Patrice Lair avant PSG-OM : «Être présent au rendez-vous»

PSG - OM, une rivalité peut-elle passer aussi chez les féminines ?

«Bien sûr, il y'a déjà une certaine suprématie chez les garçons, le Paris Saint-Germain est largement au-dessus aujourd'hui. J'espère que nous aussi, les filles, nous allons garder cette avance, c'est à dire en gagnant ce match dimanche. C'est déjà un match historique, le premier match entre les deux équipes en Division 1 et le premier PSG-OM au Camp des Loges, ce sera à nous d'être présent au rendez-vous et surtout, de prendre les trois points.»

Début de saison positif, quelle est l'évolution de l'équipe ?

«Déjà, l'équipe prend forme au niveau de l'effectif. Les joueuses qui reviennent de blessure, qui viennent étoffer ce groupe, qui amènent un peu plus d'expérience. Plus cette envie chez les jeunes, qui est très intéressante depuis le début de saison. Je me suis beaucoup appuyé sur cette équipe de jeunes qui me donnent satisfaction, tout cela va peut-être amener, j'espère bien, une bonne émulation, pour pouvoir avoir une meilleure équipe. Une équipe compétitive, qui puisse aller chercher le haut du tableau.»

L'objectif du club, le haut du tableau, pas plus pour l'instant ?

«Il faut rester les pieds sur terre. Il faut voir si nous sommes capables d'aligner une série de victoires et surtout d'aller pratiquement sans faux pas pour le match du mois de décembre contre l'OL, qui reste l'Ogre de ce championnat. C'est à nous de bien progresser, de bien gérer l'effectif, puisque la Ligue des Champions va arriver, puis les compétitions de jeunes, avec la Coupe du Monde U20, et les sélections A également. Je pense qu'avec les sélections de jeunes joueuses, et d'autres plus haut qui j'espère y retourneront, ce sera à moi aussi de gérer tout cela, d'essayer d'adapter les entrainements, les temps de jeu, pour avoir une équipe toujours présente et qui prenne surtout des points. Et qui n'insiste pas forcément que sur le résultat, c'est à dire d'inscrire de gros scores, des choses comme cela. Le plus important restera surtout de s'améliorer dans le jeu. De prendre des points.»

PSG-OM, quelle importance pour les anciennes et les jeunes du club ?

«Pour ces joueuses là, qui ont vraiment une identité parisienne, c'est vraiment de garder cette suprématie»

«Je pense que c'est très important pour elles. Pour ces joueuses là, qui ont vraiment une identité parisienne, c'est vraiment de garder cette suprématie, elles veulent avoir une équipe costaude, c'est à dire une équipe qui joue le haut du tableau et qui reste à talonner cette équipe de Lyon et qui sera toujours difficile à battre. »

Jouer ce match au Camp des Loges, demande exaucée, mais rencontre non télévisée. Un manque ?

«Oui bien sûr, c'est dommage que cela ne soit pas le cas. Mais cela est quand même bizarre que cela ne soit pas fait ainsi. L'an dernier, j'étais à Montpellier, on avait installé une nacelle pour la télévision et cela n'avait pas posé de soucis. Le stade de Grammont n'est pas beaucoup plus grand que le Camp des Loges. Tout le monde aurait pu s'adapter. Je pense que pour les prochains matchs, ils (NDR : les télévisions) seront obligés. Je ne vois pas comment ils ne peuvent pas téléviser un match de ce calibre, ou contre Montpellier, Juvisy ou Lyon. Il faudra s'adapter, faire des efforts, satisfaire tout le monde des deux côtés. Et surtout que les supporters puissent voir ces matchs, même ceux qui sont éloignés.»

L'arrivée de Loes Geurts, plus de concurrence ?

«Peut-être, mais Romane Salvador travaille bien également. Depuis le début de saison, comme les autres, elle me donne entièrement satisfaction. Elle va rester dans notre groupe. L'arrivée d’une gardienne, c'est vrai, d'expérience, avec la Ligue des Champions qui arrive, est important. Sur certains matchs, il faut avoir un certain vécu, surtout à ce poste-là, qui est capital. C'était pratiquement obligatoire de recruter à ce poste depuis le départ d’Ann-Katrin Berger.»

D'autres recrues avant la fin du mercato ?

«Amandine Henry arrivera à un moment ou à un autre. J'espère le plus rapidement possible, pour encadrer nos jeunes, cela sera vraiment un gros plus.»

«Bien sûr, puisque je veux toujours améliorer mon groupe, mais je ne veux prendre que des filles qui m'apporteront un plus. Amandine Henry arrivera à un moment ou un autre. J'espère le plus rapidement possible. Je pense qu'au milieu de terrain, pour encadrer nos jeunes, cela sera vraiment un gros plus. Je pense que dans le domaine offensif, il faut absolument qu'on trouve quelqu'un sur le côté droit. Avec de la puissance, pour avoir une attaque de feu, pour pouvoir également faire tourner un petit peu. On a toujours l'œil. On verra bien les opportunités. Mais surtout ne pas se tromper, prendre son temps, il ne faut pas aller trop vite. Pour la gardienne, nous avons pris notre temps. Amandine Henry, c'était déjà ciblé depuis un certain temps. Mais surtout, il nous faut prendre des joueuses qui amènent ce petit plus, un peu plus d'expérience et dans le vestiaire,  et cet aura, car quand on est une joueuse qui a un certain talent, on s'impose bien plus facilement. »

Cristiane, que peut-elle apporter de plus ?

