Le technicien de l'équipe féminine du PSG Jocelyn Prêcheur répondait aux questions de la presse présente au centre d'entraînement à la veille de PSG/Guingamp. Le coach parisien a évoqué le travail effectué durant la trêve, la situation de joueuses qui ont joué avec leurs sélections, le match contre Guingamp. Version intégrale de ses propos.
Peut-on faire un point sur l'état de vos troupes avant la rencontre face à Guingamp ? On a vu notamment que Lieke Martens avait subi un gros tacle contre l'Ecosse et qu'elle était sortie blessée.
« Oui, effectivement, la facture est un peu élevée. On a Lieke Martens qui a une lésion musculaire et qui sera indisponible au moins 10 jours. On va essayer de réduire ce délai. Elle va rater ce qui est sur les deux prochains matchs de championnat et on verra où elle en est au moment de préparer le match de Ligue des Champions contre l'Ajax. Il y a eu aussi pas mal de joueuses qui ont des fatigues cumulées et qui ont des petits bobos. Donc on va s'adapter et on va devoir gérer un peu ce week-end dans la rotation. Mais c'est vrai qu'avec l'accumulation des matchs, même si nous ne sommes que début novembre, on a beaucoup de joueuses qui sont très sollicitées chez nous et en sélection, et donc pour ces joueuses-là, la fatigue commence à s'accumuler. A nous de bien les gérer.»
Nous supposons que vous avez regardé plusieurs matchs durant la trêve internationale, qu'avez vous pensé des performances de certaines de vos joueuses ? Nous pensons à Sandy Baltimore, Elisa De Almeida et Amalie Vangsgaard notamment.
«A Sandy de continuer dans cette voie, pour encore
franchir un nouveau palier qui finirait de convaincre tout le monde. »
« Sandy, je suis content qu'elle ait été rappelée en sélection et elle a eu l'opportunité de s'exprimer surtout sur le second match contre la Norvège (0-0) et je trouve que c'est dans la lignée de ce qu'elle propose avec le PSG. Beaucoup de positif la concernant. A elle de continuer dans cette voie, pour éventuellement continuer à performer, puis même pourquoi pas encore franchir un nouveau palier qui finirait de convaincre tout le monde.
Par rapport à Amalie, c'est vrai qu'elle performe dans ce registre de numéro 9 avec sa sélection, on discute beaucoup avec elle pour essayer de voir, de trouver le maximum d'opportunités pour la faire évoluer dans ce registre-là avec nous. Même si la concurrence n'est pas la même avec le Danemark qu'avec le PSG, c'est vrai qu'ici, je ne m'en plains pas, la concurrence est ardue. Effectivement, elle montre aussi que c'est une bonne joueuse, qui a des qualités en numéro 9, dans la finition. A nous d'essayer de lui trouver une place dans ce projet du PSG pour qu'elle puisse s'exprimer et je pense qu'on sera sur la bonne voie.
Elisa, elle évolue dans un autre poste en sélection, c'est difficile de comparer. En sélection, elle joue à droite, dans un registre complètement différent. Nous, par rapport aux besoins du groupe et ses caractéristiques, on l'utilise en tant que défenseure centrale, c'est complètement différent d'un poste de latérale. On est tout de même totalement satisfait de ce qu'elle fait. C'est devenu en l'espace d'une saison et demi une joueuse centrale au PSG. Elle continue son évolution, elle se met à disposition de l'équipe de France, c'est le plus important, elle joue là où on lui demande de jouer.»
Nicole Payne est partie loin durant la trêve en Ethiopie, puis au Nigéria et Clare Hunt qui s'est déplacée en Australie, comment se sentent elles physiquement ? Quand sont elles rentrées ?
« Nicole est arrivée hier (jeudi), Clare attérit seulement cet après-midi (N.D.LR. : point presse réalisé en début d'après-midi). Je ne l'ai toujours pas récupéré. Donc, forcément, elle ne sera pas dans le groupe pour le match contre Guingamp. C'est un petit peu le problème. En plus, elle va avoir dans les jambes 24 heures de trajet. Après, c'est aussi un problème de riches quand on a des internationales, je n'ai pas trop le droit de me plaindre non plus. Elle va être axée sur la récupération.
Nicole est rentrée la veille, plutôt bien physiquement, je suis content qu'elle ait pris du temps de jeu avec sa sélection parce qu'elle n'en avait pas trop eu jusque-là avec nous. Elle sera dans le groupe demain et j'espère qu'elle aura l'opportunité, en fonction de comment se déroule le match, de s'exprimer aussi.»
Comment s'est déroulée la trêve avec un petit groupe réduit de 6/7 joueuses professionnelles ?
« J'ai eu 7 joueuses, 6 au départ. C'est vrai que c'est toujours délicat dans un sens parce qu'on ne peut pas trop travailler tactiquement. Il manque une grosse partie du groupe. Maintenant, j'avais quand même un groupe de très grande qualité, renforcé par des joueuses de l'équipe U19 de l'académie qui n'étaient pas en sélections. On a bossé individuellement. Elles ont bien bossé. Les séances ne sont pas forcément les mêmes, on individualise beaucoup le travail et on travaille des spécificités sur chaque poste.
