Article 

Jocelyn Prêcheur après PSG/AS Roma : « On s'est relancé, dans l'état d'esprit et mentalement »

Publié le vendredi 15 décembre 2023 à 4:28 par Bruno Hermant
L'entraîneur français du PSG Jocelyn Prêcheur répondait aux questions des médias en conférence de presse après la victoire de ses joueuses face à l'AS Roma (2-1). Le technicien parisien a évoqué la première victoire de son groupe en Ligue des Champions, son rapproché au classement de la poule, les deux phases dans le match, le sursaut de ses cadres, le calendrier à venir et la gestion qui en découle, un bilan potentiel de sa première partie de saison, et les cartons jaunes écopés durant ce match. Transcript complet.

Première victoire en Ligue des Champions, comment vous envisagez cette seconde partie de phase de poules en Ligue des Champions ?

« De toute façon on n' avait pas le choix, si on voulait pouvoir poursuivre et garder quelques ambitions dans cette compétition, il nous fallait la victoire. Donc effectivement c'est d'un côté une bonne satisfaction, de l'autre, ce n'est qu'une première manche, une première étape, on est encore dernier de notre groupe ce soir. Ce n'est qu'une victoire sur trois, le bilan reste quand-même encore insatisfaisant bien entendu. Mais voilà, on s'est relancés, dans l'état d'esprit et mentalement.

J'ai aimé la réaction des filles, ce qu'on a montré en tout cas encore une fois en terme d'état d'esprit sur ce match ce soir, et c'est là-dessus qu'il va falloir capitaliser pour la suite de cette compétition, même si on est encore dernier. Par rapport à l'autre résultat de la poule aussi, on récupère le destin entre nos mains donc c'est quand-même quelque chose qui est important, et qui j'espère va nous permettre de continuer sur cet élan dès la semaine prochaine.»

Le PSG n'est plus qu'à deux points de la 1ère place du groupe, c'est plutôt une bonne chose pour le PSG du coup...

« On voit que c'est un groupe relevé, ça va être serré, chaque match est compliqué. Et on sait que les trois prochains matchs vont être à chaque fois un combat. Et que ça va se jouer à rien, sur des des petits détails.»

Il y eu deux parties dans ce match-là, les 30 premières minutes qui étaient carrément à l'avantage de la Roma avant que le PSG ne reprenne le dessus jusqu'à à peu près la quatre-vingtième minute, où Paris a commencé à reculer puisque il fallait sécuriser le match. Comment avez vous vécu ces deux périodes ?
 
« On le savait, on sait que la Roma démarre ses matchs toujours en trombe. C'est une des raisons aussi pour laquelle on avait décidé de de fermer ce côté droit, d'avoir un côté plus défensif, en tout cas sur cette première partie de match pour vraiment fermer un des deux couloirs. Et permettre à Sakina, sur les transitions, de se projeter un petit peu plus sur son côté gauche. On ne peut pas le faire des deux côtés, en plus elles sont venues nous chercher haut, en nous empêchant un petit peu la relance. Donc on avait décidé d'avoir un jeu un petit peu plus direct, et quand le rythme est un petit peu retombé, on a pu reprendre un peu la maîtrise du match. En effet, on était un peu dans le contrôle et on a pris un petit peu l'ascendant du match sur toute cette seconde partie.

Ce qui m'a plu, c'est qu'on avait réussi à être dangereux dans les 2 scénarios, quand on était plus bas et qu'il fallait se projeter et être rapide un peu dans la transition, on a réussi à trouver les espaces. Là, on a réussi à trouver les espaces dans le dos, pas au début du match, ça a été long... Mais après la première fois où on a commencé à la trouver, on a commencé à être dangereux. Et puis on a réussi aussi à un moment donné à construire un petit peu notre jeu, à trouver nos renversements, et à être aussi dangereux en attaque placée.

Après, tout n'a pas été parfait, loin s'en faut mais c'est quand-même du positif sur lequel bâtir par rapport à la suite. Puis la fin, il faut tenir, on se retrouve un petit peu sur le reculoir, j'avais mis quand-même beaucoup de mes cartouches défensives dès le début du match. Donc quand il faut tenir le score, après, il n'y a plus beaucoup d'options non plus, donc il fallait tenir et subir. Mais les filles ont tenu ! On va avoir le retour de quelques joueuses normalement pour la semaine prochaine, et Jackie Groenen qui sur le plan défensif va pouvoir nous faire du bien, si on en a besoin.»

Vous parliez tout à l'heure de l'état d'esprit, on avait aussi une sorte de réponse des cadres ce soir, à toutes les lignes d'ailleurs... Grace, Marie, Elisa, Sakina...

