ?
« En fait, on n'avait jamais été dans cette situation, de mener 2-0. Et on n'a pas su gérer. Des filles étaient pour continuer à avancer, d'autres pour vraiment fermer le but. Au final, ça a été une petite désorganisation qui nous a coûté des buts. Mais je pense qu'on va vraiment prendre ce match comme expérience et si jamais euh ça se reproduit, on ne fera pas les mêmes erreurs.»
On s'était dit qu'à 2-0, vous alliez fermer la boutique comme le PSG sait le faire en championnat. On n'a pas trop compris ce qui s'était passé dans ces 5/6 minutes de flottement.
« C'était un manque de communication entre tout le monde. Dans une équipe, un collectif, il faut que tout le monde soit sur la même longueur d'onde. Je pense que tout le monde avait le potentiel largement pour le faire. C'était juste un problème de communication. Et on en a discuté après dans le vestiaire tous ensemble avec le staff. Et on établit une stratégie pour Lyon, même pour les saisons prochaines. Parce que ça peut arriver tout le temps.»
Sur cette finale-là qui se joue encore une fois à Lyon, comment pensez-vous que ça va se jouer derrière ?
« Cela va dépendre de plein de paramètres. Tout dépend à quelle minute qui va marquer. Mais je pense qu'aucune des deux équipes, parce que c'est une finale, ne va laisser tomber et s'abattre sur son sort. Au contraire, je pense que celle qui encaissera un but va derrière tout de suite vouloir vouloir réagir et vouloir elle aussi marquer. Pour montrer que c'était finalement une erreur ou quelque chose comme ça. Je pense qu'à la fin du match, on aura vraiment le résultat et que, comme on l'a vu en Ligue des Champions ou les matchs précédents, on ne peut jamais rester surs ses acquis. En quelques minutes, tu peux avoir plusieurs buts, il faut atteindre cette fin de match et donner tout pour ne pas encaisser de but et marquer celui qui nous donnera la victoire.»
Il y a quand-même un potentiel doublé Coupe-Championnat, ce qui serait historique pour le PSG. Est-ce qu'on y pense quand-même un petit peu ?
« Oui c'est vrai qu'on est déjà sur une bonne saison, avec le trophée de la Coupe de France. Et puis cette seconde place assurée pour la Ligue des Champions. Mais c'est vrai que là, on a la possibilité de remporter ce championnat. Et du coup de faire un doublé, c'est sûr qu'on y pense. Mais après on reste focalisé vraiment sur le match. On ne s'invente pas une réussite avant de l'avoir atteint.»
Alors, je vais l'inventer pour vous. Admettons que vous fassiez le doublé, la perspective des Jeux Olympiques avec l'Equipe de France, est-ce que vous pensez bien que le groupe sera limité à 18 joueuses ? Vous dites vous qu'avec votre polyvalence, cela peut peut-être marcher, car vous savez jouer à peu près partout en défense, même carrément ailière maintenant...
« Oui c'est ça ! (rires) C'est sûr que j'y pense, parce que ça reste quand-même un objectif. Après je sais qu'Hervé Renard et son staff me connaissent. Ils connaissent mes qualités. Ils savent aussi sur quoi je dois encore m'améliorer. Je pense que je suis quand-même dans la liste élargie. Après, ça sera à lui de faire les choix. Et en tout cas, moi, je vais tout donner déjà pour cette finale à Lyon. Et après on verra par la suite.»