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L'euphorie après la qualification à Munich, un derby difficile à Fleury, le calendrier, la fatigue physique et mentale, le format de la D1, le mercato, la conf' de Jocelyn Prêcheur avant Fleury/PSG

Publié le jeudi 1 février 2024 à 22:27 par Bruno Hermant
Le technicien du PSG féminin Jocelyn Prêcheur a répondu aux questions des médias lors du point presse avant la rencontre opposant Fleury au P¨SG. L'entraîneur des féminines a évoqué une euphorie rapidement mise de côté après la qualification contre le Bayern Munich, le prochain match avec un derby compliqué et mal placé dans le calendrier face à Fleury, des joueuses qui ressentent de la fatigue mentale et physique, le format de la D1 Arkéma qui pourrait permettre des rotations, le mercato qui se conclue. Transcript complet.

Un groupe porté par une euphorie après la qualification :

« On a profité un petit peu de la qualification. Juste après la victoire, on l'a célébré. Mais c'est vrai qu'on a pas trop le temps ensuite de s'y arrêter. Tout de suite, on se replonge sur le championnat. Et comme vous dites, effectivement, il y a un match très important vendredi qui s'annonce compliqué. Le 8e pour nous en 3 semaines, avec une programmation pour le coup que je trouve vraiment difficile et même injuste. Donc maintenant, c'est comme ça, on a pas le choix, il faut se remobiliser. C'est un gros challenge qui nous attend. Et en fonction de l'état des joueuses, on attend un peu le bilan de l'infirmerie. On verra quelle sera la meilleure stratégie, avec les forces en présence pour essayer de performer demain, face à une équipe et on sait qui va nous attendre.»

Un derby difficile : 

« C'est un derby, ce n'est jamais simple. Et un match Fleury/PSG, on sait que ça va être un combat. Il faut donc vite se remobiliser et vite être prêt à répondre à ce combat. Il y a de la fatigue mais y a aussi peut-être pas de l'euphorie mais une dynamique avec justement cette qualification. On est sur une bonne série de 10 matchs sans défaite, avec 9 victoires. On est conscient mais on est aussi lucide sur les performances. On voit que sur les deux derniers matchs, on a du mal à tenir la cadence. Même la qualification en Coupe contre Saint-Étienne, sur la manière, il y avait quand-même des choses à redire.

Bon, là, c'est incomparable avec le match du Bayern, on savait qu'à un moment donné, ça allait être difficile. Tu joues le champion d'Allemagne, chez lui. Bien entendu qu'il y a eu des moments difficiles, que ça allait être compliqué. Mais on aurait espéré que le match le soit un petit peu moins quand-même. Tout cela fait qu'il y a beaucoup de facteurs qui se cumulent. Pour le vivre, je peux vous le dire que 8 matchs en 3 semaines, c'est dur. Même dans les têtes. Il n'y a pas que physiquement. Donc il faut surfer sur ces dynamiques, on a la confiance, mais il va falloir être fort mentalement pour aller chercher les dernières ressources pour ce match de vendredi.»

La fébrilité pendant le match du Bayern dû à la fatigue : 

« Certainement une combinaison des deux... Dans quelle proportion ? Ce serait difficile à dire. Je pense qu'après, c'est du cas par cas. Et chaque joueuse gère aussi l'intensité différemment. On fait tourner, on essaie d'utiliser toutes nos ressources. Mais on a vu aussi quand-même, il faut être lucide, que sur certains matchs, il faut aussi donner du temps à certaines joueuses de franchir un palier. Vous ne pouvez pas simplement leur demander, après un mois peut-être sans jouer, "hop, maintenant c'est toi qui joues" et de performer tout de suite.

Ca ne fonctionne pas comme ça, donc il y a des dynamiques à créer. Il y a des joueuses pour lesquelles ça se passe très bien. On voit qu'avec Korbin Albert et Laurina Fazer par exemple, elles ont de très bonne dynamiques quand elles devraient jouer 90 minutes. C'est très bon. Quand elles rentrent, c'est très bien. Moi, j'aimerais inscrire beaucoup plus de joueuses dans cette dynamique là également. Autre paramètre aussi, vous le savez, on est dans une période de mercato importante avec pour certaines des choix aussi importants à faire. Donc forcément, c'est quelque part dans les têtes. Ca fait beaucoup de choses à gérer sur cette période au combien délicate pour nous.