« (il coupe) Kate également, tout le monde ! Oui c'est ça aussi. Si vous me passez l'expression, on jouait notre vie là. Donc à un moment donné, quand on était vraiment au bord du gouffre, il y avait 2 cas de figure : on s'effondre où on se relève. Donc on a beaucoup échangé. C'est vrai que cette situation, par rapport au bilan des 2 premiers matchs, était difficile à digérer, difficile à accepter. Donc on s'est dit quand-même avec les filles : on a quand-même de l'orgueil, on a quand-même une fierté, on ne peut pas ne pas réagir. En plus, on est chez nous, au Parc, à chaque fois, le CUP vient nous supporter, à chaque fois, ils sont derrière nous, il faut qu'on montre autre chose.

Donc il y avait vraiment cette volonté de bien faire. Avant de parler du résultat, parce qu'on est vraiment sur l'état d'esprit là, de montrer un autre visage et de mentalement répondre présent. Maintennt les jeunes aussi, parce qu'il y avait aussi des joueuses très jeunes ce soir dès le coup d'envoi. Il fallait qu'elles comprennent, ce qu'est le monde pro, et à fortiori la Ligue des Champions. Ca n'a plus rien à voir avec ce qu'elles ont pu vivre avant, c'est d'abord et avant tout un combat. Et si par le passé, tout est pouvait être un peu plus facile, avec la technique et cetera, désormais le haut niveau, ça n'est plus le cas maintenant dans le foot féminin.

On en avait évoqué un petit peu ça en conférence d'avant-match, vous pouvez préparer tous les plans que vous voulez, si vous n'êtes pas prêts à aller au combat en Ligue des Champions, vous allez-vous faire marcher dessus. Donc là déjà aussi, chez les jeunes, il y a eu une prise de conscience et les cadres ont tenu leur rôle ce soir. Elles ont répondu présentes sur ces rendez-vous, et je trouve qu'au Parc, devant nos supporters qui ne nous lâchent jamais, c'était indispensable, et je suis content qu'elles l'aient fait.»

Vous avez remporté un succès essentiel ce soir, cela dit, ce n'est pas encore la fin. Vous avez deux gros matchs qui arrivent, ça va s'enchaîner très vite, avec le PFC ce dimanche puis ensuite le match retour face à la Roma. Comment s'organiser avec deux gros matchs qui arrivent très très vite ?

« Ce n'est pas une question simple ça. En toute honnêteté, je n'ai pas anticipé. Alors bien sûr, j'ai différents scénarios en tête mais on était tellement focalisé sur ce match couperet que je n'ai pas encore anticipé par rapport à la stratégie du match de dimanche qui est important également dans la D1 Arkéma. Comme on l'a dit tout à l'heure, c'est juste une première manche, on s'est juste relancé. Par rapport à ce match tout aussi important mercredi prochain à Rome, il y a une stratégie à trouver par rapport au groupe. Il est évident que, dans l'état de fatigue dans lequel on est, physique, mental avec une année post-coupe du monde, les gens des fois oublient un petit peu...

On dira effectivement qu'on manque de consistance, au niveau de la performance, on a des prestations un petit peu en dents de scie, je le concède mais il faut aussi savoir que cette année, en terme d'état de fraîcheur, c'est difficile. C'est une année post-coupe du monde, les filles sont sursollicitées, avec l'arrivée de la Ligue des nations aussi, donc il y a de la fatigue qui s'accumule. A chaque fois, ce sont de longues réflexions et de longues discussions avec le staff médical, avec les préparateurs athlétiques, avec aussi mon staff qui enfin se construit pour trouver le bon équilibre. Mais ça va être aussi peut-être très certainement l'occasion pour certaines joueuses de montrer qu'elles peuvent répondre présent dimanche et être aussi de véritables atouts pour cette équipe. »

En cas de succès sur ces deux matchs, diriez-vous que cette première partie de saison finalement est plutôt bonne ? 

« Vu les deux matches qui nous attendent, c'est difficile déjà de commencer à faire les bilans. Bien sûr, si on gagne, ca fera toujours des choses positives et des sursauts de satisfaction. Maintenant, vous le savez, je me suis exprimé plusieurs fois dessus, on sait qu'on traverse une période de transition qui n'est pas simple à gérer. J'ai vu que ça avait été évoqué hier également au niveau de l'équipe de Luis Enrique et c'est vrai, on grandit. Il y a des étapes qui ne sont pas simples, qu'on est en train de vivre actuellement.

