Nasser Al-Khelaifi a exprimé sa joie devant la presse après la victoire des parisiennes face à l'Olympique Lyonnais en finale de la Coupe de France, hier. Bernard Mendy, à la tête de l'équipe depuis seulement deux jours, a rappelé de son côté les obstacles qui se sont dressés face aux Parisiennes avant et lors de la finale alors que les principales concernées ont savouré ce premier titre de la section féminine depuis 2010.
Avec un entraineur parti la semaine précédant la rencontre et face à une opposition redoutable, l'Olympique Lyonnais, les Parisiennes étaient loin d'être les favorites, hier, en finale de la Coupe de France. Joueuses comme encadrement ont ainsi logiquement laissé parler leur joie après la victoire et le premier titre féminin de l'ère QSI. Le président du club, Nasser Al-Khelaifi, s'est dit fier et a rappelé les ambitions parisiennes : « Je ressens un très fort sentiment de fierté à l’heure où notre équipe féminine remporte son premier titre depuis notre arrivée au club. Ce sont de longs efforts qui trouvent aujourd’hui leur récompense. Les filles ont livré un match énorme de courage contre Lyon, qui est comme chacun sait la meilleure équipe d’Europe ces dernières années. Ce titre nous montre que nous sommes sur un bon chemin pour rivaliser avec toutes les équipes sur les plans nationaux et européens. C’est notre ambition, nous le réaffirmons ce soir plus que jamais. Après le match, j’ai eu le plaisir de féliciter Bernard Mendy, qui a apporté à cette équipe toute sa connaissance du football et son amour du Paris Saint-Germain. Bravo aux responsables de la section féminine, au staff et à nos joueuses qui, dans des conditions climatiques très difficiles, ont été héroïques ce soir à Strasbourg pour le plus grand plaisir de nos fans ! Enfin, en ce jour historique pour notre équipe féminine, je salue le départ de Laure Boulleau, une joueuse admirable qui aura fait honneur pendant de longues années aux couleurs du Paris Saint-Germain et du football féminin français. »
Nommé entraineur par intérim de la section après le départ de Patrice Lair pour Niort quelques jours avant la finale, Bernard Mendy a donc remporté un titre pour son premier match au poste d'entraineur principal. L'ancien latéral droit du PSG, qui était la semaine d"ernière encore adjoint, a rappelé les péripéties que ses filles ont du traverser pour battre les rivales rhodaniennes : « On a gagné ! C’était pourtant mal parti avec le train raté. Puis l’interruption, le temps, les orages, Lyon qui ne voulait pas revenir sur la pelouse… Tout ce qu’on a vécu a renforcé les liens. On était prêt, physiquement, mentalement. Et on est resté dans notre match. Je suis très fier des filles, même si je l’étais déjà avant. Ce qu’elles ont fait ce soir (jeudi), c’est extraordinaire ! Le président nous a appelés pour nous féliciter. J’étais excité de vivre ce match avec les joueuses. J’ai donné les consignes, et ce sont elles qui ont fait le boulot sur le terrain. C’est gratifiant de gagner une finale pour une première sur le banc. Je voulais me retirer comme Zidane, mais je vais encore attendre un peu ! C’est le premier titre et pas le dernier.