Maintenant, on le savait aussi, ce n'est pas une surprise. On savait ce qui nous attenait. On s'est préparé du mieux possible. On est maintenant en plein dedans, on a dépassé la moitié de ce fameux marathon. On a tenu nos objectifs en Ligue des Champions, ça, c'est chose faite. Il nous reste un match pour atteindre les objectifs en coupe de France, dans 15 jours, pour aller chercher cette qualification pour la demi-finale. Maintenant, il y a à tenir aussi nos objectifs en D1 Arkema. Et là, ça passe par un bon match vendredi pour qu'on se mette dans les meilleures conditions pour aller préparer aussi ce déplacement à Lyon. Mais c'est vrai que ce sont deux déplacements compliqués. Le derby, ce n'est jamais simple de toute manière.»

Le match aller accroché avec un but à la fin : 

« Oui, avec un but dans la toute, toute dernière seconde. Dix minutes avant, je crois, c'est Fleury qui a la balle du 2-1 sur un face-à-face de mémoire. Et finalement on marque. Le match aurait pu basculer dans les deux sens. Comme souvent quand les matchs sont serrés. Donc demain, ça va être pareil. On sait à quoi s'attendre vendredi. On sait que le match va être difficile. Fleury est une très bonne équipe euh. Je n'accorde absolument aucun crédit à ceux qui disent qu'ils sont un peu moins bien cette année. Pour moi, c'est complètement faux. Ils ont eu deux-trois blessures mais là, ils ont un bon groupe et on sait qu'ils vont être au top. Nous, l'interrogation, c'est quelles vont être nos forces ? Comment on va être ? Et donc du coup, par rapport aux forces en présence, quelle va être la meilleure stratégie pour aller performer là-bas ? »

Une infirmerie incertaine :

« C'est très récent, parce qu'on est rentré mercredi après-midi seulement. Il y a la moitié de l'effectif qui est en récupération. La question est de savoir si les douleurs qu'il y a, sont dûes à l'accumulation. Donc entre guillemets, si vous me passez l'expression, des courbatures et on peut encore tirer un peu de dessus. Ou si ce sont déjà des petites contractures, des grades 1. J'ai 3 ou 4 joueuses qui sont en imagerie cet après-midi. C'est la course, on en est là.

Je n'aime pas me plaindre mais là, pour le coup, franchement, de nous avoir programmé le vendredi soir, ce n'est vraiment pas cool. Surtout quand on voit qu'un autre club dans la même situation que nous obtient ont 48h de plus. Là, pour le coup, 48h, c'est énorme en termes de récupération et ça peut vraiment faire la différence. Maintenant, c'est fait, c'est comme ça. Moi, je dois me régler les problématiques terrain. Et encore une fois, ce soir, je saurai quelles forces j'aurais vendredi. Et on verra quelle stratégie on peut mettre en place.»

Un format de la D1 Arkéma qui change, qui permet une rotation : 

« Oui, il y a une nouvelle formule... Maintenant, quand-même, il faut arriver dans cette période de playoffs avec le plus d'atouts possible. Puisque vous jouez votre saison sur 90 minutes, en demi-finale si vous passez. Après tout peut être remis en cause. Cette une formule de playoffs un peu inédite. Pour avoir un peu voyagé, c'est la première fois que je vois cette formule. Donc vu que vous jouez tout sur un match, l'objectif, c'est quand-même d'y arriver avec les meilleures conditions possibles. Et vous ne pouvez pas négliger le fait de pouvoir jouer à la maison. Tout le monde me dit que 2e ou 3e, ça ne change rien. Non, ce n'est pas vrai, ça change tout !

Et en plus, je ne rentre pas trop dans cette dynamique non plus. Parce qu'en aucun cas, je ne veux pas qu'on banalise un match nul ou une défaite. On est ici pour performer, quand vous êtes ambitieux, vous ne pouvez pas dire "au moins si on perd ou si on fait un match nul, ce n'est pas grave". Si vous rentrez dans cette démarche-là, pour moi, c'est le début de la fin. Il faut prendre match par match, toujours essayer de le gagner. Ca devient de plus en plus difficile. Parce que les gens ne suivent peut-être plus. Et puis on va demander peut-être aussi de plus en plus à des filles qui donnent déjà leur maximum, que ce soit des expérimentés ou des jeunes. Mais voilà, c'est le challenge qu'on a affronté cette année. J'ai envie de dire que cette année, rien n'est simple. Tout est toujours compliqué. On l'a encore vu mardi au combien c'était compliqué.