Encore une fois, c'est positif, c'est vraiment un mal pour un bien parce qu'on va arriver dans un environnement qui va être vraiment propice à la performance et conforme aux ambitions du club. Donc si tout ça est positif, cette transition, il faut la digérer, il y a la transition matérielle, la transition humaine, la transition au niveau des joueuses. L'effectif a beaucoup changé également, donc il y a un temps d'adaptation par rapport aux étrangères qui est tout à fait normal. Et je suis convaincu que Shirley Cruz va pouvoir nous aider aussi, parce que ce sont des problématiques qu'ells maîtrise bien et facilitera l'intégration des étrangères. Et puis quand on aura enchaîné petit à petit, si les succès comme vous l'avez évoqué viennent au rendez-vous, cela nous facilitera effectivement ces transitions. Cela nous permettra d'être opérationnel et de travailler comme je souhaite, qu'on travaille plus rapidement.

Et puis dans le même temps, on l'évoquait aussi tout à l'heure, nos jeunes joueuses prennent aussi de l'expérience, elles sont nombreuses, quasiment un tiers presque de mon effectif à 20 ans au moins. Donc il y a plein de talent, mais on l'évoquait tout à l'heure, la Ligue des Champions, c'est une autre mentalité. Elles sont en train de le découvrir, elles s'adaptent bien. Vous prenez l'exemple de Thiniba Samoura ce soir, tout n'a pas été parfait, mais quand-même pour une joueuse aussi jeune qui n'a pas encore connu le haut niveau, elle a montré qu'elle avait des ressources. Et pour ne citer qu'elle, elle grandit mentalement c'est bien. C'est un exemple que les autres doivent suivre également. Et si on continue de grandir comme ça, effectivement, le bilan, au-delà des résultats, sera positif. »

Vous parliez tout à l'heure de détails. Dans la suite de la compétition, il y a cinq de vos joueuses qui ont pris un carton jaune ce soir. N'avez vous pas peur que cela puisse aussi venir impacter une rencontre décisive à un moment donné, par exemple contre le Bayern à la dernière journée, s'il manque une ou plusieurs cadres ?

« Bien entendu, mais déjà, c'est pour moi surréaliste qu'on prenne cinq cartons. Je ne devrais pas dire ça mais bon, honnêtement, il y en a plein que je n'ai pas compris. A un moment donné, nous, on met de l'engagement, on prend des cartons. De l'autre côté on les touche, elles tombent et il ne se passe rien et, l'arbitre tombe dans le piège à chaque fois... Donc c'est bon ! Ca aussi, c'est un facteur que l'on doit prendre en compte, ça fait partie de l'expérience. Elles en ont plus que nous, ça c'est clair, elles jouent bien les coups de ce point de vue là.

Ca fait aussi partie du jeu, il faut que les filles le comprennent, qu'on soit un petit peu plus malines pour gérer ces situations. A nous aussi d'être capable d'aiguiller, d'expliquer à l'arbitre certaines choses afin qu'on ne tombe pas dans le piège à chaque fois. Mais effectivement, de ce point de vue là, cinq, c'est beaucoup. Alors qu'il n'y a pas eu non plus des gestes et des engagements trop importants. Le carton de Thiniba Samoura, je ne le comprends pas. C'est la Ligue des Champions, il y a de l'intensité, c'est normal qu'à un moment donné il y ait de l'engagement sur les aspects défensifs.

J'ai deux, trois exemples comme cela, Grace défend et on siffle contre elle. C'est ça aussi la Ligue des champions, il n'y avait aucune méchanceté, il n'y a pas de mauvais gestes. Moi qui me plains souvent qu'on est trop gentils, là, on avait de l'engagement mais on a été vraiment trop sanctionné. Maintenant, ce n'est pas qu'un détail. Cinq cartons, c'est beaucoup et nous ne sommes qu'à la moitié de cette phase de groupe. C'est un domaine où on doit grandir, être comme je le disais un petit peu plus malin.

Et d'ailleurs, j'ai senti à un moment donné qu'on était sur le fil avec Clare Hunt et on n'a pas pris le risque. Je crois que j'ai senti que le deuxième carton allait arriver, l'arbitre ne lui a pas mis sur le penalty mais je me suis dit : "il va arriver au prochain coup, ça va tomber quoi qu'elle fasse" Et puis, là en face quelqu'un qui a beaucoup de métier, qui connaît bien son rôle donc on n'a pas pris de risque. Et en même temps, Thiniba a permis de gérer un peu plus la profondeur, mais du coup c'est un paramètre qui est obligatoirement pris en compte, même pendant le match. Alors pour la suite de la compétition, tout à fait, ca va compter...»


Vous pouvez retrouver les commentaires de l'article sous les publicités.

News 

Aujourd'hui

vendredi 26 avril

jeudi 25 avril

mercredi 24 avril

mardi 23 avril

lundi 22 avril

dimanche 21 avril

samedi 20 avril

vendredi 19 avril

jeudi 18 avril

 

Soutenez CulturePSG 
Soutenez CulturePSG sur Tipeee