«Sa qualité technique, sa puissance, c'est une joueuse exceptionnelle, je la vois tous les jours. Il lui manque le rythme en ce moment, la condition physique (NDR : elle revient de blessure). Elle a un petit peu de mal dans le replacement défensif, on se chatouille là-dessus un petit peu, parce que je demande beaucoup à mes joueuses dans ce domaine avec mon système de jeu. Mais c'est une joueuse exceptionnelle, j'attends beaucoup de choses d'elle. Mais il y a une chose qui me plait bien, c'est qu'elle a du caractère. Comme j'en ai, quelques fois, ça frictionne un peu, mais c'est bien. Il faut des joueuses de caractère. C'est avec ce genre de joueuses là qu'on gagne des titres. Ce n'est pas avec des joueuses qu'on balade à droite, à gauche la... C'est vraiment une joueuse exceptionnelle, je suis vraiment surpris de son niveau. »

Les cinq ex-U19, où les situer dans votre groupe ?

«Ce sont des joueuses qui sont pratiquement titulaires. Il est dommage d’avoir perdu Perle Morroni (NDR : sur blessure en sélection, pas disponible avant Janvier 2017). Mais ce sont des joueuses qui vont progresser. Je pense à Hawa Cissoko par exemple, qui joue un peu moins, mais qui va progresser. Elle peut jouer en défense centrale, en tant que latérale, ce n'est que du bénéfice pour un entraîneur. C'est aussi cette volonté de progresser, cette envie, cette identité Parisienne aussi. On les voit à l'entrainement, par exemple hier, tout le monde veut être dans le groupe pour jouer contre Marseille. C'est bien. Il faut absolument qu'on cultive tout cela. Si on arrive à le faire, on arrivera à devenir une équipe très difficile à jouer. Mais il y a encore beaucoup de travail à faire, mais pour le moment, il faut prendre des points et gagner ce dimanche.»

Arriver en Equipe de France A avec les jeunes du PSG ou d'autres dès cette année ?

«Mon objectif est d'avoir un maximum de joueuses du PSG au niveau de l'équipe de France A, c'est un honneur, une fierté»

«C'est mon objectif. Celui du club également naturellement. Mon objectif est d'avoir un maximum de joueuses du PSG au niveau de l'équipe de France A, c'est un honneur, une fierté. J'ai félicité les trois joueuses qui y ont joué cette semaine, Laura Georges a fait un bon match, même si le second était très facile contre l'Albanie, elle a été très bonne. Marie-Laure Délie est entrée en jeu et a marqué. Eve Périsset s'est montrée, elle a fait un match très sérieux, c'est bien. J'espère que d'autres vont y revenir. Que d'autres s'y imposeront aussi. Et qu'on réduise aussi l'écart, Lyon n'a que des internationales, nous, cela doit être pareil, on va travailler pour qu'un jour, il y en ait peut être 6 , 7 ou 8. C'est aussi dans l'intérêt du club et du football français féminin. On a de très bonnes jeunes, il faut les faire progresser, puis qu'après, elles explosent, pour enfin gagner un titre international.»

Eve Périsset, une surprise de la voir en EDF A ?

«Eve, je la connais depuis mon passage à Lyon. Je l'ai vu travailler. Je l'ai vu blessée au genou aussi. J'ai vu également tout le travail qu'elle a effectué pour revenir à ce niveau la, avec les séances supplémentaires... C'est une fille très intelligente. Elle n'aura pas de soucis, sa tête ne va pas enfler, elle va continuer à travailler. Ce sera difficile d'y rester, mais je vais tout faire pour la mettre dans les meilleures conditions possibles. Elle est venue à Paris pour jouer. Je l'ai appellée pour lui dire qu'elle aurait sa chance. Pour l'instant, c'est bien. Mais il faut qu'elle reste très très sérieuse. J'ai confiance. Quand je la donne, je ne la donne pas à n'importe qui. C'est une belle récompense. Je pense que c'était également un petit clin d'oeil à l'Olympique Lyonnais. Avec moi, elle y jouait. Après, on ne la faisait plus jouer. Je trouve que c'était dommage, car c'est une fille qui méritait du temps de jeu. Tant mieux pour Paris. Maintenant, c'est toujours pareil, si une joueuse est meilleure qu'elle, la meilleure jouera. C'est la concurrence, il n'y a qu'ainsi qu'on arrive à avoir un groupe de haut niveau, qui va amener cette émulation tous les jours.»