Maintenant, ça nous forge. Au moins, les jeunes doivent grandir plus vite, les cadres doivent tenir leur rang. On ne peut pas se cacher, on voit que dès qu'on lève le pied, on est à 2 doigts de se faire punir aussi. Donc on ne peut pas se le permettre. On est sur les starting-blocks, on reste à fond. Je croise les doigts, j'espère, pour l'instant, on n'a pas de blessures graves, on est épargné, c'est plutôt bien géré.. Le département performance fait un gros boulot, le staff médical fait un gros boulot aussi. Maintenant il reste encore quatre matchs, et pas des moindres. On parle quand-même d'un déplacement à Fleury et d'un déplacement à Lyon. Sans parler des deux autres derrière.

Ce n'est pas simple mais on le sait, on n'a plus le temps. On n'est pas dans 1 période de toute façon où on peut se poser des questions. Là, on est dans l'action, on est dedans, on a fait je pense tout ce qu'il fallait pour préparer cette période. Maintenant, ce sont les matchs qui s'enchaînent. C'est l'état des joueuses qui se passe aussi en termes de conditions physiques. C'est l'évolution des jeunes aussi, celles qui ont donné satisfaction quand on s'est appuyé sur elles. Celles qui n'ont pas aussi trop transformé l'essai quand on leur a donné du temps de jeu, ça veut dire qu'elles ont encore besoin de temps. Donc sur des matchs comme Fleury et Lyon, est-ce que vous pouvez vous appuyer sur elles ? Pour le moment, non.»

Des renforts à venir : 

« Les arrivées sont imminentes mais les joueuses vont surtout être prêtes pour la suite de cette période-là. Encore une fois, je me répète mais on fait avec les forces en présence. Et heureusement, on a encore montré qu'on avait une force de groupe quand-même qui était vraiment importante. On se sert vraiment tous les coudes, staff, joueuses. C'est ce qui fait notre force aujourd'hui et qui fait qu'on arrive à performer malgré ce calendrier infernal.»

Un match à Munich très intense personnellement mentalement : 

« J 'ai récupéré un petit peu mais elles m'ont un peu rendu fou pendant le match. Mais le match était fou déjà en lui-même. Mais bon, c'est aussi la magie de ces matchs-là. Là, j'en parle sereinement parce qu'on s'est qualifié. Maintenant, j'en parlerai peut-être un peu moins sereinement si ça n'avait pas été le cas. Parce qu'on a quand-même au moins 20/25 minutes où c'était vraiment très difficile. On s'y attendait mais pas à ce point-là. Il y a plein de facteurs qu'on vient d'évoquer, il y en a d'autres aussi je pense sur lesquels il faut qu'on bosse. On voit quand-même une évolution parce que le match aller était il y a deux mois auparavant. On voit quand-même l'évolution.

La performance globale, forcément, elle ne peut pas être parfaite mais on prend 10 points sur 12 en 4 matchs quand-même. C'est en Ligue des champions face aux champions d'Italie, face aux champions de Hollande et face aux champions d'Allemagne. Je vous rappelle quand-même le groupe. Il y avait quand-même 3 quarts de finalistes l'année dernière. Un groupe de fou où on finit quand-même premier. Il y a des zones d'ombre sur ce match, bien entendu, on ne se voit pas la face. On sait qu'en deux mois, par rapport à la dernière fois où on les avait affronté, on avait pas tout révolutionné non plus. Mais quand-même, le groupe évolue. On a aussi montré une force de caractère. Je vous le dis, il y a 6 mois ou il y a 1 an, on ne l'avait pas cette force là.

On est quand-même revenu deux fois au score avec peut-être un peu de réussite. Je ne m'en cache pas mais on a aussi des situations dangereuses où on aurait pu marquer avant. Donc c'est quand-même très positif tout ça. Et ça souligne également les pistes d'amélioration et les chantiers qu'on a et ils sont encore là. Je l'avais dit après la victoire à la Roma, je le redis encore aujourd'hui, on est loin d'avoir tiré tout le potentiel et la quintessence de ce groupe. Loin de là ! Mais pour l'instant, ce n'est pas trop le temps de travailler. Pour la première fois la semaine prochaine, on est content parce qu'on va avoir une semaine de travail complète. C'est bien, ce n'était pas arrivé depuis la première semaine de novembre. Et ça tombe bien, c'est la semaine où on se déplace à Lyon donc on va pouvoir la bosser correctement. Mais d'abord, je sais qu'il y a un match compliqué qui nous attend demain.»


Vous pouvez retrouver les commentaires de l'article sous les publicités.

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