« On s'adapte, on prend notre temps, on échange
beaucoup, ce sont des périodes qu'on met à profit pour permet de cibler des points de détail vraiment particuliers. »
J'avais beaucoup d'attaquantes et une seule défenseure. C'était un peu dur pour elle, mais cela a aussi permis aux autres de travailler défensivement. Cela ne leur a fait pas de mal, loin de là, elles ont aussi pu voir comment on travaille de l'autre coté du terrain. On s'adapte, on prend notre temps, on échange beaucoup, ce sont des périodes qu'on met à profit, je les aime bien parce que cela permet de cibler des points de détail vraiment particuliers sur des joueuses confirmées et continuer la post-formation pour les joueuses les plus jeunes.»
Avez-vous pu avoir l'occasion de l'équipe de France U23 face aux Pays-Bas ? Il y a une grosse partie de l'équipe adverse qui fait partie de l'Ajax Amsterdam, prochain adversaire du PSG en Ligue des Champions.
« Je n'ai pas pu me déplacer physiquement. Comme je suis encore sans adjoint, je n'ai pas forcément l'occasion de m'absenter du centre d'entraînement durant les séances. Mais j'ai pu visionner les matchs puisque le staff de l'équipe de France nous les a partagés, je les en remercie. Il y a eu deux bons matchs contre les Pays-Bas et en Suède là bas pour les U23.
« On a eu un oeil bien particulier sur ces joueuses
néerlandaises. On connait leurs profils. Elles sont très techniques. On est avertis. »
Et évidemment, on a eu un oeil bien particulier sur ces joueuses néerlandaises. On connait leurs profils. C'est un pays qui est comme nous, avec un historique de formation très important. Ils l'ont transposé chez les filles, ils savent comment former de bonnes joueuses de foot. Elles sont très techniques, elles ont une bonne vision du jeu, elles ont je pense une bonne connaissance du football, on est avertis. On connait leur potentiel et on va préparer le match de l'Ajax très sérieusement.»
Revenons sur le match de Guingamp samedi, le PSG est 3e du championnat, co-leader à l'extérieur mais dernier à domicile avec 0 points et un match joué seulement. C'est tout de même particulier comme situation...
« Je n'avais pas fait attention, mais oui, comme nous n'avons joué que Lyon chez nous... C'est une statistique qu'il va falloir effectivement corriger. Plus sérieusement, on rejoue déjà dans notre stade, dans celui où nous avons le plus de repères. Mais de toute façon, que ce soit à domicile ou à l'extérieur, il faut qu'on performe. Je sais que cela ne sera pas facile, Guingamp fait un bon début de saison avec un nouvel entraîneur, pour lequel j'ai beaucoup de respect, je sais qu'il travaille bien. On s'attend à une opposition difficile, pour le coup, cela fait 15 jours qu'ils préparent ce match, avec un effectif complet. Ce sera difficile, il faudra se battre.»
C'est aussi une occasion de faire une bonne opération au classement, puisque Lyon et le PFC se rencontrent ce week-end.
« En plus ! De toute façon, en cas de succès, on reprendra des points sur l'un, l'autre ou les deux. Cela permettra de recoler au duo de tête malgré notre match de retard contre Reims. Mais cela, c'est après. D'abord, il y a un match à jouer et si on veut compter les points, il faut en prendre trois demain, c'est la priorité.»
Un point sur l'attaque, le PFC et l'OL ont marqué 20 et 19 buts chacun, le PSG seulement 8 pour le moment. Cela vous inquiète-t'il dans l'optique des rencontres à venir, voire plus loin dans la saison, de voir ces difficultés avec tous les changements qui sont intervenus cet été ?
« L'aspect offensif est un chantier que l'on connait.
Cela doit être plus qu'une piste d'amélioration mais une priorité de travail.»
« Non, parce que l'aspect offensif est un chantier qu'on connait. Cela doit être plus qu'une piste d'amélioration mais une priorité de travail. Ca l'est depuis plusieurs semaines maintenant, depuis la fin de saison dernière. On travaille beaucoup là-dessus. Je trouve que l'évolution est plutôt bonne ces dernières semaines. Maintenant, il y a encore évidemment beaucoup de choses à faire. Il faut confirmer les progrès qu'on a pu voir ces derniers matchs.
Et puis, j'ai une gestion aussi un peu différente. C'est à dire que je fais pas mal tourner l'effectif. Par rapport à la longueur de la saison, les échéances à venir, à toutes ces problématiques déj évoquées précédemment. C'est sûr que cela se fait au détriment des automatismes qui sont un peu plus longs à mettre en place, sur la confiance des certaines attaquantes qui est plus longue à (re)trouver. Il y a un curseur qui est difficile à placer qui n'est pas facile à mettre en place mais le principal est qu'on soit bien classé en fin de saison, qu'on soit qualifiés pour les play-off et qu'on soit réguliers sur nos performances offensivement. Je suis plutôt rassuré sur ce point.»