L'ancien Caennais, qui se verrait bien rester au commandes des joueuses parisiennes la saison prochaine, a estimé que le PSG récolte les premiers fruits d'une nouvelle politique sportive : « Quand les dirigeants ont mis en place Bruno Cheyrou directeur sportif, ils savaient où ils allaient. Moi, je suis venu parce que j’adorais les filles tout simplement et que je connaissais la plupart. Quand on voit toutes les Titis Parisiennes qui ont prolongé… Quand on voit Formiga qui, à 40 ans, a encore été exceptionnelle… On se devait aussi de gagner cette finale pour Laure Boulleau, qui arrête sa carrière. Le départ de Lair ? Non, cela n’a pas eu d’impact. On a fait ce qu’on avait à faire pour les filles, pour le PSG, pour le président, pour Bruno Cheyrou. C’est le principal. Ça fait longtemps qu’on n’a pas fait un match comme celui-là. Il y avait une grosse envie, de l’engagement. Peut-être que certains pensaient que ça allait nous perturber. Je suis fier de les coacher et de gagner ce trophée avec elles. Contre Lyon, c’est encore plus magnifique. Je ne sais pas si je serais à la tête de l'équipe la saison prochaine... on verra. Après, qui n’a pas envie d’entraîner le Paris Saint-Germain ? J’ai été joueur ici, j’ai tout donné pour ce club. Et tout donner pour son équipe féminine aujourd’hui, c’est exceptionnel. »
Après une fin de carrière perturbée par les blessues, Laure Boulleau a tiré sa révérence depuis le banc de touche, ce qui ne l'a pas empêchée de savourer le titre : « Je suis super heureuse d’arrêter ma carrière sur un trophée. C’est le plus beau cadeau que les filles pouvaient m’offrir. L’histoire se répétait lors des finales ces dernières années. Gagner la dernière, c’est la cerise sur le gâteau. J’ai autant kiffé que si j’étais rentrée. Les filles ont été hyper courageuses, elles ont gagné au mental. Je suis fière d’elles. Ce sont des sœurs. Mercredi, à l’hôtel, Formiga m’a dit qu’on gagnerait pour moi. C’est une guerrière. Il y a eu un petit stress que le match soit reporté. Pendant l’interruption, on s’est dit : non, c’est pas possible ! Mais je n’ai jamais senti autant d’envie dans le vestiaire. Il s’est passé des choses tellement bizarres depuis quelques jours. Le coach qui part. On rate le train. Quand on arrive, les chambres ne sont pas prêtes. L’orage, la peur de voir le match annulé… Il fallait être très costaud. »
La défenseure Eve Périsset, de son côté, a rappelé qu'en battant Lyon à la Meinau, c'est le champion d'Europe et meilleure équipe du continent que le PSG a fait tomber : « On ne réalise pas encore, mais il faut savourer cette victoire. On s’était bien préparées. On a fait un très bon match. Dans une finale, il faut jouer, aller de l’avant. On a réussi à le faire. L’an dernier, on était très proches de les battre sur une finale. On a bossé toute l’année pour ramener ce trophée. On est très fières d’avoir fait tomber les championnes d’Europe. L’effectif de Lyon fait un peu peur, mais notre force, c’était le mental et la solidarité entre nous. Avec tout ce qu’il s’est passé les derniers jours, on s’est dit que rien ne pouvait nous arriver. C’est un bon début, mais il faut continuer à travailler pour aller chercher d’autres trophées et remporter le championnat. »
Pur produit de la formation parisienne, Grace Geyoro savoure elle aussi ce succès avec son club de coeur et y voit les prémices d'une nouvelle ère : « Avec tout ce qu’on a vécu, c’est encore plus magique de gagner cette coupe. Enfin, on est à la place du gagnant. Ce moment restera gravé à vie. C’est très fort pour moi qui suis formée au PSG. Il y a eu beaucoup de solidarité entre nous du début à la fin. On n’a rien lâché, et ça a payé. On s’est dit qu’il fallait se battre, pour nous, pour le club. On s’est appuyées sur les finales perdues l’an dernier. C’est une nouvelle ère qui commence. »
La révélation de cette seconde partie de saison, Marie-Antoinette Katoto, a pour sa part rappelé que le PSG n'avait rien à perdre. La jeune attaquante, buteuse décisive hier, a elle aussi mentionné que cette nouvelle ligne au palmarès s'est gagnée dans la sueur : « Ce but est très important, c'est vrai. On a galéré toute l'année. On a eu beaucoup beaucoup de bas. Personne ne nous attendait là. J'ai énormement galéré l'année dernière et je ne le dis pas souvent mais ce soir je suis fière. Je suis très émue. On l'attendait tellement... C'était long, c'était dur. On n'avait rien à perdre et on s'est dit on va jouer parce qu'avec tout ce qui nous est arrivé... Finalement, c'est encore mieux quand on a rien à perdre ! »
Propos recueillis par Le Parisien, France Bleu Paris, Eurosport et PSG.fr
